L’égalité, une utopie ?

Coordonné par Françoise Gaspard et Jacqueline Heinen

Introduction

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Sommaire

 Dossier

Françoise Gaspard et Jacqueline Heinen
Introduction [p. 5-16]

Joan W. Scott
L’énigme de l’égalité [p. 17-41]

Anne Phillips
La politique identitaire : faut-il tourner la page ? [p. 43-61]

Virgínia Ferreira
La mondialisation des politiques d’égalité : du réformisme social au réformisme d’État [p. 63-83]

Alisa Del Re
Genre et représentation politique des femmes en Italie : une situation paradoxale [p. 85-112]

Éléonore Lépinard
Une occasion perdue : l’exemple français des politiques publiques des « bureaux des temps » [p. 113-135]

Farhad Khosrokhavar
 Le mouvement des femmes en Iran [p. 137-154]

Nadine Puechguirbal
Les femmes afghanes dans le processus de paix en Afghanistan : une perspective onusienne [p. 155-177]

Jules Falquet
Le mouvement des femmes dans la « démocratisation » d’après-guerre au Salvador [p. 179-200]

Hors-champ

Geneviève Cresson
Médiation familiale et violence conjugale [p. 201-218]

Documents

Introduction de Dominique Fougeyrollas-Schwebel [p. 219-224]

Pierre Bourdieu
Nouvelles réflexions sur la domination masculine [p. 225-233]

Notes de lecture

— Gardey Delphine. La dactylographe et l’expéditionnaire. Histoire des employés de bureau. 1890-1930 (Maud Ingarao)

— Fortino Sabine. La mixité au travail (Djaouida Séhili)

— Bisilliat Jeanne, Verschuur Christine (eds). Genre et économie : un premier éclairage (Jules Falquet)

— Aïach Pierre, Cèbe Dominique, Cresson Geneviève, Philippe Claudine (eds). Femmes et hommes dans le champ de la santé. Approches sociologiques (Maria de Koninck)

— Borzeix Anni, Fraenkel Béatrice (eds). Langage et Travail, communication, cognition, action ; Pène Sophie, Borzeix Anni, Fraenkel Béatrice (eds). Le Langage dans les organisations (Pierre Tripier).

[p. 235-252]

Notes de lecture numéro 33

Résumés

Joan W. Scott — L’énigme de l’égalité

Il arrive fréquemment que les débats sur l’action positive aux États-Unis traitent séparément les questions relatives à l’égalité et à la différence, aux droits individuels et aux identités de groupe. Pourtant, ce sont là des couples de concepts interdépendants, chacun étant lié à l’autre dans une tension nécessaire. Les tensions se manifestent de façon spécifique selon la période historique et doivent être analysées en fonction du contexte politique qui les porte et non comme des choix moraux ou éthiques a-historiques. Cet essai explore trois paradoxes — qui sont des tensions insolubles — propres aux débats sur l’action positive : 1) l’égalité est un principe absolu et une pratique historique contingente ; 2) les identités de groupe définissent des individus et leur refusent la pleine expression ou réalisation de leur individualité ; 3) les revendications de l’égalité impliquent l’acceptation et le rejet de l’identité de groupe produit par la discrimination. Autrement dit, les termes de l’exclusion, qui fondent la discrimination, sont à la fois refusés et reproduits dans la demande d’inclusion.

Anne Phillips — La politique identitaire : faut-il tourner la page ?

La principale innovation des récents débats concernant la citoyenneté a été d’admettre le caractère réducteur des discours sur l’universalisme ou l’assimilation, et leur incapacité à prendre en compte les différences de groupe. Cette innovation relève largement de ce que nous appelons la « politique identitaire », mais si celle-ci est, en un sens, incontournable, elle fait aussi l’objet de nombreuses critiques. L’objection qui lui est opposée le plus fréquemment est qu’elle procède à des regroupements erronés, fige des identités hybrides et changeantes, enferme les individus dans des identités inadéquates et les baptise en quelque sorte de « faux noms ». Le texte qui suit fait état d’une autre préoccupation : à savoir que la politique identitaire, en prenant mal les problèmes, ne cible pas correctement les ressentiments et déplace les inégalités, nous incitant par là même à séparer le pouvoir politique du pouvoir économique.

Virgínia Ferreira — La mondialisation des politiques d’égalité : du réformisme social au réformisme d’État

Les transformations associées au processus de mondialisation sont ici évoquées à travers les modalités de mise en œuvre de la régulation sociale et le nouveau rôle qu’y jouent les organisations internationales, particulièrement dans le domaine des politiques d’égalité entre les sexes. Ces changements nous permettent de comprendre la philosophie politique qui sous-tend le passage du réformisme social au réformisme d’État, l’adoption du paradigme de la discrimination indirecte et son intégration dans les politiques générales. L’auteure consacre la majeure partie de l’article à mettre en évidence l’influence croissante des organisations internationales et des ONG transnationales quant à la formulation des politiques actuelles d’égalité. Enfin, elle évoque les difficultés liées au caractère mondialisé de ces politiques.

Alisa Del Re — Genre et représentation politique des femmes en Italie : une situation paradoxale

Cet article traite des paradoxes qui caractérisent le système démocratique italien actuel quant à la faible présence des femmes dans les organes de décision politique. On relève en effet un écart important entre cet état de fait et leur forte implication dans la vie économique et sociale — ce qui reflète un déficit démocratique évident. Sont analysés en particulier le rapport entre partis politiques et candidates/élues, ainsi que le déséquilibre existant entre la prolifération des institutions d’égalité des chances et les résultats obtenus en matière d’intégration des femmes dans les instances de décision politiques. Les exemples ressortant d’autres pays européens montrent que seules les interventions de type volontariste, de la part des partis politiques ou du législateur, permettent de surmonter les paradoxes de genre — sans oublier pour autant que les résultats positifs ne sont jamais définitivement acquis. La voie de l’Europe passe par un renforcement de la présence des femmes dans les assemblées élues, et l’existence d’une classe politique composée de femmes et d’hommes ne peut que favoriser l’émergence d’une démocratie plus achevée en Italie.

Éléonore Lépinard — Une occasion perdue : l’exemple français des politiques publiques des « bureaux des temps »

Depuis quelques mois des villes pilotes expérimentent en France des politiques dites de « bureaux des temps », inspirées par d’autres villes européennes et sponsorisées par le ministère délégué à la Ville. Prenant acte de la « double journée » effectuée par les femmes, assumant à la fois une activité salariée et les charges liées au travail domestique, ces politiques se donnent pour but de transformer les modes d’organisation des services urbains vers une plus grande flexibilité et une meilleure intégration des femmes dans la ville. Si ces objectifs ont pu être formulés en des termes féministes en Italie dans les années quatre-vingt, ils semblent aujourd’hui, dans le cas français, s’être singulièrement neutralisés et dépolitisés.  L’analyse des rhétoriques justifiant la mise en place des bureaux des temps montre que ces politiques s’orientent en réalité vers une rationalisation et une flexibilisation des services publics, oubliant par là même la dimension de genre qui était censée les structurer. Les politiques des temps des villes tendent dès lors à prôner une conciliation des différents temps pour les femmes, sans remettre en cause les fondements d’une répartition inégale ancrée dans l’espace domestique, et dans ce déplacement se dessinent en creux les impensés politiques sur le genre et la citoyenneté.

Farhad Khosrokhavar — Le mouvement des femmes en Iran

Il s’agit ici d’analyser les divers mouvements d’émancipation des femmes en Iran. La révolution islamique de 1979 est déjà vieille de plus de deux décennies et une nouvelle génération de femmes est entrée en scène, qui n’a pas pris part à la révolution. L’expérience des vingt dernières années a amené beaucoup de femmes à réviser leur conception du genre. Les pratiquantes musulmanes ne croient plus que l’islam, en soi, va résoudre les problèmes sociaux et anthropologiques liés au genre. Les plus âgées ont appris à donner un contenu juridique nouveau au besoin « islamique », à leurs revendications d’égalité. De nouvelles formes associatives tentent de donner sens à la revendication d’égalité et de dignité des femmes et la prise de conscience collective est aiguë. Si les formes organisationnelles sont assez faibles, un pas est franchi au niveau individuel, néanmoins. Désormais, l’identité féminine et la conscience de la spécificité que recèle la problématique du genre font partie des évidences partagées par l’écrasante majorité des jeunes femmes, plus éduquées, qui cherchent à acquérir, avant tout, une autonomie professionnelle et financière sur le marché du travail.

Nadine Puechguirbal — Les femmes afghanes dans le processus de paix en Afghanistan : une perspective onusienne 

La guerre menée en Afghanistan contre le régime des Talibans a donné aux femmes une visibilité internationale. Les Afghanes ont su profiter de ces bouleversements pour prendre part aux différentes conférences qui ont posé les jalons de la reconstruction de leur pays déchiré par des années d’ostracisme. Toutefois, si deux femmes ont réussi à obtenir des portefeuilles ministériels dans le nouveau gouvernement de transition, la situation reste encore précaire pour la majorité des femmes qui doivent lutter au quotidien pour leur survie et pour le respect de leurs droits les plus fondamentaux. L’engagement des femmes dans les différentes étapes de la réhabilitation de leur pays est indispensable à la promotion d’une société stable et d’une paix durable en Afghanistan.

Jules Falquet — Le mouvement des femmes dans la « démocratisation » d’après-guerre au Salvador 

Cet article tente de montrer quels sont les enjeux ouverts pour les femmes et grâce à leur mouvement, dans l’immédiat après-guerre (1992-1994), au Salvador. En les replaçant dans le contexte des rapports sociaux de sexe salvadoriens et du retour à la « vie civile », on verra comment s’expliquent à la fois les attitudes individuelles des femmes et le développement rapide d’un fort mouvement de femmes et féministe, à la fois dans la continuité et en rupture avec le passé récent — la guerre mais aussi les traditions révolutionnaires. On verra également comment le mouvement féministe salvadorien a constitué non seulement un des acteurs les plus dynamiques et les mieux organisés du processus de « démocratisation » du pays, mais aussi le plus critique et le plus novateur.

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Geneviève Cresson — Médiation familiale et violence conjugale 

La médiation familiale est-elle adaptée aux situations de violence domestique des hommes contre les femmes ? Cet article met en scène les réponses, antagonistes, disponibles dans la littérature spécialisée, à cette question. On y montre que partisans et opposants de cette adaptation enracinent leurs positions dans des analyses divergentes de la violence des hommes contre les femmes, et dans des conceptions différentes de la neutralité nécessaire. Entre les professionnels qui attirent l’attention sur les risques de la médiation conjugale en contexte violent et ceux qui accordent aux médiateurs le pouvoir de résorber ou de maîtriser ce risque, le fossé est important. L’enjeu de ce affrontement est double. Intellectuellement, il concerne la reconnaissance de travaux fondés sur une pratique et une analyse féministes ; au-delà, c’est la sécurité des femmes violentées, leur droit à l’équité et à des services appropriés, qui pourraient être remis en question.

Abstracts

Joan W. Scott — The conundrum of equality

Debates about affirmative action in the United States often treat equality and difference, individual rights and group identities as distinct and separate questions when they are really interdependent concepts necessarily in tension with one another. The tensions play out in historically specific ways and need to be analyzed in their specific political embodiments, not as timeless moral or ethical choices. This essay explores three paradoxes (unresolvable tensions) at issue in debates about affirmative action: 1) Equality is an absolute principle and an historically contingent practice; 2) Group identities define individuals and deny the full expression or realization of their individuality; 3) Claims for equality involve the acceptance and rejection of the group identity attributed by discrimination. Or, to put it another way: the terms of exclusion on which discrimination is premised are at once refused and reproduced in demands for inclusion.

Anne Phillips — Identity politics: Have we now had enough?

The key innovation in recent debates on citizenship was the recognition of the exclusionary power of discourses of universality or assimilation that failed to register group difference. This innovation stems largely from what we call “identity politics”, but while identity politics is in one sense inescapable, it is also widely criticised. The most common objection is that it gets the groupings wrong: that it boxes people into inappropriate identities, freezes identities that are hybrid and shifting, that it somehow addresses people by the “wrong” name. The further worry, addressed in this paper, is that identity politics may be getting the problems wrong, that it may be misplacing the resentments, displacing the inequalities, and thereby encouraging us to server political from economic power.

Virgínia Ferreira — The globalization of equality policies: From social reformism to state reformism

This text starts by discussing the transformations associated with the process of globalization in terms of ways of exercising social regulation and of the new role that international agencies have in this regulation, particularly in what concerns policies of equality between the sexes. The changes indicated allow us to understand the political philosophy that led from social reformism to state reformism and to the paradigm of indirect discrimination and mainstreaming. In the main part of the text, the author highlights the growing influence of international agencies and transnational NGO on the formulation of current equality policies. Finally, she addresses the difficulties brought to the prosecution of these policies by their globalised character.

Alisa Del Re — Gender and women’s political representation in Italy: A paradoxical situation

This article deals with the paradoxes that characterise the Italian democratic system concerning the low presence of women in political decision-making bodies. A marked gap is noted between this situation and their high level of involvement in social and sconomic life — which highlights an obvious democratic deficit. The relationship between political parties and candidates and elected representatives are analysed as well as the proliferation of equal opportunity bodies and the results in terms of women’s integration into political decision-making bodies. The examples drawn from other European countries show that only voluntaristic action by political parties or legislators, make it possible to overcome the paradoxical effects of gender — without forgetting that positive results are never definitely acquired. The European road lies in a strengthening of women’s presence in elected bodies and the existence of a mixed political class of women and men can only encourage the emergence of a stronger democracy in Italy.

Éléonore Lépinard — A lost opportunity: The French example of public policy in the light of the “bureaux des temps”

In the last few months a number of « pilot cities » in France have been experimenting with the policy called “time studies”, inspired by other European cities ansd sponsored by the minister for cities. Noting the “double workday” of women who have both paid employment and domestic responsibilities, the goal of these policies is to transform the forms of organisation of urban services in order to introduce greater flexibility and better integration of women into the city. While these goals were formulated in feminist terms in Italy in the 1980s, they seem today in France to have been particularly stripped of their political content. The analysis of the discourse justifying the creation of “time studies” show that these policies are in fact orientated towards a rationalisation and a flexibilisation of public services, thus forgetting the gender dimension that was supposed to shape them. The policies of the cities in question thus tend to promote a conciliation of different “times” for women without challenging the unequal division rooted in the domestic arena, and thus allowing a whole series of questions relating to gender and citizenship to go unanswered.

Farhad Khosrokhavar — The women’s movement in Iran

This article sets out to analyse the different movement for women’s emancipation in Iran. The Islamic revolution of 1979 is already more than two decades old and a new generation of women who did not particpate in the revolution has come onto the scene. The experience of the last twenty years had led many women to revise their concept of gender. Practising Muslims no longer believe that Islam in itself is going to resolve the social and anthropological questions linked to gender. The oldest have learnt to give a new juridical content to the “Islamic” need, to their demands for equality. New forms of association try to give meaning to the demand for equality and women’s dignity and the collective consciousness-raising is acute. While organisational forms are quite weak there has been a new step at an individual level. From now on, feminine identity and the consciousness of specificity which the gender problematic covers are part of the common reasoning of the huge majority of more educated young women who are seeking above all greater professional and financial independence in the labour market.

Nadine Puechguirbal — Afghan women in the peace process in Afghanistan: The United Nations perspective

The war waged in Afghanistan against the Taliban regime gave women and international presence. Afghan women were able to take advantage of these upheavals in order to participate in the conferences that laid the bases for rebuilding the country, ruined by years of ostracism. However, although there are two women ministers in the current government of transition, the situation remains very fragile for the majority of women who have a daily struggle for survival and for the respect of their most basic rights. Women’s involvement in the different stages of the rehabilitation of their country is indispensable for the emergence of a stable society and lasting peace in Afghanistan.

Jules Falquet — The women’s movement in the post-war “democratisation” in El Salvador

This article sets out to show what was at stake for women, thanks to their movement, in the immediate post-war period (1992-1994) in El Salvador. By situating them in their context of Salvadorean gender relations and the return to “civilian life”, we see how to explain both the individual attitudes of women and the development of a strong women’s and feminist movement in both continuity and rupture with the recent past — the war and revolutionary traditions. We see also how the Salvadorean feminist movement has been not only one of the most dynamic and best-organised actors in the « democratisation » process in the country, but also one of the most critical and most innovative.

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Geneviève Cresson — Family mediation and domestic violence

Is family mediation appropriate to situations of domestic violence towards women by men? This article brings together the differing answers available in the specialist literature on the subject. It shows that the supporters and opponents of this adaptation base their positions on differing analyses of men’s violence against women and on different conceptions of the neutrality necessary. There is a big gap between the professionals who draw attention to the risks of conjugal mediation in a violent situation and those who credit mediators with the power to absorb or master this risk. There are two things at stake in this confrontation. Intellectually it concerns the recognition of work based on a feminist practice and analysis ; over and above this it is the security of abused women, their right to equity and to the appropriate services which could be called into question.

Resúmenes
Auteur•es

Geneviève Cresson est professeure de sociologie à l’université Lille 1 – Villeneuve d’Ascq et chercheuse au CLERSE-CNRS (Centre lillois d’études et de recherches sociologiques et économiques). Ses recherches portent sur « Famille et santé ».
— (1995). Le travail domestique de santé. Paris, L’Harmattan « Logiques sociales ».
— (2001). Les parents d’enfants hospitalisés à domicile. Leur participation aux soins. Paris, L’Harmattan « Logiques sociales ».

Alisa Del Re est professeure à la faculté de sciences politiques de l’université de Padoue (Italie) et correspondante des Cahiers du Genre. Ses recherches concernent « La représentation politique des femmes » et  « Les politiques sociales et familiales ».
— (2000). “The Paradoxes of Italian Law and Practice”. In Hantrais Linda (ed). Gendered Policies in Europe. London, Macmillan.
— (2001). “Welfare”. In Fadini Ubaldo, Zanini Adelino (eds). Lessico postfordista. Milano, Feltrinelli.

Jules Falquet est sociologue et membre du CREDAL-ERSIPAL (Centre de recherches, d’études et de documentation sur l’Amérique latine – Équipe de recherche sur les société indiennes et paysannes), laboratoire de l’Institut des hautes études d’Amérique Latine-Paris 3 (IHEAL). Ses recherches portent sur les mouvements sociaux latino-américains et des Caraïbes, et en particulier les mouvements paysans, indiens et de femmes, notamment au Mexique, au Salvador et au Brésil ; sur la question du genre et du développement ; ainsi que sur la mondialisation vécue et analysée par les femmes.
— (1999). « Un mouvement désorienté : la 8e Rencontre féministe latino-américaine et des Caraïbes ». Nouvelles questions féministes, vol. 20, n° 3.
— (2002). « Femmes, féminisme et développement : une analyse critique des politiques des institutions internationales ». In Bisilliat Jeanne (ed). Genre, économie et développement. Paris, Karthala.

Virgínia Ferreira est professeure à la faculté d’économie de l’université de Coimbra où elle enseigne la sociologie du travail et de l’emploi, et chercheuse au Centro de estudos sociais. Ses thèmes de recherche actuels sont « Les politiques d’égalité entre les sexes », « La maternité et la paternité au travail » et « Les postes de travail comme ressources interprétatives des identités sexuées ».
— (2001). “‘All Women are Working Women’: Padrões de evolução da segregação sexual do emprego nos anos 90” [Évolution de la ségrégation sexuelle de l’emploi dans les années 1990]. In Reis José, Baganha Maria Loannis (eds) A Economia em curso  contextos e mobilidades. Porto, Afrontamento.
— (2002). “O efeito Salieri: O sindicalismo perante as desigualdades entre mulheres e homens no emprego”. [L’effet Salieri : Le syndicalisme face aux inégalités entre les sexes dans l’emploi]. Revista crítica de ciências sociais, n° 62.

Françoise Gaspard est maîtresse de conférences à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et experte du Comité de l’ONU chargé du suivi de l’application de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les discriminations à l’égard des femmes. Elle anime actuellement, à l’EHESS, un séminaire intitulé « Sociologie des homosexualités ».
— (1995). Le foulard et la République (avec Farhad Khosrokhavar). Paris, La Découverte.
— (1997) (ed). Femmes dans la prise de décision en France et en Europe. Paris, L’Harmattan.
— (1999). Comment les femmes changent la politique (avec Philippe Bataille). Paris, La Découverte.

Jacqueline Heinen est professeure de sociologie à l’université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et membre du laboratoire Printemps. Spécialiste des politiques sociales et des rapports de genre en Europe de l’Est et de l’Ouest, elle dirige actuellement la recherche comparative internationale : « Genre et gestion locale du changement dans sept pays de l’Union européenne ».
— (2001). “Politicas de la Union Europea en materia de integracion social y politica de las mujeres”. In Aguirre Rosario, Batthyany Karina (eds) Trabajo, genero, y ciudadania en los paises del cono Sur. Montivedeo, OIT-Cinterfor.
— (2002). “Children Collective Keeping in Poland, yesterday and today”. In Michel Sonya, Mahon Rianne (eds) Child Care and Welfare State Restructuring: Gender and Entitlement at Crossroads. New York, Routledge.

Farhad Khosrokhavar est sociologue, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales et chercheur au CADIS (Centre d’analyse et d’intervention sociologiques). Ses travaux portent sur « La socio-anthropologie de l’Iran contemporain », « L’islam en France » et « La phénoménologie et les sciences humaines ».
— (2001). L’instance du sacré (avec Olivier Roy). Paris, Cerf.
— (2002). Les nouveaux martyrs d’Allah. Paris, Flammarion.

Éléonore Lépinard est doctorante en sociologie (sous la direction de Rose-Marie Lagrave) au Centre d’études des mouvements sociaux (CEMS), École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Elle travaille sur « Genre et politique en France » et sur « Les politiques antidiscriminatoires ».
— (2000). « Un travail à-côté : le rôle des soignants dans la division du travail sentimental ». In Cresson Geneviève, Schweyer François-Xavier (eds) Professions et institutions de santé face à l’organisation du travail. Paris, ENSP.
— (2002). « Les paradoxes des discours féministes sur la parité ». In  Lagrave Rose-Marie, Gestin Agathe, Lépinard Eléonore, Pruvost Geneviève (eds) Dissemblances, jeux et enjeux du genre. Paris, L’Harmattan « Bibliothèque du féminisme ».

Anne Phillips enseigne la théorie du genre dans le cadre du Gender Institute de la London School of Economics qu’elle dirige. Ses recherches portent principalement sur « L’égalité » ; « La représentation politique de la différence » ; « Genre et multiculturalisme ».
— (1995). The Politics of Presence: The Political Representation of Gender, Ethnicity and Race. New York, Oxford University Press.
— (1999). Which Equalities Matter? Malden, Mass., Polity Press.

Nadine Puechguirbal travaille au siège des Nations unies à New York. Elle est éditrice-en-chef du journal Equal Time  (Groupe pour l’égalité des droits des femmes aux Nations unies). Elle prépare actuellement une thèse au département de sciences politiques à l’université  Paris 1 – Sorbonne, sur « Conflits armés, processus de paix et bouleversement des rapports sociaux de sexe : étude comparative de trois situations en Erythrée, en Somalie et au Rwanda ».
— (2002). “Women and War in the Democratic Republic of the Congo”. Signs, Journal of Women in Culture and Society. The University of Chicago Press, USA [à paraître, automne].
— (2002). « Transformation des rapports sociaux de sexe au lendemain des conflits armés : quel espace pour les femmes dans le processus de paix ? » Canadian Women Studies/Les Cahiers de la Femme. Université de York, Canada [à paraître, automne].

Joan W. Scott est professeure de Sciences sociales à l’Institut for advanced Study (Princeton, New Jersey). Elle prépare actuellement un ouvrage sur « Le mouvement pour la parité ». Elle est présidente du Comité pour la liberté académique de l’Association américaine des professeurs d’université et c’est à ce titre qu’elle se manifeste par ses écrits et ses interventions en faveur de l’action positive, en particulier dans le cadre universitaire.
— (1986). “Gender: A Useful Category of Historical Analysis”. American Historical Review, 5/91.
— (1996). Only Paradoxes to Offer: French Feminists and the Rights of Man. Cambridge, MA., Harvard University Press. [Trad. française (1998). La citoyenne paradoxale. Les féministes françaises et les droits de l’homme. Paris, Albin Michel].

Cahiers du Genre n°33/2002

novembre, 264 p.

ISSN  1165-3558 – ISBN  2-7475-3534-7