Configurations familiales et vie domestique

Coordonné par Jacqueline Heinen

Introduction

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Sommaire

Dossier

Jacqueline Heinen
Introduction [p. 5-26]

Sylvie Cadolle
Charges éducatives et rôle central des femmes dans les familles recomposées [p. 27-52]

Marie-Dominique de Suremain
Crise de la paternité et violences urbaines en Colombie [p. 53-77]

Bui Thi Thanh Thao
Familles et soins en milieu hospitalier vietnamien [p. 79-101]

Isabelle Rigoni
Migration et mutation des rapports familiaux. Le cas des femmes originaires de Turquie [p. 103-120]

Heini Martiskainen de Koenigswarter
Les congés parentaux en Finlande : un miroir pour la France [p. 121-146]

Raphaële Ferzli
Couples au féminin : aspects du quotidien [p. 147-178]

Josette Coenen-Huther
Dominance et égalité dans les couples : un réexamen de la théorie des ressources à la lumière de sous-cultures familiales [p. 179-204]

Annette Langevin
La famille en recherche [p. 205-232]

Hors-champ

Martine Spensky
Citoyenneté, droits des individus et droits des groupes [p. 233-251]

Notes de lecture

— Gardey Delphine, Löwy Ilana. L’invention du naturel : les sciences et la fabrication du féminin et du masculin (Pierre Tripier)

— Spensky Martine (ed). Universalisme, particularisme et citoyenneté dans les Îles Britanniques et Les femmes à la conquête du pouvoir politique. Royaume-Uni, Irlande, Inde (Marylène Lieber)

— Gothlil Eva. Sexe et existence. La philosophie de Simone de Beauvoir (Marie Ploux)

— Bourrier Mathilde. Le nucléaire à l’épreuve de l’organisation ; — Doniol-Shaw Ghislaine, Huez Dominique, Sadret Nicolas. Les intermittents du nucléaire. Enquête STED sur le travail en sous-traitance dans la maintenance des centrales nucléaires ; — Doniol-Shaw Ghislaine, Huez Dominique. Enquête épidémiologique longitudinale STED 1993-1998 ; — Thébaud-Mony Annie. L’industrie nucléaire. Sous-traitance et servitude (Pierre Tripier)

— Farge Arlette, Laé Jean-François. Fracture sociale (Danièle Kergoat) ;

— Gollac Michel, Volkoff Serge. Les conditions de travail (Helena Hirata).

[p. 253-271]

Notes de lecture numéro 30

Comptes rendus

— Marschall Barbara L. Configuring Gender. Explorations in Theory and Politics (La rédaction)

— Combe Julie. La condition de la femme marocaine (La rédaction)

— Gross Martine (ed). Homoparentalités, état des lieux. Parentés et différence des sexes(La rédaction)

— Gadrey N. Travail et genre. Approches croisées(La rédaction)

— Esprit  « L’un et l’autre sexe » (La rédaction)

[272-275]

Résumés

Sylvie Charges éducatives et rôle des femmes dans les familles recomposées

Élever des enfants est une tâche de plus en plus exigeante pour les parents, du fait de la prise en compte de leurs besoins objectifs révélés par la psychologie et de l’enjeu décisif que représente aujourd’hui leur réussite scolaire. La complexification des trajectoires familiales, loin d’être l’occasion d’une parentalité novatrice, accentue la charge qui pèse sur les femmes. En effet, le père séparé n’exerce le plus souvent ni autorité ni surveillance, réduisant ainsi les bénéfices que l’enfant tire de ses visites. Même quand l’enfant réside chez lui, le père compte sur la belle-mère pour s’en occuper comme si elle était la mère, ce qui réclame d’elle un dévouement parfois exorbitant. Dans le foyer recomposé par la mère, le beau-père s’abstient généralement d’intervenir : la mère garde la place centrale. Réaliser une coparentalité et assurer la permanence du lien paternel demanderait un plus grand engagement des pères.

Marie-Dominique de Crise de la paternité et violences urbaines en Colombie

Comprendre la crise sociale, politique et culturelle que vit la Colombie et en particulier la ville de Medellín, suppose de mobiliser plusieurs approches des bouleversements en cours. Dans cette cité connue pour ses cartels et ses records de violence, trop rapidement urbanisée, mais aux mœurs encore conservatrices, les discours cherchant à expliquer les tensions sociales oscillent entre la nostalgie du passé et le désir de modernité, entre le regret de l’ordre qui n’est plus et la crispation sur l’avenir. L’une des clefs de lecture réside dans l’analyse des changements qui touchent la vie privée, les relations familiales, les rapports de sexe et les rapports entre générations. Une telle démarche met en évidence non seulement la croissance rapide du nombre de femmes chefs de famille, mais aussi la crise de la paternité qui en est une des causes. Le malaise de ceux qui sont de moins en moins les principaux pourvoyeurs de revenu, ou la source d’autorité, contribue autant ou plus que la pauvreté à déstructurer les liens sociaux. Cet article examine les interactions entre les transformations familiales et le climat de violence qui, depuis plus de dix ans, a favorisé des réponses simplistes aux frustrations d’origines diverses.

Bui Thi Thanh Thao Familles et soins en milieu hospitalier vietnamien

La famille constitue au Viêt-Nam une institution clé dont la présence reste toujours primordiale en milieu hospitalier. Un ensemble de facteurs justifient cette présence et expliquent que la famille soit acceptée et admise comme membre à part entière du processus de soins aux côtés des professionnels de santé. Au dénuement et au manque de moyens matériels, financiers et humains des hôpitaux, conséquence du désengagement de l’État dans le domaine de la santé, elle offre une réponse de nature économique et fonctionnelle. Mais cette implication de la famille est aussi induite par des facteurs d’ordre culturel et psychologique, comme l’influence du confucianisme. Ce dernier met la famille au cœur des processus sociaux et de la structuration des relations sociales, et il se manifeste par un rapport au corps caractérisé par une grande pudeur, la famille ayant pour fonction de préserver l’intimité du malade.

Isabelle Rigoni Migration et mutation des rapports familiaux Le cas des femmes originaires de Turquie

La proportion de femmes dans la population migrante turque totale ne cesse d’augmenter depuis les années soixante. L’observation des comportements de ces migrantes dans les pays hôtes ouest-européens aboutit à l’analyse de changements significatifs dans la perception et l’action des femmes en situation migratoire. Nous tentons ici de souligner les processus de socialisation des migrantes de Turquie, en montrant les continuités et les ruptures avec les rapports sociaux de sexe et les modes de mobilisation de ces femmes dans la société turque. Nous nous demandons dans quelle mesure l’insertion socio-économique dans le pays de résidence et l’évolution des relations hommes/femmes interagissent. Nous verrons ainsi de quelle façon l’impact de la migration sur les femmes (mères et filles) influe sur leurs statuts social et familial, sur leurs rôles, leurs perceptions et leurs valeurs.

Heini Martiskainen de Koenigswarter Les congés parentaux en Finlande : un miroir pour la France

La comparaison des législations adoptées en Finlande pour permettre aux parents — la mère, le père ou les deux conjoints, selon les cas — de consacrer du temps à leur enfant au moment d’une nais­sance fait apparaître un type de réponses bien différentes de celles qui prévalent en France quant à l’articulation des vies familiales et profession­nelles, en fonction du sexe. On y décèle le poids des spécificités histori­ques et idéologiques propres à ces deux pays de l’Union européenne. Dans cet article, on s’intéressera à la construction sociale des rôles maternel et paternel, en étant attentif aux dimensions implicites qui sous-tendent les dispositifs étatiques touchant cette étape de la vie familiale et qui induisent des temporalités distinctes pour les hommes et les femmes. Deux portraits idéal-typiques illustrent le vécu des mères à la naissance du premier enfant dans chacun des cas, l’objectif étant à la fois d’analyser l’impact de ces dispositifs sur les pratiques familiales et d’en révéler les limites, en l’état actuel des choses.

Raphaële Ferzli Couples au féminin : aspects du quotidien

Cet article se propose de faire une analyse du mode de fonctionnement des couples homosexuels féminins qui ont accepté de se prêter à la recherche. Le couple est d’abord étudié en tant qu’unité, entité indivisible qui présente des caractéristiques lui permettant de se différencier des autres types de couples (homosexuels masculins et hétérosexuels), inhérentes à sa « double féminité » (au sens du construit social). Puis, l’article met en lumière les relations internes au couple, en prenant comme point de départ l’analyse de la répartition des tâches ménagères. Si cette répartition est habituellement sexuée (lorsqu’il s’agit d’un couple hétérosexuel, comme l’ont montré de nombreuses études) et représentative à la fois des manières héritées et du rapport de force qui se joue au sein du couple, comment et sur quoi s’appuie-t-elle lorsqu’elle n’est pas « dictée » par la différence de genre entre les deux conjoints ?

Josette Coenen-Huther Dominance et égalité dans les couples. Un réexamen de la théorie des ressources à la lumière de sous-cultures familiales

Fortement critiquée — et critiquable — à divers égards, la théorie des ressources de Blood et Wolfe garde un certain intérêt dans la mesure où elle rejoint partiellement la thèse féministe qui attribue la domination masculine à l’assignation des épouses au foyer. Comme on le montre ici, l’activité professionnelle des femmes n’est en effet pas sans lien avec le pouvoir dans le couple. Mais ce lien n’est pas immédiat. Il varie en fonction du sens que les partenaires donnent à leur union, lui-même en relation fréquente avec la catégorie socioprofessionnelle et, plus précisément, le niveau de formation des épouses. Des situations de pouvoir différentes peuvent ainsi correspondre à un statut féminin semblable (femme au foyer, femme professionnellement active) lorsque la sous-culture familiale — et donc le capital culturel féminin — n’est pas la même.

Annette Langevin La famille en recherche

La sociologie de la famille reste encore multiforme et c’est sans doute bien ainsi. L’unanimité ne s’est pas faite sur les ressorts profonds qui animent l’évolution rapide de la structure et les modifications internes au groupe conjugal ou parental. Plusieurs hypothèses sociologiques préalables à toute investigation coexistent en sociologie de la famille. Elles privilégient soit le primat des équilibres consensuels internes à la famille, soit celui des échanges dynamiques entre famille et hiérarchies sociales. Dans le premier cas, c’est la négociation entre individus qui modifie les rapports de la vie familiale et dans le second, ce sont les rapports sociaux qui sont en jeu. Les conditions socio-économiques et culturelles sont inséparables de l’attribution des rôles et des attributs familiaux. Plus qu’une autre discipline, la sociologie de la famille est sensible à la pression des politiques sociales qui visent à influer sur l’évolution des attitudes individuelles et collectives.

Martine Spensky Citoyenneté, droits des individus et droits des groupes

Le modèle de citoyenneté britannique libéral — tel qu’il a été défini par Marshall, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale — a souvent été critiqué pour son « universalisme » exclusif. La décolonisation, l’arrivée massive d’immigrants en provenance du Nouveau Commonwealth, leur installation définitive au Royaume-Uni et la remise en question de l’État-providence, ont fragilisé ce modèle. Alors que l’État était jusqu’à présent censé garantir les droits individuels des citoyen(ne)s, les partisans du « multiculturalisme » lui demandent de plus en plus souvent de garantir aussi ceux des groupes. Ces demandes sont-elles compatibles ? Quelles implications cela a-t-il dans le domaine public et dans le domaine privé — pour les hommes comme pour les femmes ?

Abstracts

Sylvie Cadolle — The educational responsibilities and role for women in recomposed families

Bringing up children is a more and more demanding task for parents, because of having to take into account their psychological needs revealed by psychology and the decisive factor which academic success represents today. The complexification of family trajectories, far from being an opportunity for innovative parenting, increases the burden on women. Often fathers no longer exercise authority or care of their children, which reduces the benefit that the children derive from their visits. Even when the child lives with the father, he counts on the stepmother to look after the child as if she was the mother, which sometimes requires excessive devotion on her part. In the recomposed family of the mother, the stepfather usually refrains from intervention: the mother keeps the central role. Coparenting in practice and maintaining a real substance of the paternal relationship would require a greater commitment from fathers.

Marie-Dominique de Suremain — Crisis of paternity and urban violence in Colombia

Understanding the political, social and cultural crisis in Colombia, and the city of Medellin in particular, requires using several approaches to the upheavals underway. In this city, known for its drug cartels and its violence, which is being too rapidly urbanised but still has conservative social norms, a discourse which tries to explain social tensions oscillates between nostalgia for the past and the desire for modernity between regrets for the old order and anxiety for the future. One of the keys lies in the analysis of changes, which affect private life, family relationships, relations between the sexes and relations between the generations. Such an approach not only reveals the rapid increase in the number of women heads of household but also the crisis of paternity, which is one of its causes. The discomfort of those who are less and less the main suppliers of income, or the source of authority, contributes as much or more than poverty to destroying social links. This article examines the interactions between family changes and the climate of violence, which for more than ten years have encouraged summary or rudimentary responses to the frustrations of different origins.

Bui Thi Thanh Thao — Families and care in Vietnamese hospitals

The family is a key institution in Vietnam whose presence continues to be primordial in the hospital milieu. A series of factors justify this presence and explain why the family is accepted and admitted as a full member of the care process alongside health professionals. It offers an economical and functional response to the lack of material, financial and human means. This lack is a result of state disengagement from health care. But this involvement of the family is also a result of cultural and psychological factors. There is notably the influence of Confucianism, which places the family at the centre of social processes and of the organisation of social relations and which is also expressed in a very prudish relationship to the body, the family thus having the function of preserving the intimacy of the patient.

Isabelle Rigoni — Migration and changes in family relations. The case of women from Turkey

The proportion of women in the Turkish migrant population has been growing steadily since the 1960s. Study of the behaviour of these migrant women in the different European host countries leads to an analysis of significant changes in the perception and action of women in a migratory situation. The aim here is to underscore the processes of socialisation of migrant women from Turkey by showing the continuity and the break with gender relations and the forms of involvement of these women in Turkish society. The question is posed of the extent to which their socio-economic insertion in the country where they are resident interacts with the evolution of relations between women and men. This demonstrates the way in which the effects of migration on these women (mothers and daughters) influences their social and family status, their roles, their perceptions and their values.

Heini Martiskainen de Koenigswarter — Parental leave in Finland: A mirror for France

A comparison of the legislation existing in Finland which allows parents — the mother or the father or the two parents — to devote time to the education of their child at the time of birth brings out a type of response which is very different to that existing in France concerning the relationship between professional and family life on the basis of gender. One sees the weight of the historical and ideological specificities of these two countries of the European Union. In this article we look at the social construction of the maternal and paternal role, paying attention to the implicit dimensions which underlie the state provisions for this stage of family life and which introduce different notions of time for men and women. Two ideal-typical portraits illustrate the experience of mothers at the time of the birth of the first child for each of the cases, the goal being to both analyse the impact of the state provisions of family practice and to reveal their limits in the present situation.

Raphaële Ferzli — Couples in the feminine: Aspects of daily life

This article sets out to make an analysis of the ways of functioning of couple of female homosexuals who accepted to be the research subject. The couple is first of all studied as a unit, an indivisible entity with features which make it distinct from other sorts of couples (male homosexual or heterosexual), inherent in its “dual femininity” (in the sense of social construct). Then the article attempts to shed light on the internal relations in the couple, taking as its starting point an analysis of the division of household labour. Although this is normally a gendered division (when it is a heterosexual couple, as has been shown by any different studies) and representative of both inherited ways and of power relation within the couple, how and on what is it based when it is not “dictated” by gender difference between the two partners?

Josette Coenen-Huther — Dominance and equality in couples: A re-examination of resource theory in the light of familial subcultures

Strongly criticised, and with reason, in many aspects, the resource theory of Blood and Wolfe has nevertheless a certain interest insofar as it partly coincides with the feminist theory that attributes masculine domination to the assigning of women to the home. As is demonstrated here, women’s professional activity is indeed not unrelated to the question of power in the couple. But this is not an immediate link. It varies on the basis of the meaning that the partners give to their relationship, which is itself often linked to socio-economic category and more precisely the educational level of the spouses. Different power situations can thus correspond to a similar female status (housewife, professionally active woman) when the family sub-culture — and thus the female cultural capital — is not the same.

Annette Langevin — The family in research

The sociology of the family remains multiform and this is no doubt all to the good. There is not unanimity on what are the underlying factors that provoke the rapid evolution of the structure and the internal modifications of the conjugal or parental group. Several sociological hypotheses previous any study coexist within the sociology of the family. Either they place more emphasis on the primacy of a consensual equilibrium within the family, or on the primacy of the dynamic exchange between family and social hierarchy. In the first case, it is the negotiation between individuals that modifies family relations; in the second it is social relations that are active. Socio-economic and cultural conditions are inseparable from the allocation of role and family attributes. More than any other discipline, the sociology of the family is sensitive to the pressure of social policies that aim to influence the evolution of individual and collective attitudes.

Martine Spensky — Individual Rights, Group rights and Citizenship

The British — liberal — model of citizenship as Marshall defined it in the aftermath of the Second World War has often been criticized for its exclusive “universalism”. Decolonisation, the permanent settlement of massive numbers of immigrants from the New Commonwealth, and the rethinking of the basic premises of the Welfare State, have weakened this model. The state, which until recently was expected to guarantee the rights and liberties of its individual citizens is now often also expected to guarantee those of cultural groups. Are these compatible? What effects do these conflicting demands have on the public and on the private sphere, both for men and for women?

Resúmenes
Auteur•es

Bui Thi Thanh Thao est doctorante à l’université de Paris VIII Saint-Denis. Sa thèse, dirigée par Jan Spurk, porte sur la spécificité vietnamienne en milieu hospitalier.
— (1996). « Le Monde de la chemise ». In Spurk J. (ed) Les entreprises de l’industrie textile à Argenton-sur-Creuse, une mise en perspective comparative franco-allemande. CRESEP, Université d’Orléans.
— (1994). Discours et pratiques des managers de filiales françaises d’entreprises japonaises. Mémoire de DEA de Sociologie, Paris VII Jussieu.

Sylvie Cadolle est professeure de philosophie. Elle enseigne la philosophie et les sciences de l’éducation à l’IUFM de Créteil. Elle est l’auteure d’une thèse de sociologie préparée sous la direction d’Irène Théry et soutenue à l’IEP de Paris.
— (2000). Être parent, être beau-parent, la recomposition de la famille. Paris. Odile Jacob.
— (2001). « Les recompositions familiales aux États-Unis. L’évolution des recherches récentes ». In Le Gall D., Bettahar Y. (eds) La pluriparentalité. Paris. PUF.

Josette Coenen-Huther est titulaire d’un doctorat en sciences sociales et économiques et s’intéresse depuis de nombreuses années à la thématique de la famille. Elle coordonne depuis six ans le programme « Études Genre » créé à l’université de Genève et co-dirige également une recherche sur les trajectoires de femmes au chômage.
— (1994). La mémoire familiale : un travail de reconstruction du passé. Paris. L’Harmattan.
— (1997). « Maintien à domicile des personnes âgées et droit à l’autonomie : un conflit pour les femmes ». In Hagmann H.-M., Fragnière J.-P. (eds) Maintien à domicile : le temps de l’affirmation. Lausanne. Réalités Sociales.

Raphaële Ferzli, doctorante en sociologie à l’université de Versailles-Saint Quentin en Yvelines (UVSQ), est rattachée au laboratoire Printemps dans le cadre d’un contrat CIFRE avec la SNCF.
— (2000). Exilés et réfugiés politiques des professions médicales, quelle intégration ?. Mémoire de DEA en sociologie (UVSQ).
— (1999). Couples au féminin : aspects du quotidien. Mémoire de maîtrise de sociologie (UVSQ).

Jacqueline Heinen est professeure de sociologie à l’université Versailles Saint-Quentin et membre du laboratoire Printemps. Spécialiste des politiques sociales et des rapports de genre en Europe de l’Est et de l’Ouest, actuellement, elle dirige la recherche : « Genre et gestion locale du changement dans sept pays de l’Union européenne ».
— (2001). « L’intégration de la Pologne à l’Union Européenne peut-elle modifier les rapports de genre ? » (avec Stéphane Portet). Lien social — RIAC, n° 45.
— (1996). Quelle citoyenneté pour les femmes ? La crise des États-providence et de la représentation politique (avec Alisa Del Re). Paris. L’Harmattan.

Annette Langevin est sociologue. Ses thèmes de recherche portent sur les régulations des temps sociaux (dans la famille et sur le marché du travail : critères d’âge, répartitions du temps) ; l’évolution du statut social économique et parental des femmes ; les avancées en âge dans l’ensemble du parcours de vie (historique et évolutions contemporaines).
— (1996). « Âges, genres et marché du travail ». In Hirata Helena, Senotier Danièle (eds). Femmes et partage du travail. Paris. Syros.
— (1999). « Les retraites des femmes salariées affiliées au Régime Général ». Rapport pour le Ministère de l’emploi et de la solidarité (service des Droits des Femmes). Mars.

Heini Martiskainen de Koenigswarter est doctorante et membre du Laboratoire Printemps, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, où elle participe au projet « Genre et gestion locale du changement dans sept pays de l’Union européenne ». Sa thèse porte sur la construction sociale de la maternité contemporaine en Finlande et en France.
— (2001). “An Interpretive Study of the Transition to Motherhood in Contemporary France”. Journal of the Association for Research on Mothering, Becoming a Mother. Toronto. York University, vol. 3, n° 1.
— (2001). “Women’s Citizenship in France and Finland in the 1990’s: Restructuring Motherhood, Work and Care” (avec Jacqueline Heinen). Social Politics – International Studies in Gender, State and Society.

Isabelle Rigoni est docteure en science politique de l’université Paris 8 Saint-Denis, où elle est chargée de cours. Elle enseigne également la sociologie à l’université d’Évry-Val d’Essonne. Ses travaux sont centrés sur les mobilisations des migrants de Turquie et de leurs enfants, dans une perspective comparatiste.
— (2000). Turquie, les mille visages. Politique, religion, femmes, immigration (ed). Paris. Syllepse.
— (2001). Mobilisations et enjeux des migrations turques en Europe de l’Ouest. Paris. L’Harmattan, Logiques sociales.

Martine Spensky, membre du GERS, est professeure de civilisation britannique à l’université Blaise Pascal (Clermont II) où elle dirige le CRCEMC (Centre de recherche sur les civilisations étrangères dans le monde contemporain). Elle est l’auteure de nombreux articles et chapitres d’ouvrages sur les rapports femmes/État.
— (2000). Universalisme, particularisme et citoyenneté dans les Iles britanniques (ed). Paris. L’Harmattan.
— (2001). Les femmes à la conquête du pouvoir politique. Royaume-Uni, Irlande, Inde (ed). Paris. L’Harmattan.

Marie Dominique de Suremain est spécialisée en urbanisme et développement de la Colombie. Elle dirige dans l’ONG Enda des recherches-action et des projets de développement participatifs à Bogotá et Medellín, notamment avec des organisations populaires de femmes et de recycleurs.
— (1999). ¿Dónde están los padres? (avec Oscar Fernando Acevedo), Medellín. Enda Colombia.
— (2000). “Feminización de la pobreza y jefatura femenina”. Urbana, n° 26, janvier-juin (revue de l’Institut d’urbanisme de la faculté d’architecture de l’Université centrale du Venezuela). Caracas.

Cahiers du Genre n°30/2001

286 p.

ISSN  1165-3558 – ISBN 2-7475-1573-7