Introcdg72-2022

Dossier

Aurélie Damamme, Caroline Ibos et Efthymia Makridou – Dans l’ombre des rapports sociaux, les pourvoyeuses de care protestent (Introduction en libre accès)

Fatma Çıngı Kocadost – Prendre soin des jeunes handicapé·es. La voix différente des travailleuses subalternes

Aurélia Léon – « Les bonnes, ça n’existe plus ! » Violences, résistances ordinaires et autodéfense féministe dans l’aide à domicile

Mira Younes – Quand les travailleuses du care résistent au « stigmate de putain ». Enquête auprès de travailleuses domestiques migrantes à Beyrouth

Alice Daquin – Coalitions de care en temps de crise sanitaire. Une reconquête morale et politique des quartiers populaires

Hors-champ

Cécile Thomé – Les « méthodes naturelles » de contraception. La construction d’une pratique entre normes de classe et reproduction de genre

Meryem Sellami – Représentations des violences faites aux femmes dans l’espace public en Tunisie postrévolutionnaire : un enjeu politique de genre

Bahar Azadi – La légalisation de la chirurgie de réattribution sexuelle dans la République islamique d’Iran. Un phénomène de techno-sécularisation sectorielle

Sur le vif

Jacqueline Heinen – Offensives tous azimuts contre le droit d’avorter aux Etats-Unis et en Europe (en libre accès)

Notes de lecture (en libre accès)

Fatma Çıngı Kokadost

Prendre soin des jeunes handicapé·es : la voix différente des travailleuses subalternes

L’article examine des formes ordinaires de conflictualité entre femmes, des éducatrices et des soignantes, dans une maison d’accueil pour jeunes polyhandicapé·es où l’autonomisation de ces dernier·ères est au centre du projet socio-éducatif. Attentive aux formes d’expression et d’engagement dans les activités quotidiennes du care, on révèle d’abord que les frictions autour de ces pratiques opposent des visions différentes de la relation de soin avec des personnes dépendantes. Ainsi, aux normes professionnelles mobilisées par les employées diplômées, les femmes subalternes répondent par le langage de la sensibilité aux besoins d’autrui. Si au cours des interactions de travail, la défense de la voix éthique de ces dernières s’appuie sur un registre plutôt émotionnel, en revanche en l’absence de leurs collègues blanches de classes moyennes-supérieures, elle est pensée et construite à travers un cadre moral résistant à l’injonction d’opposer le care professionnel au care domestique.

Mots clés : Travail de soin – Handicap – Ethique du care – Culture populaire – Travailleuses subalternes

Aurélia Léon

« Les bonnes, ça n’existe plus ! »

Violences, résistances ordinaires et autodéfense féministe dans l’aide à domicile

Les révélations de maltraitances et de violences dans le monde du care bouleversent les représentations de l’univers du soin à autrui. Mais qu’en est-il des violences subies par des travailleuses de la part de bénéficiaires ? Partant d’une recherche-action ayant réuni une association féministe et un service d’aide et d’accompagnement à domicile, l’article rend compte de données originales tant du point de vue de la situation d’exposition des salariées que de leurs pratiques auto-protectrices. Ce faisant, il témoigne également, dans une perspective pragmatiste, de la pertinence d’un outil d’intervention féministe, l’autodéfense féministe, pour guider le travail de connaissance et de prévention.

Mots-clés : Aide à domicile – Genre – Violences – Prévention – Résistances – Autodéfense féministe

Mira Younes

Désigner le stigmate sexuel comme outil de coercition au care.

À partir des savoirs situés de travailleuses migrantes à Beyrouth (Liban)

Cette contribution fait retour sur une recherche réalisée à Beyrouth (Liban), autour d’un dispositif de migration temporaire visant à pourvoir un travail domestique au service de particuliers, avec obligation de résidence des travailleuses au foyer employeur. Dans un contexte de coercition au care, l’article s’intéresse au « stigmate de putain » qui fonctionne comme outil de bridage de la mobilité des migrantes et disqualifie les travailleuses qui se soustraient à la disponibilité permanente au foyer.  Il décrit la resignification du stigmate par les concernées, portant une critique des critères de respectabilité qui affectent les trajectoires des travailleuses du care.

Mots-Clés : Travail domestique – Care – Stigmate de putain – Respectabilité – Liban – Psychosociologie

Alice Daquin

Coalitions de care en temps de crise sanitaire : une reconquête morale et politique des quartiers populaires

Cet article explore les processus de politisation du care portés par les initiatives d’entraide qui naissent dans les quartiers populaires pendant la crise du Covid-19. Le concept de « coalition de care » est utilisé pour saisir la mise en réseaux d’acteur×rice×s qui prennent soin, dans l’urgence, de communautés urbaines vulnérables. La crise sanitaire donne à ces coalitions l’opportunité de défendre une revalorisation et redistribution du care auprès des responsables politiques, à la fois par la confrontation directe aux institutions, mais aussi par la visibilisation du care dans les médias et réseaux sociaux. Cette politisation « par le bas » questionne l’articulation entre initiatives privées et politiques publiques, et ouvre des pistes pour un droit à la ville sensible aux dimensions de care.

Mots-clés : Coalition de care – Politisation – Droit À la ville – Quartiers populaires

Cécile Thomé

Les « méthodes naturelles » de contraception. 

La construction d’une pratique

entre normes de classe et reproduction de genre

Bien que très peu pratiquées, les « méthodes naturelles » de contraception suscitent aujourd’hui un intérêt encouragé par les associations les promouvant. Cet article examine le recours contemporain à ces méthodes à partir d’entretiens avec des utilisatrices ainsi qu’en s’appuyant sur l’ethnographie en ligne de sites et forums qui leur sont consacrés. L’examen de leur histoire et de leur implantation dans l’espace social montre que la « nature » qu’elles promettent est en fait réservée à certaines femmes. L’étude de leur place dans le paysage contraceptif français, où elles répondent à une volonté plus générale de certaines femmes de « se libérer des hormones » et de mieux se connaître, mais aussi d’améliorer la répartition de la charge contraceptive dans le couple hétérosexuel, témoigne du fait que cette pratique est très axée sur l’essentialisation du corps féminin et de rôles de genre selon lesquels la femme reste assignée au travail procréatif.

Mots clés : Contraception, Genre, Classe, « Méthodes naturelles », Hormones

Meyriem Sellami

Représentations des violences faites aux femmes dans l’espace public en Tunisie postrévolutionnaire, un enjeu politique de genre

Dès les premières manifestations de la révolution de 2010-2011, les Tunisen.nes investissent l’espace public afin de réclamer leur droit à la dignité. Ayant pris part au processus révolutionnaire dès ses débuts, les femmes continuent encore aujourd’hui à lutter pour l’égalité des sexes dans une société encore fortement patriarcale. Dans ce contexte postrévolutionnaire, une enquête nationale (la première dans le monde arabe) a été menée, entre 2014 et 2016, par une équipe de chercheur.e.s universitaires en collaboration avec le Centre de Recherche, d’Études, de Documentation et d’Information sur la Femme (CREDIF) et l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomie des femmes (ONU Femmes) dans l’objectif de rendre compte des différents types de violences qui s’exercent à l’encontre des femmes dans l’espace public en Tunisie. Cet article présente les principaux résultats de cette recherche et démontre que, si les femmes ont trouvé dans le processus révolutionnaire l’occasion de consolider leurs droits, leur présence dans l’espace public n’en demeure pas moins contrôlée par les hommes. La violence, réelle ou appréhendée par les femmes, constitue le levier du contrôle genré des corps.

Mots clés : Violence fondée sur le genre, Espace public, Tunisie, Révolution, Politique

Bahar Azadi

La légalisation de la chirurgie de réattribution sexuelle ; un phénomène de techno-sécularisation sectorielle dans la République islamique d’Iran

La légalisation de la chirurgie de réattribution sexuelle dans la République islamique en Iran peut être étudiée comme le résultat d’un processus de sécularisation. Les dimensions régressives du fiqh se juxtaposent avec ses dimensions progressistes concernant les problématiques liées à la sexualité. L’analyse du processus de sécularisation à l’œuvre dans le protocole médico-légal de la transition de genre nous amène à caractériser cette sécularisation comme une techno-sécularisation sectorielle et hétérogène. Nous analyserons ce modèle de sécularisation au travers de l’histoire de la modernisation en s’appuyant sur les liens entre la sécularisation et la médicalisation, les droits des femmes (et donc les rapports de genre) et la bioéthique islamique.

Mots-clés : Trans – Iran – Techno-sécularisation – Médicalisation – Chirurgie de réattribution sexuelle

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Fatma Çıngı Kokadost

Care for youth with disabilities: the different perspective of subaltern workers

The article examines ordinary forms of conflict between women, educators and care workers, in a home for youth with multiple disabilities where the socio-educational project focuses on the empowerment of youth. With attention to the forms of expression and involvement in daily care activities, we show first of all that tensions around such practices oppose different visions of the care relationship with dependent persons. In contrast to the professional norms articulated by educated female employees, subaltern women use the language of sensitivity to respond to other people’s needs. Although in the course of work interactions, the latter’s defense of ethics is rooted in a predominantly emotional language, in the absence of their white upper-middle-class colleagues, it is thought out and structured through a moral framework that resists the prescription to put professional care in opposition to domestic care.

Keywords: Care work – Disability – Care ethics – Popular culture – Subaltern workers

Aurélia Léon

Violence, ordinary resistance and feminist self-defense in home care

The revelations of abuse and violence in the world of care are upsetting the representations of this world. But what about the violence suffered by female workers at the hands of beneficiaries? Based on an action-research that brought together a feminist association and a home help and support service, the article reports on original data both from the point of view of the employees’ exposure situation and their self-protective practices. In doing so, it also demonstrates, from a pragmatic perspective, the relevance of a feminist intervention tool, feminist self-defense, to guide the work of knowledge and prevention.

Keywords: Home help – Gender – Violence – Prevention – Resistance – Feminist self-defense

Mira Younes

Designating sexual stigma as a tool of coercion to care work.

Drawing on the situated knowledge of migrant women workers in Beirut (Lebanon)

This contribution discusses a research project carried out in Beirut (Lebanon), which focused on a temporary migration program aimed at providing domestic work for private individuals, with the obligation for the workers to reside in the employing household. In a context of coercion to care work, the article focuses on the « whore stigma » which functions as a tool to limit the mobility of migrant women and disqualifies female workers who fail to be permanently available in the household.  It describes the re-signification of the stigma by those concerned, bringing a critique of the criteria of respectability that affect the trajectories of care workers.

Keywords: Domestic work – Care – Whore stigma – Respectability – Lebanon – Psychosociology

Alice Daquin

Care coalitions in times of health crisis: moral and political empowerment in working-class neighborhoods

This article explores the processes of politicization of care brought about by mutual aid initiatives that emerged in working-class neighborhoods during the Covid-19 crisis. The concept of “care coalition” is used to designate the networking of agents who provide care in vulnerable urban communities in a situation of emergency. The health crisis provides these coalitions with the opportunity to advocate for a revaluation and redistribution of care among political authorities, both through direct confrontation with institutions, and also by making care visible in the press and on social media. Such politicization “from below” questions the articulation between private initiatives and public policies, and opens up avenues for a right to the city that takes into account care-related dimensions.

Keywords: Care coalition – Politicisation – Right to the city – Urban peripheries

Cécile Thomé

“Natural methods” of contraception.

A practice constructed between class norms and gender reproduction

Although not widely used, there is currently a growing interest in « natural methods » of contraception, which are promoted by some organizations. This article examines current use of these methods through interviews with users as well as an online ethnography of dedicated websites and forums. A historical analysis of natural methods of contraception and how they are implemented in society shows that the promised “nature” is in reality only available to certain women. A study of their status in the French birth control landscape, where they meet a broader desire on the part of some women to “free themselves from hormones” and to get to know themselves better, but also to better balance the contraceptive burden in the heterosexual couple, shows that such practices are strongly based on the essentialization of the female body and gender roles according to which procreative work remains the woman’s role.

Keywords: Contraception – Gender – Class –  “Natural Methods” – Hormones

Meyriem Sellami

Representations of violence against women in public space in post-revolutionary Tunisia, a major stake in gender politics

Since the very first demonstrations of the 2010-2011 revolution, Tunisian women have taken to the public space to demand their right to dignity. After taking part in the revolutionary process from the beginning, women continue to fight today for gender equality in a society that remains strongly patriarchal. In this post-revolutionary context, a national survey (the first ever in the Arab world) was conducted between 2014 and 2016 by a team of university researchers in collaboration with the Center for Research, Studies, Documentation and Information on Women (CREDIF) and the United Nations Entity for Gender Equality and the Empowerment of Women (UN Women) with the aim of reporting on the different types of violence against women in the public space in Tunisia. This article presents the main results of this research and shows that, although the revolutionary process has given women the opportunity to consolidate their rights, their presence in the public space is still controlled by men. Violence, whether real or perceived by women, is the instrument of gendered control over bodies.

Keywords: Gender-based violence – Public space – Tunisia – Revolution – Politics

Bahar Azadi

The legalization of sex reassignment surgery; a sectoral techno-secularization phenomenon in the Islamic Republic of Iran

The legalization of sex reassignment surgery in the Islamic Republic of Iran can be analyzed as the result of a secularization process. Regressive dimensions of fiqh exist alongside progressive dimensions regarding issues of sexuality. The analysis of the secularization process at work in the legal-medical protocol for gender transitioning allows us to characterize this secularization as a sectorial and heterogeneous techno-secularization. This model of secularization will be analyzed through the history of modernization, drawing on the links between secularization and medicalization, women’s rights (and thus gender relations) and Islamic bioethics.

Keywords: Trans – Iran – Techno-Secularization – Medicalization – Sex Reassignment Surgery

Fatma Çıngı Kokadost

Cuidando a los/las jóvenes con discapacidad:

la voz diferente de las trabajadoras subordinadas

El artículo examina las formas ordinarias de conflicto entre las mujeres, los educadores y los cuidadores, en un hogar para jóvenes con discapacidades múltiples donde el empoderamiento de estos últimos está en el centro del proyecto socioeducativo. Al observar las formas de expresión y compromiso en las actividades cotidianas de cuidado, revelamos en primer lugar que las fricciones en torno a estas prácticas oponen diferentes visiones de la relación de cuidado con las personas dependientes. Así, a las normas profesionales movilizadas por las empleadas calificadas, las subalternas responden con el lenguaje de la sensibilidad a las necesidades de los demás. Si durante las interacciones laborales, la defensa de la voz ética de estas últimas se basa en un registro más bien emocional, en cambio, en ausencia de sus colegas blancas de clase media-alta, ésta se piensa y se construye a través de un marco moral que se resiste a oponer el cuidado profesional al cuidado doméstico.

Palabras claves: Trabajo de cuidado – Discapacidad – Ética Del Cuidado – Cultura Popular – Trabajadoras Subordinadas

Aurélia Léon

Violencia, resistencia ordinaria y autodefensa feminista en la atención domiciliaria

Las revelaciones de abusos y violencia en el mundo de los cuidados son representaciones demoledoras de este mundo. Pero, ¿qué pasa con la violencia que sufren las trabajadoras a manos de los beneficiarios? A partir de un proyecto de investigación-acción en el que participaron una asociación feminista y un servicio de ayuda a domicilio, el artículo presenta datos originales sobre la exposición de las trabajadoras y sus prácticas de autoprotección. Al hacerlo, también demuestra, desde una perspectiva pragmática, la relevancia de una herramienta de intervención feminista, la autodefensa feminista, para orientar el trabajo de conocimiento y prevención.

Palabras claves: Ayuda a domicilio – Género – Violencia – Prevención – Resistencia – Autodefensa feminista

Mira Younes

Designación del estigma sexual como herramienta de coerción al cuidado.

Desde el conocimiento situado de las trabajadoras inmigrantes en Beirut (Líbano)

Esta contribución se remonta a un proyecto de investigación llevado a cabo en Beirut (Líbano), en torno a un dispositivo de migración temporal destinado a proporcionar trabajo doméstico al servicio de los particulares, con la obligación de que los trabajadores residan en el hogar empleador. En un contexto de coerción al cuidado, el artículo analiza el « estigma de la puta », que funciona como herramienta para restringir la movilidad de las mujeres migrantes y descalifica a las trabajadoras que evitan la disponibilidad permanente en el hogar.  Describe la resignificación del estigma por parte de las/los afectados/as, formulando una crítica de los criterios de respetabilidad que afectan las trayectorias de las trabajadoras del cuidado.

Palabras claves: Trabajo doméstico – Cuidado – Estigma de la puta – respetabilidad – Líbano – psicosociología

Alice Daquin

Las coaliciones de cuidado en tiempos de crisis sanitaria: una reivindicación moral y política de los barrios obreros

Este artículo explora los procesos de politización de los cuidados llevados a cabo por las iniciativas de autoayuda que surgieron en los barrios obreros durante la crisis de Covid-19. El concepto de « coalición del cuidado » se utiliza para captar el trabajo en red de los agentes que prestan atención de urgencia a las comunidades urbanas vulnerables. La crisis sanitaria ofrece a estas coaliciones la oportunidad de defender una revalorización y redistribución de los cuidados entre los dirigentes políticos, tanto a través de la confrontación directa con las instituciones como de la visibilización de los cuidados en los medios de comunicación y las redes sociales. Esta politización « desde abajo » cuestiona la articulación entre las iniciativas privadas y las políticas públicas, y abre vías para un derecho a la ciudad sensible a las dimensiones del cuidado.

Palabras claves: Coalición De Cuidados – Politización – Derecho A La Ciudad – Barrios Pobres

Cécile Thomé

Los “metodos naturales” de anticoncepción.  La construcción de una práctica entre las normas de clase y la reproducción del género

Aunque muy poco practicados, los « métodos naturales » de anticoncepción despiertan ahora un interés alentado por las asociaciones que los promueven. Este artículo examina el uso contemporáneo de estos métodos a partir de entrevistas con las usuarias, así como en la etnografía en línea de sitios web y foros dedicados a ellos. Al examinar la historia de estos métodos y su ubicación en el espacio social, se demuestra que la « naturaleza » que prometen está de hecho reservada a ciertas mujeres. El estudio de su lugar en el paisaje anticonceptivo francés, donde responden a un deseo más general de ciertas mujeres de « liberarse de las hormonas » y de conocerse mejor, pero también de mejorar el reparto de la carga anticonceptiva en la pareja heterosexual, atestigua que esta práctica está muy centrada en la esencialización del cuerpo femenino y de los roles de género según los cuales la mujer sigue asignada al trabajo de procreación.

Palabras claves: Anticoncepción – Género – Clase – “Métodos naturales” – Hormonas

Meyriem Sellami

Representaciones de la violencia contra las mujeres en el espacio público en el Túnez post-revolucionario, una cuestión de política de género

Desde las primeras manifestaciones de la revolución de 2010-2011, las mujeres tunecinas han tomado el espacio público para exigir su derecho a la dignidad. Habiendo participado en el proceso revolucionario desde el principio, las mujeres siguen luchando por la igualdad de sexos en una sociedad que sigue siendo fuertemente patriarcal. En este contexto posrevolucionario, un equipo de investigadore.a.s universitarios, en colaboración con el Centro de Investigación, Estudios, Documentación e Información sobre la Mujer (CREDIF) y la Entidad de las Naciones Unidas para la Igualdad de Género y el Empoderamiento de las Mujeres (ONU Mujeres), realizó entre 2014 y 2016 una encuesta nacional (la primera en el mundo árabe) con el objetivo de informar sobre los diferentes tipos de violencia contra las mujeres en el espacio público en Túnez. Este artículo presenta los principales resultados de esta investigación y muestra que, aunque las mujeres han encontrado en el proceso revolucionario la oportunidad de consolidar sus derechos, su presencia en el espacio público sigue estando controlada por los hombres. La violencia, ya sea real o aprehendida por las mujeres, es la palanca para el control de los cuerpos desde el punto de vista del género.

Palabras claves: Violencia de género – Espacio público – Túnez – Revolución – Política

Bahar Azadi

La legalización de la cirugía de reasignación de sexo; un fenómeno de tecno-secularización sectorial en la República Islámica de Irán

La legalización de la cirugía de reasignación sexual en la República Islámica de Irán puede estudiarse como el resultado de un proceso de secularización. Las dimensiones regresivas del fiqh yuxtaponen a sus dimensiones progresistas en materia de sexualidad. El análisis del proceso de secularización llevado a cabo en el protocolo forense de la transición de género nos lleva a caracterizar esta secularización como una tecno-secularización sectorial y heterogénea. Analizaremos este modelo de secularización a través de la historia de la modernización, basándonos en los vínculos entre la secularización y la medicalización, los derechos de la mujer (y por tanto las relaciones de género) y la bioética islámica

Palabras claves: Trans – Irán – Tecnosecularización – Medicalización – Cirugía de Reasignación de sexo

Bahar Azadi est chercheuse en postdoctorat à l’institut de Démographie de l’Université Paris 1, Panthéon-Sorbonne et à l’hôpital Bichat. Elle a consacré sa thèse à la transidentité et au transactivisme dans la société iranienne après la révolution islamique de 1979 en Iran. Ses recherches postdoctorales portent sur les mutilations génitales féminines, la santé sexuelle chez les migrant·es en France et l’expérience de la violence sexuelle dans leur parcours migratoire. Dernières publications :

• avec Saeidzadeh Zara(2022). « Trans subjectivities in Iran: epistemic Azadi misrecognition ». Journal of Gender Studies, https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/09589236.2022.2068517 (page consultée le 26/08/2022)
• avec Tantet Claire, Sylla Fatoumata Andro Armelle(2022). « Women who Have Undergone Female Genital Mutilation/Cutting’s Perceptions and Experiences with Healthcare Providers in Paris », Culture, Health & Sexuality, 24 (4) : 583-596.

Bahar.Azadi@univ-paris1.fr

Fatma Çıngı Kocadost est docteure en sociologie, chercheuse associée au Centre Maurice Halbwachs (CNRS/EHESS/ENS). Sa thèse, intitulée Ethnographie d’un réseau amical de femmes maghrébines des classes populaires en France, porte sur les conditions d’articulation entre les sphères professionnelle et domestique dans les vies des femmes subalternes. Ses intérêts scientifiques concernent le travail, l’imbrication des rapports sociaux de sexe, de classe et de race, en particulier du point de vue de formation des subjectivités et les cultures populaires dans un espace transnational/translocal. Dernières publications :

— (2017). « Le positionnement intersectionnel comme pratique de recherche : faire avec les dynamiques de pouvoir entre femmes ». Les cahiers du CEDREF, 21 : 17‑50.

— (2014). « Restaurant universitaire et petits soins nourriciers ». Ethnologie française, 44 : 85‑92.

fatma.dost@protonmail.com

Aurélie Damamme est maîtresse de conférences en sociologie à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, membre du laboratoire CRESPPA-GTM. Ses recherches portent sur le travail du care domestique, sur l’articulation entre les théories du care et les études critiques du handicap et sur les questions de logement et de handicap dans une perspective intersectionnelle.

Parmi ses dernières publications :

— 2020. « Quelles(s) perspective(s) du care pour quel(s) accompagnement(s) ? Paroles de « proches aidants » et de personnes handicapées », Revue Education, Santé, Sociétés, 7, Accompagnement et médiation : entre paroles et actes : 9-24.

— avec Sugita Kurumi (2020). « Caregivers with Diverse Actions and Orientations: Putting the Expression of Caregivers in France and Japan in Perspective », Cuadernos de Relaciones Laborales, 38 : 251-268.

— avec Madiot Justine, Doé Marion, Puiseux Charlotte, Paperman Patricia (2021). « Disability Studies/Etudes critiques du handicap », Dictionnaire du genre en traduction, https://worldgender.cnrs.fr/categorie_notice/handicap/ (page consultée le 23/08/2022).

aurelie.damamme@univ-paris8.fr
Alice Daquin est doctorante au Département de Sociologie et d’Anthropologie de l’IHEID de Genève. Elle étudie les dynamiques urbaines à partir d’espaces marginalisés tout en explorant des approches et méthodologies féministes. Ses recherches portent sur les quartiers populaires, la jeunesse, les dynamiques familiales et de genre, et les mobilisations des habitant·es à partir de leurs espaces de vie. Elle a notamment publié :

— (2019). « “Avoir un local à soi” : enjeux de territoire entre jeunes de rue et institutions d’un quartier populaire ». Agora débats/jeunesses, 83 : 71-88.

— (2019) avec Huet Marine, Lebian Julien, Martinais Emmanuel, Martinez Camille. « Des conseils citoyens inadaptés à la partici-pation des jeunes ? Retour sur trois expérimentations dans des quartiers populaires de la périphérie lyonnaise ». Participations, 24 : 83-109.

alice.daquin@graduateinstitute.ch

Caroline Ibos est professeure de sociologie l’Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis et chercheuse au LEGS. Ses recherches portent sur la sociologie politique du care, la sociologie intersectionnelle des domesticités et les épistémologies critiques.

Elle coordonne avec les historiennes Clyde Plumauzille et Monique Milia Marie-Luce le GRIDOM (Groupe de recherche interdisciplinaire sur les domesticités).

https://domesticites.hypotheses.org (page consultée le 23/08/2022).

Dernières publications :

— (2020). « Entre la France et la Côte d’Ivoire, la cause des travailleuses du care. Pratiques de la mondialisation et résistances ordinaires ». Revue Internationale des études du développement, 242 : 94-118.

— (2021). « Le droit est le masque de la lutte. Lorsque les travailleuses domestiques saisissent la justice ». L’Homme et la société, 1-2.

— avec Mahdis Saghedipouya Mahdis (2021). « Vers un care radical. Luttes pour le soin en temps de pandémie ». Dictionnaire du genre en traduction

https://worldgender.cnrs.fr/notices/vers-un-care-radical-luttes-pour-le-soin-en-temps-de-pandemie/ (page consultée le 23/08/2022).

Aurélia Léon est doctorante en sociologie à l’université Lumière Lyon 2, rattachée au Centre Max Weber.  Elle intervient également comme formatrice, en conduite de projet et en recherche dans le secteur associatif. Son travail porte sur la prévention des violences de genre, le répertoire d’action féministe et la construction des problèmes publics. Dernières publications :

— (2021). « “Contre leurs violences sexistes, autodéfense féministe !” À propos des stages d’autodéfense féministe et de ce qu’ils nous enseignent ». Genre, sexualité & société, 25. http://journals.openedition.org/gss/6665 (page consultée le 13/07/2022)

— (2022). « Autodésignations et recherche de modalités coalitionnaires. Fabrique du politique au bord de la politique dans les activismes TPG et MGT ». In Botea Bianca, Popescu-Jourdy Dana (dir.) ; Pratiques de la diversité et de la citoyenneté. Statuts et expériences. Paris, Archives contemporaines : 65-80.

aurelia.leon@msh-lse.fr

Efthymia Makridou, post-doctorante en sociologie à l’univer-sité d’Egée, collaboratrice scientifique au laboratoire des soins de santé primaire, de médecine générale et de recherche des services de la santé, École de médecine, Université Aristote de Thessaloniki. Ses recherches portent sur les théories et le travail du care, les services de santé, la santé au travail. Elle a publié récemment :

• avec Papadatos-Anagnostopoulos D. et Poulimas M. (2021). « La crise de la santé publique en tant que crise de sécurité ». In  Kapsalis A., Koymarianos V. Kourachanis N. (dir.),Politique sociale, néolibéralisme autoritaire et pandé-mie, Athènes,  Topos : 267-290 [en grec].
• avec Benos A., Papamichail D. Poulimas M., Kondilis E. «Déterminants sociaux de la santé et inégalités pendant la pandémie de covid19 ». In Kondilis Elias et Benos Alexis (dir.), Pandémie et menaces contemporaines pour la santé publique, Athènes : Topos et Kepy : 85-98 [en grec].

emakridou@gmail.com

Meryem Sellami est socio-anthropologue, enseignante à la Faculté de médecine de Tunis. Elle est chercheure associée au Laboratoire interdisciplinaire en études culturelles (LinCS)/UMR 7069, Université de Strasbourg. Ses thèmes de recherche portent sur le genre, la violence, le rapport au corps, et les conduites à risque des adolescent·es. Elle est l’autrice de :

— (2014). Adolescentes Voilées. Du corps souillé au corps sacré. Québec/Paris, Presses Universitaires de Laval/Hermann.

— (2018). « De l’invisibilisation du corps à l’hypervisibilisation de l’être-femme. Ce voile qui en dit trop ». Revue Française d’éthique appliqué, 6 : 58-69.

meryem_sellami@yahoo.fr

Cécile Thomé est sociologue. Ses travaux portent sur la santé, le genre et la sexualité. Elle a soutenu en 2019 une thèse étudiant les recompositions de la sexualité hétérosexuelle et des rapports de genre en France depuis les années 1960 (Iris/EHESS). Elle est actuellement post-doctorante à l’Institut national d’études démographiques, où elle développe une recherche sur les choix contraceptifs des jeunes femmes en France. Dernières publications :

• avec Maudet Marion (2021). « S’arranger avec l’Église ? Pluralités contraceptives chez les catholiques pratiquant×e×s en France ». Émulations. Revue de sciences sociales, 38, 2021 : 69-85.
• avec Mozziconacci Vanina (2021). « Penser la sexualité pour penser l’éducation à la sexualité. Corps, utilisation du préservatif et conceptions du consentement ». In Fleuriel Sébastien, Goubet Jean-François, Mierzejewski Stéphan, Schotté Manuel (dir.), Ce qu’incorporer veut dire. Lille, Presses universitaires du Septentrion, p. 81-102.

thome.cecile@gmail.com

Mira Younes est docteure en psychologie sociale et chercheuse rattachée à l’Unité transversale de recherche psychogenèse et psychopathologie (UTRPP) de l’Université Sorbonne Paris Nord. Alliant approche clinique et perspective d’imbrication des rapports sociaux, ses recherches analysent des processus de subjectivation au prisme du genre, du travail et des expériences migratoires. Parmi ses dernières publications :

— (2021). « Aux côtés d’un travail de survie ». Recherches en psychanalyse, 31 : 44-63.

— (2021). « Essentialisme stratégique ? Cristallisation d’une notion et limites contextuelles ». In Molinier Pascale et al. (dir.). La production du vivre. Travail, genre et subalternité. Paris, Hermann : 43-62.

mira.younes@gmail.com

«  », 289 p.

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