Travail des hommes / Travail des femmes.
Le mur invisible

Coordonné par Danièle Kergoat

Introduction

 

Sommaire

Dossier

Karen Messing et Diane Elabidi
Aides-soignants et aides-soignantes : la collaboration dans les tâches physiques lourdes [p. 5-24]

Magdalena Rosende
La division sexuelle du travail chez les médecins : une étude de cas [p. 25-41]

Françoise Messant et Marianne Modak
Restructuration de l’entreprise et responsabilité : des effets (in)attendus chez les employées [p. 43-62]

Philippe Zarifian
Marx, la qualification et le rapport social de sexe [p. 63-85]

Roland Pfefferkorn
Les politiques publiques et la question de l’égalité hommes-femmes. Le cas de la France [p. 87-109]

Djaouida Séhili
Éthiques et inégalités. Des avatars récurrents dans la « job evaluation » [p. 111-135]

Bruno Lautier
Les employées domestiques latino-américaines et la sociologie : tentative d’interprétation d’une bévue [p. 137-160]

Sara Lara
Genre, ethnicité et violence dans les migrations rurales au Mexique [p. 161-180]

Hors-champ

Claudia Fonseca
Recherche de paternité et tests d’ADN. Le cas du Brésil [p. 181-205]

Notes de lecture

— Cresson Geneviève. Les parents d’enfants hospitalisés à domicile. Leur participation aux soins (Pascale Molinier)

— Laufer Jacqueline, Marry Catherine, Maruani Margaret (eds). Masculin-féminin : questions pour les sciences de l’homme (Pierre Tripier)

— Marques-Pereira Bérengère, Nolasco Patricio.  La représentation politique des femmes en Amérique latine (Ariel Sevilla)

— Pouchet Amélie.  Sociologies du travail : 40 ans après ; — Veltz Pierre, Jeannot Gilles. Le travail entre la cité et l’entreprise (Pierre Tripier)

— Billiard Isabelle.  Santé mentale et travail. L’émergence de la psychopathologie du travail (Liane Mozère)

— Delcroix Catherine.  Ombres et lumières de la famille Nour (Christian Léomant)

— Le Bras-Chopard Armelle.  Le zoo des philosophes : de la bestialisation à l’exclusion (Pierre Tripier)

— Éliacheff Caroline, Heinich Nathalie.  Mères-filles. Une relation à trois (Pascale Molinier)

— Goffman Erving.  L’arrangement des sexes ; Alemany Gomez Carme, Luc Véronique, Mozo Gonzalez Carmen.  El acoso sexual en los lugares de trabajo de Madrid (Pierre Tripier)

[p. 207-238]

Comptes rendus

— Gret Marion, Sintomer Yves. Porto Alegre. L’espoir d’une autre démocratie (Antonio Negri)

— Cabanes Robert. Travail, famille, mondialisation. Récits de la vie ouvrière, São Paulo, Brésil (Helena Hirata)

[p. 239-241] 

Notes de lecture numéro 32

Résumés

Karen Messing et Diane Elabidi — Aides-soignants et aides-soignantes : la collaboration dans les tâches physiques lourdes

Jusqu’à il y a peu, les postes d’aide-soignant(e)s dans les hôpitaux québécois étaient affectés selon des critères de sexe. Suite à des pressions féministes, les postes masculins et féminins sont maintenant indifférenciés. Les préposés et les préposées à ces postes se sont ensuite plaints que les femmes n’étaient plus capables de « faire leur part ». En collaboration avec les comités paritaires de santé au travail, nous avons observé pendant 63 heures comment se faisait le partage des tâches physiquement exigeantes. Contrairement à toute attente, les femmes effectuaient un bien plus grand nombre d’opérations à l’heure que les hommes et exécutaient seules un nombre égal d’opérations très exigeantes. Les infirmières sollicitaient nettement plus souvent l’aide des aides-soignantes que celle des aides-soignants. Dans cet article, à partir de discussions sur les résultats de l’enquête avec les salariés et salariées, nous cherchons à expliquer l’écart entre leurs représentations et nos observations.

Magdalena Rosende — La division sexuelle du travail chez les médecins : une étude de cas

Prenant appui sur les premiers résultats d’une recherche sur les mécanismes de la ségrégation sexuelle professionnelle chez les médecins dans le canton de Vaud (Suisse), cet article se propose de montrer la pertinence d’une analyse en termes de trajectoire de la division sexuelle du travail au sein d’une profession mixte. Cet outil permet de rendre compte des différences et des ressemblances entre les femmes et les hommes, mais aussi à l’intérieur du groupe des femmes et de celui des hommes. Pour saisir la diversité et la complexité des pratiques sociales féminines et masculines, il convient cependant de considérer l’ensemble des rapports sociaux dans leur simultanéité.

Françoise Messant et Marianne Modak — Restructuration de l’entreprise et responsabilité : des effets (in)attendus chez les employées

Sur la base d’une étude qualitative portant sur la responsabilité des cols blancs (cent) dans de petites et moyennes entreprises industrielles de Suisse occidentale (dix), nous nous centrons sur les contours de la responsabilité lorsqu’elle est définie par les femmes. Ils révèlent chez elles un sens de l’engagement et un rapport à l’activité que le contexte des restructurations a indéniablement transformé, lui ôtant notamment ses caractéristiques « genrées » dans ce qu’elles pouvaient (peuvent) avoir de caricatural.

Philippe Zarifian — Marx, la qualification et le rapport social de sexe

Marx apparaît comme l’un des grands théoriciens de l’émancipation, à la fois humaine et sociale. L’émancipation est un mouvement de renversement du pouvoir d’asservir, au sein duquel se crée une liberté nouvelle. Mais pourquoi Marx a-t-il totalement laissé de côté l’émancipation des femmes ? Trois lignes d’explication sont données : l’une renvoie au fait que la question de l’émancipation humaine est traitée uniquement par rapport à l’exploitation capitaliste, l’autre tient à la réduction des rapports sociaux au seul rapport capital-travail, la dernière enfin a trait à la difficulté à donner à l’émancipation un contenu positif, créateur. L’article analyse alors la question de la qualification, en proposant de distinguer entre qualification salariale, qualification professionnelle et qualification politique, et vise à situer le développement potentiel de la qualification des femmes et les luttes qu’elles mènent à partir du concept de « champ de forces » emprunté à Michel Foucault. Il précise les conditions de structuration de ce champ de forces.

Roland Pfefferkorn — Les politiques publiques et la question de l’égalité hommes-femmes. Le cas de la France

Malgré les changements intervenus, dès lors qu’on les examine sous l’angle de l’égalité entre hommes et femmes, les politiques de l’emploi et les politiques de la famille mises en œuvre en France dans la période récente se caractérisent d’abord par leur caractère contradictoire. Les préoccupations égalitaires, fréquemment mises en avant par tel ou tel secteur des pouvoirs publics, se heurtent en effet à la réalité de politiques publiques souvent ambivalentes, et parfois même frontalement opposées à une telle préoccupation. Si, de ce point de vue, le bilan des politiques de l’emploi est décevant, celui des politiques de la famille est franchement négatif. L’analyse des politiques de mixité professionnelle montre en outre, à partir de l’exemple alsacien, que ces dernières sont également instrumentalisées par les entreprises en vue de réduire les coûts salariaux.

Djaouida Séhili — Éthiques et inégalités. Des avatars récurrents dans la « job evaluation »

Cet article vise à montrer que le biais de l’égalité de rémunération a souvent été traité, d’un point de vue théorique et législatif, plus activement lors des périodes de guerre en France et aux États-Unis. Pour autant, il apparaît aujourd’hui encore que le prix du travail, quel que soit le caractère objectif et neutre de la méthode d’évaluation utilisée, traduit la simple transposition d’un rapport social inégalitaire qui puise sa constance anthropologique dans des modèles théoriques spécifiques d’organisation générale de société, par ailleurs relativement peu contestés. C’est ce qui explique, selon nous, que l’inégalité salariale trouve plutôt sa résolution partielle dans le recours juridique individuel que dans des formes plus collectives d’action.

Bruno Lautier — Les employées domestiques latino-américaines et la sociologie : tentative d’interprétation d’une bévue

Les domestiques représentent la première forme d’emploi urbain en Amérique latine. Au Brésil, elles sont cinq millions (pour deux millions d’ouvrières). Pourtant, la littérature sociologique leur accorde une place minime. Cet article essaie d’interpréter ce paradoxe. Un premier élément d’explication relève de l’incapacité des sociologues, elles-mêmes patronnes en général, à prendre la moindre distance avec cet « objet de recherche ». Deux autres arguments sont ensuite développés : l’impossibilité de faire entrer les domestiques dans une problématique de la mobilité sociale ; et l’incapacité qu’ont les chercheurs à en faire un « acteur social », et d’identifier des revendications ou une action collective. Les blocages, théoriques et pratiques, qui empêchent le développement des recherches sur les domestiques mettent en question toute la sociologie, et particulièrement celle qui se revendique d’une problématique en termes de genre. Il est néanmoins probable que la bévue perdurera.

Sara Lara — Genre, ethnicité et violence dans les migrations rurales au Mexique

Cet article analyse la violence des rapports de travail dans un des secteurs les plus modernes de l’agriculture mexicaine consacré à l’exportation de produits maraîchers. Cette forme d’agriculture provoque des migrations, notamment de femmes indiennes qui se trouvent assujetties à une chaîne de violences liées à leur classe, leur sexe et à leur origine ethnique. Toutefois, dans un contexte modelé par la déstabilisation du mouvement migratoire et l’extrême précarité de leurs conditions de vie, certaines de ces femmes arrivent à créer des espaces de « contre-pouvoir » pour faire face à la domination qui s’exerce à leur encontre.

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Claudia Fonseca — Recherche de paternité et tests d’ADN. Le cas du Brésil

À la fin des années 1980, la vérification de la paternité d’un enfant par tests d’ADN est passée du domaine du rêve à celui de la réalité, initiant de ce fait un « changement profond » dans notre conceptualisation de la famille, des rapports de genre et de la relation parentale. L’analyse des résultats de diverses recherches ethnographiques effectuées au Brésil soulèvent plusieurs questions : celle des intérêts financiers qui se dissimulent derrière la nouvelle industrie des tests d’ADN, le problème de la juridiction en matière de recherche de paternité, enfin des questions plus générales touchant à la liberté individuelle et au destin génétique. Nous tenterons dans ce texte de comprendre l’influence qu’exerce cette nouvelle forme de technologie sur les relations de genre et d’appartenance familiale dans le contexte brésilien.

Abstracts

Karen Messing, Diane Elabidi — Women and men nursing assistants : Collaboration in heavy physical tasks

Up until recently, the posts of nursing assistants in Quebec hospitals were attributed on the basis of sexual criteria. Following pressure from feminists, there is now no differentiation between men’s posts and women’s posts. However there were then complaints from both men and women nursing assistants that the women were no longer able “to do their share”. In collaboration with the health workplace parity committees, the authors studied for a period of 63 hours how the physically demanding tasks were shared. Contrary to what was expected, women performed a much greater number of tasks per hour than men and carried out alone an equal number of demanding tasks. The nurses asked for the help of women nursing assistants much more often than men. In this article, on the basis of the discussion on the results of their study with the workers, the authors try to explain the gap between the impressions of these workers and their own observations.

Magdalena Rosende — The sexual division of labour among doctors: A case study

Based on the first results of a study of mechanisms of professional sex segregation among the doctors of a Swiss canton (Vaud), this article sets out to show the relevance of analysing the sexual division of labour in terms of trajectory within a mixed profession. This makes it possible to see the differences and similarities between women and men, and also among women and among men. In order to grasp the diversity and the complexity of feminine and masculine social practices, it is nevertheless necessary to consider the totality of social relations and their simultaneous nature.

Françoise Messant, Marianne Modak — Restructuring the enterprise and responsibility: The (un)expected effects on women employees

On the basis of a qualitative study of the responsibility of one hundred white-collar workers in ten small or medium enterprises in western Switzerland, this paper concentrates on the shape of responsibility, as women define it. This reveals that they have a sense of involvement and a relationship to the activity that the context of restructuring has undoubtedly changed, in particular removing its “gendered” aspects in their most caricatural forms.

Philippe Zarifian — Marx, skills and gender relations

Marx is one of the great theoreticians of emancipation, both for humanity and society. Emancipation is a movement to overthrow the power to subject others, through which new liberty is created. But why did Marx leave totally to one side the emancipation of women? Three forms of explanation are given: one refers to the fact that human emancipation is dealt with only in relationship to capitalist exploitation, another to the reduction of gender relations to the relation between capital and labour, and the last to the difficulty of giving a positive, creative content to emancipation. This article then analyses the question of skills, suggesting a differentiation between wage skills, professional skills and political skills, and aims to place the potential development of women’s skills and the struggles they wage in the context of the concept of a “force field” developed by Michel Foucault. He makes clear the conditions for structuring the force field.

Roland Pfefferkorn — Public policy and the question of women-men equality. The case of France

Despite the changes that have taken place, the study of employment and family policy in France in recent years from the perspective of male-female equality is above all characterised by their contradictory nature. The concern for equality which is frequently advanced by this or that sector of government comes up against the reality of public policy which is often ambivalent and sometimes even openly opposed to such a concern. While from this point of view the balance sheet of employment policy is disappointing, that of family policy is frankly negative. The analysis of policies aiming for professional integration in fact show, through the example of Alsace, that these policies are often used to reduce wage costs.

Djaouida Séhili — Ethics and inequalities. The recurring misadventures of “job evaluation”

This article aims to show that the question of equal pay has often been dealt with more actively both theoretically and in legislation during wartime in the United States and in France. However, it still seems today that the price of labour, whatever the neutral and objective method used to evaluate it, expresses the simple transposition of an unequal social relation that finds its anthropological consistency in specific theoretical models of the general organisation of society, which are moreover in general relatively unchallenged. This is what explains, in our opinion, that wage inequality is more often partially solved by individual legal action than by forms of collective action.

Bruno Lautier — Latin American domestic workers and sociology: An attempt to interpret a blunder

Domestic workers represent the major form of (women’s) urban employment in Latin America. In Brazil there are 5 million domestic workers and two million women manual workers. However, sociological writing gives them little attention. This article tries to understand that paradox. A first element is the inability of sociologists, themselves employers, to take any distance from this “research subject”. Two other arguments are then developed ; the impossibility to bring domestic workers in a problematic of social mobility ; and the inability of researchers to make them into a “social agent” and to identify any demands or collective action. The theoretical and practical obstacles which impede the development of research on domestic workers is a challenge to sociology in general and particularly to that school which claims to have a gender perspective. It is likely however that this error will continue.

Sara Lara — Gender, ethnicity and violence in rural migrations in Mexico

This article analyses the violence of relations in one of the most modern sectors of Mexican agriculture devoted to horticultural exports. This form of agriculture encourages migrations, particularly of Indian women, who find themselves victims of a cycle of violence linked to their class, their sex and their ethnic group. However, in a context shaped by the destabilisation of the migratory movement and the extreme precariousness of their living conditions, some of these women have managed to create space of « counter power » to stand up to the domination which is exercised over them.

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Claudia Fonseca — DNA paternity tests, family and gender relations in a Brazilian setting

At the end of the 1980s, DNA testing to verify a child’s paternity passed from the realm of fantasy to fact, bringing with it the potential of a new “profound shift” in the conceptualization of family, gender relations, and parenthood. On the basis of data drawn from multisited ethnographic research in Brazil,  the author raises considerations about the financial interests behind the new industry of DNA tests, the judicial measures which regulate paternity suits, as well as widely-held notions pertaining to individual liberty and genetic destiny, in order to understand how this new form of technology is influencing questions of gender relations and family belonging in the contemporary Brazilian context.

Resúmenes
Auteur•es

Diane Elabidi a travaillé tout d’abord comme associée de recherche au Centre d’étude des interactions biologiques entre la santé et l’environnement (CINBIOSE), puis comme consultante en ergonomie de conception. Elle a participé pendant cinq ans à des projets en milieu hospitalier, en collaboration avec l’Association paritaire de santé et de sécurité du travail, portant sur la conception des lève-patients sur rail au plafond. Sa thèse lui a valu le prix Julien M. Christensen de l’Association canadienne d’ergonomie pour le meilleur projet aux études supérieures.
— (1999). En collaboration avec Ana Maria Seifert et Karen Messing. « Analyse des communications et du travail des préposées à l’accueil d’un hôpital pendant la restructuration des services. Recherches féministes, n° 12 (2).

Claudia Fonseca est professeure d’anthropologie à l’université fédérale de Rio Grande do Sul (Brésil). Ses travaux portent sur les relations de genre et sur la culture populaire.
— (1995). Caminhos da adoção. São Paulo. Editora Cortez e.
— (2001). « La circulation des enfants pauvres au Brésil : une pratique locale dans un monde globalisé ». Anthropologie et sociétés, n° 24 (3).

Danièle Kergoat est sociologue, directrice de recherche au GERS – Genre et rapports sociaux (Unité mixte de recherche CNRS-université Paris 8). Ses recherches portent sur la division du travail et les rapports de sexe et sur la centralité du travail, la constitution du sujet sexué et les nouvelles formes de mobilisation.
— (2001). « Le syllogisme de la constitution du sujet sexué féminin. Le cas des ouvrières spécialisées. Travailler, n° 6.
— (2001). « Le rapport social de sexe. De la reproduction des rapports sociaux à leur subversion. Actuel Marx, n° 30.

Sara Lara est anthropologue à l’Instituto de Investigaciones Sociales de la Universidad Nacional Autónoma de México. Ses recherches sont centrées sur « Emploi et rapports sociaux de sexe dans l’industrie agro-alimentaire » et sur « Femmes et migrations rurales ».
— (2001). “Reestructuración productiva y flexibilidad laboral en la agricultura mexicana”. In Díaz Ximena, Hola Eugenia (ed). Trabajo, Flexibilidad y Género: tensiones de un proceso. Santiago de Chile. Centro de Estudios de la Mujer.
— (2001). “Análisis del mercado de trabajo rural en México, en un contexto de flexibilización”. In Giarraca Norma, (ed). Una nueva ruralidad en América Latina. Buenos Aires. CLACSO-ASDI.

Bruno Lautier est professeur de sociologie à l’Institut d’étude du développement économique et social (IEDES) de l’université Paris I et membre associé du GERS-Genre et rapports sociaux. Après diverses recherches sur l’économie du travail domestique et de l’éducation, il a surtout travaillé sur l’économie informelle, puis les politiques sociales et la pauvreté, particulièrement en Amérique latine.
— (1994). L’économie informelle dans le tiers monde. Paris. La Découverte « Repères », n° 155.
— (1998). « Représentations et régulation étatique de la pauvreté en Amérique latine » et « Pauvreté et politiques de la pauvreté au Mexique ». In Poulin Richard, Salama Pierre (eds). L’insoutenable misère du monde : économie et sociologie de la pauvreté. Hull (Québec). Vents d’ouest.

Françoise Messant est professeure de sociologie du travail à l’université de Lausanne. Son enseignement est centré sur les transformations du travail, en lien avec la division sexuelle du travail notamment. Elle conduit actuellement une recherche sur les trajectoires de femmes au chômage. Elle est membre du laboratoire « Intersections » d’analyse des articulations famille / travail.
— (1990). La secrétaire modèle, étude sociologique. Paris. L’Harmattan « logiques sociales ».
— (1999). « Le modèle atypique de l’emploi féminin deviendrait-il la norme ? Flexibilité de l’emploi, des horaires et division sexuelle du travail. In Brander Stefanie et al. (Hrsg). Geschlechterdifferenz und Macht. Académie suisse des sciences humaines et sociales, Universitätverlag Freiburg Schweiz.

Karen Messing est biologiste et ergonome, professeure titulaire au Département des sciences biologiques de l’université du Québec à Montréal, où elle dirige le Centre d’étude des interactions biologiques entre la santé et l’environnement (CINBIOSE). Elle co-dirige l’équipe « l’Invisible qui fait mal », un partenariat avec trois centrales syndicales qui œuvre pour l’amélioration de la santé des travailleuses. Elle est membre des comités éditoriaux des revues International Journal of Health Services, Women and Health, Recherches féministes et Salud de los trabajadores.
— (1999). Comprendre le travail des femmes pour le transformer. Bruxelles. Bureau technique syndical européen pour la santé et la sécurité (BTS). [traduit en anglais, portugais, espagnol, italien et grec].
— (2000). La santé des travailleuses : la science est-elle aveugle ? Montréal (Québec). Remue-ménage et Octares.

Marianne Modak est professeure de sociologie à l’École d’études sociales et pédagogiques à Lausanne. Elle est membre du laboratoire « Intersections » d’analyse des articulations famille / travail. Ses domaines d’enseignement et de recherche sont la sociologie de la famille et le genre ; les normes de justice et la responsabilité. Elle vient de terminer une recherche sur la paternité.
— (1995). « Principe d’égalité et pratiques inégalitaires entre hommes et femmes » (avec Bernard Voutat, Patricia Roux et Valérie Perrin). Regards sociologiques, n° 9/10.
— (1999). Le sentiment de justice dans les relations sociales (avec Jean Kellerhals et David Perrenoud). Paris. PUF « Que Sais-Je ? ».

Roland Pfefferkorn est professeur agrégé de sciences sociales à la Faculté des sciences sociales de l’université Marc-Bloch de Strasbourg et membre du laboratoire Cultures et sociétés en Europe (Unité mixte de recherche CNRS-université Strasbourg 2). Ses travaux portent sur les inégalités sociales et sur les rapports sociaux de sexe.
— (1999). Déchiffrer les inégalités (avec Alain Bihr). Paris. Syros-La Découverte. [1ère édition 1995]
— (2002). Hommes-Femmes : Quelle égalité ? Paris, L’Atelier.

Magdalena Rosende est assistante d’enseignement à l’université de Lausanne. Elle réalise une thèse de doctorat sous la direction de Françoise Messant. Après avoir travaillé sur la ségrégation sexuelle professionnelle au sein d’une administration, elle étudie la division sexuelle du travail chez les médecins.
— (1996). « Chômage et emploi féminins : entre invisibilité et instabilité ». Traverse, n° 2 (en collaboration avec Françoise Messant-Laurent).
— (2000). « Féminisation de la profession médicale et répartition du travail entre femmes et hommes : des chasses gardées masculines et des niches féminines ». Revue médicale de la Suisse romande, n° 120.

Djaouida Séhili est sociologue au Centre de recherche sur les actions locales (CERAL), université Paris XIII-Nord et membre associée du GLYSI/SAFA-ISH Lyon. Ses travaux portent sur les rapports sociaux de sexe et de genre dans la société, et plus spécifiquement dans le travail.
— (2000). « Construire l’égalité professionnelle femmes/hommes ». In Grumbach Tiennot, Pina Laurent (ed). 35 heures : négocier les conditions de travail. Paris. L’Atelier.
— (2003). Le sexe faible n’est pas celui que l’on croit… Enquête sur la reproduction des rapports sociaux de genre à EDF-GDF. Paris. Syllepse.

Philippe Zarifian est professeur de sociologie à l’université de Marne-la-Vallée, chercheur au Laboratoire techniques, territoires et sociétés (LATTS) et membre associé du GERS-Genre et rapports sociaux. Ses recherches portent plus particulièrement sur la question de l’organisation des entreprises, de la qualification et de la civilité dans la mondialité.
— (2001). Temps et modernité. Paris. L’Harmattan.
— (2002). L’émergence d’un modèle du service : enjeu et réalités (avec Jean Gadrey). Paris. Liaisons.

Cahiers du Genre n°32/2002

septembre, 258 p.

ISSN  1165-3558 – ISBN 2-7475-3091-4