Les intermittents du foyer : couples et mobilité professionnelle

Coordonné par Isabelle Bertaux-Wiame et Pierre Tripier

Certains couples se trouvent, pour des raisons professionnelles, confrontés à la mobilité spatiale de l’un des conjoints. Cette décohabitation, peu repérée statistiquement, crée des intermittences dans la vie conjugale. Dans quelle mesure celles-ci mettent-elles à l’épreuve « l’arrangement des sexes » proposé par Erving Goffman ?

Introduction

 Vous trouverez, en suivant ce lien, l’Introduction en version pdf

Sommaire

Marie-Hélène Zylberberg-Hocquard
Hommage à Madeleine Guilbert [p. 5-10]

Dossier

Isabelle Bertaux-Wiame et Pierre Tripier
Les intermittents du foyer ou les arrangements entre membres des couples qui travaillent loin l’un de l’autre (Introduction) [p. 11-22]

Yvonne Guichard-Claudic
Homme en mer, femme à terre. Petits arrangements avec la dissymétrie [p. 23-47]

Isabelle Bertaux-Wiame
Conjugalité et mobilité professionnelle : le dilemme de l’égalité [p. 49-73]

Estelle Bonnet, Beate Collet et Béatrice Maurines
Carrière familiale et mobilité géographique professionnelle [p. 75-98]

Gilda Charrier et Marie-Laure Déroff
La décohabitation partielle : un moyen de renégocier la relation conjugale ? [p. 99-115]

Armelle Testenoire
Éloignés au quotidien et ensemble. Arrangements conjugaux en milieu populaire [p. 117-138]

Cécile Vignal
Devenir ‘célibataire géographique’ ? Arbitrages conjugaux et familiaux suite à la délocalisation d’une usine [p. 139-157]

Xavière Lanéelle
Navette domicile-travail à grande vitesse : situation d’exception, arrangement traditionnel [p. 159-180]

Hors-champ

Irène Jonas
Le nouveau travail féminin dans ‘l’entreprise-couple’ [p. 181-196]

Isabel Georges
Relations salariales et pratiques d’insertion : les centres d’appel au Brésil [p. 197-219]

Notes de lecture

— Maryse Jaspard. Les violences contre les femmes (Sylvie Cromer)

— Herrick Chapman & Laura Frader (eds). Race in France. Interdisciplinary Perspectives on the Politics of Difference (Éléonore Lépinard)

— Rebecca Rogers (ed). La mixité dans l’éducation. Enjeux passés et présents (Sophie Lhenry)

— Pierre Cours-Salies et Stéphane Le Lay (eds). Le bas de l’échelle : la construction sociale des situations subalternes (Rachid Bouchareb)

— Jennifer Bué, Jean-Luc Metzger et Dominique Roux-Rossi. Le temps partiel à l’épreuve des 35 heures (Jérôme Pélisse)

— Béatrice Appay. La dictature du succès. Le paradoxe de l’autonomie contrôlée et de la précarisation (Helena Hirata)

— Helen Harden Chenut. The Fabric of Gender: Working-Class Culture in Third Republic France (Rebecca Rogers)

— Nouvelles questions féministes « Machine, machin, truc, chose : pour du féminisme avec des objets » (Ilana Löwy)

— Recherches féministes « Femmes et sport » (Caroline Chimot)

— Sylvette Giet. Soyez libres ! C’est un ordre : le corps dans la presse féminine et masculine (Ilana Löwy)

— Corinne Bouillot et Paul Pasteur (eds). Femmes, féminismes et socialismes dans l’espace germanophone après 1945 (Roland Pfefferkorn)

Notes de lecture numéro 41

Résumés

Yvonne Guichard-Claudic — Homme en mer, femme à terre. Petits arrangements avec la dissymétrie

Le cas des couples dont l’homme navigue au long cours constitue un exemple classique de situation conduisant à une dissymétrie des engagements professionnels et familiaux des hommes et des femmes. Ils nous donnent à voir les négociations et arrangements auxquels cet éloignement donne lieu, dans la vie professionnelle comme dans la vie privée. Les choix effectués ont rarement la force de l’évidence. Force est pourtant de constater que dès lors que le couple a des enfants, la régulation de la relation entre travail et famille passe par la limitation, voire l’inhibition des ambitions professionnelles féminines. Il revient encore principalement aux femmes d’assurer la continuité des relations conjugales et familiales, mais l’évolution des rôles conjugaux et parentaux déstabilise les cadres traditionnels des identités masculines et féminines. Les formes de l’autonomie féminine ont évolué et les femmes n’adhèrent plus à une figure du ‘matriarcat’ censée assurer l’équivalence des responsabilités familiales féminines et professionnelles masculines. Quant aux hommes, divisés entre les exigences de leur vie professionnelle et la crainte d’être un conjoint, un père qui fait défaut, eux aussi s’interrogent.

Couples — Marin pêcheur — Travail des femmes — Famille — Autonomie — Relations conjugales — Rôles de sexe

Isabelle Bertaux-Wiame — Conjugalité et mobilité professionnelle : le dilemme de l’égalité

La clause de mobilité géographique comme condition d’avancement régulier dans la carrière se généralise y compris pour des professions réputées sédentaires. Nous nous appuyons ici sur une enquête qualitative menée auprès d’une quarantaine de cadres bancaires, hommes et femmes, dont l’évolution de carrière est conditionnée par leur aptitude à accepter de travailler dans une autre ville ou une autre région, à intervalle régulier. Cette gestion du personnel bancaire repose sur l’idée implicite que ‘la famille suivra’. Sédentaires ou mobiles, les couples tentent de résister aux pressions professionnelles pour préserver une vie commune au prix de renoncements parfois douloureux, la mobilité géographique constituant un facteur aggravant des inégalités au regard du registre professionnel. Ces arrangements trouvent cependant leurs limites lorsqu’un des conjoints, le plus souvent l’épouse, refuse de ‘suivre’, ce qui peut conduire à une forme d’intermittence de la vie conjugale. Ces phases conjugales ne sont pas équivalentes pour les deux membres du couple mais, davantage subies que choisies, elles n’en présentent pas moins une expérience inédite de conjugalité en même temps qu’une mise à l’épreuve.

Couples — Mobilité professionnelle — Secteur bancaire — Cadres — Stratégies — Résistances — Carrières professionnelles

Estelle Bonnet, Beate Collet et Béatrice Maurines — Carrière familiale et mobilité géographique professionnelle

À partir d’une recherche qualitative auprès de couples dont au moins un conjoint est régulièrement absent du foyer familial pour raison professionnelle, nous nous proposons d’étudier l’interdépendance entre les modes de vie familiaux et cette mobilité. Nous recourrons pour ce faire à la notion de ‘carrière familiale’. Cette dernière renvoie aux interactions entre les événements de la vie conjugale et familiale et la carrière professionnelle de chacun des conjoints. Elle permet d’appréhender les ajustements et les négociations dans le couple quant à l’investissement de la sphère familiale et professionnelle. Cette recherche constitue une entrée pertinente pour l’analyse des nouvelles formes d’emploi, de leur articulation aux différentes sphères de la vie sociale et des rapports sociaux de genre.

Couples — Mobilité professionnelle — Carrière professionnelle — Trajectoires — Modes de vie — Articulation travail/famille

Gilda Charrier et Marie-Laure Déroff — La décohabitation partielle : un moyen de renégocier la relation conjugale ?

La vie conjugale est une vie à deux. Pourtant, certains couples connaissent des formes de décohabitation partielle, alternant vie commune et séparation, sans que la situation mette en cause le modèle dominant. L’un des conjoints (souvent l’homme) s’absente régulièrement alors que l’autre (la femme) garde le foyer. Les raisons d’une telle situation sont présentées comme liées à des contraintes ou à des opportunités professionnelles, acceptées au nom de l’intérêt commun. Néanmoins, cela peut donner l’occasion de (re)négocier la relation à l’autre ou à soi-même. Les modalités de la décohabitation varient selon qu’il s’agit d’un mode de vie ou d’un événement de carrière et contribuent par là même à (re)définir les conditions de la vie conjugale, en mettant plus ou moins l’accent sur la dimension individuelle ou commune de la vie au quotidien.

Mobilité professionnelle — Couples — Décohabitation — Relations conjugales — Activité professionnelle féminine

Armelle Testenoire — Éloignés au quotidien et ensemble. Arrangements conjugaux en milieu populaire

Cet article se propose d’analyser les arrangements conjugaux opérés dans les couples de milieu populaire où l’homme effectue des déplacements professionnels tout ou partie de la semaine. Le marché du travail construit une mobilité spécifiquement masculine qui n’est possible que parce que celle des femmes est restreinte. Cette topographie sexuée pose la question de l’inégale autonomie dont bénéficient les hommes et les femmes. Alors que l’amour est porteur d’un idéal de réciprocité, l’asymétrie des partenaires est un frein à cette réciprocité. L’individuation que les hommes reçoivent d’emblée par la socialisation est, pour les femmes, le fruit d’un long parcours biographique, dont le coût est parfois élevé.

Mobilité professionnelle — Couples — Territoires — Autonomie — Classes populaires

Cécile Vignal — Devenir ‘célibataire géographique’ ? Arbitrages conjugaux et familiaux suite à la délocalisation d’une usine

Cet article s’appuie sur une enquête qualitative auprès de salariés confrontés, en 2000, à la fermeture de leur usine et à sa délocalisation à deux cents kilomètres de leur domicile. Il s’agit d’analyser les tensions et les négociations au sein de couples, principalement ouvriers, placés dans un contexte de choix, contraint, de mobilité. À travers les refus de mutation, les aménagements de migrations plus ou moins provisoires et les difficultés d’une vie de ‘célibataire géographique’, se dessine l’influence des femmes sur l’arbitrage résidentiel des couples. Toutefois, bien que ces situations remettent rarement en cause les modes de conjugalité, elles recomposent bien plus fréquemment les liens sur l’ensemble de la scène familiale. Cette analyse montre donc l’intérêt d’un point de vue élargi sur les interdépendances entre le couple, les enfants et leur réseau de parenté.

Mobilité professionnelle — Couples — Ouvriers — Délocalisation — Industrie — Négociations conjugales

Xavière Lanéelle — Navette domicile-travail à grande vitesse : situation d’exception, arrangement traditionnel

Les mobilités pendulaires sur de longues distances — bien qu’exceptionnelles — ont été facilitées par la grande vitesse ferroviaire et ont débouché sur le mythe de l’homme-jet dont la déconstruction amène à s’interroger sur ‘l’arrangement des sexes’ des navetteurs, membres de couples biactifs. Ces arrangements concernent la stratégie résidentielle, le partage des tâches et l’évolution de ces arrangements notamment quand sont redéployées les stratégies résidentielle et professionnelle. Les choix résidentiels, la ‘triple journée’ des femmes-navetteuses, le peu d’implication des hommes navetteurs dans la vie domestique attestent qu’à situation exceptionnelle l’arrangement reste traditionnel.

Mobilité professionnelle — Couples — Travail domestique — Famille — Trajets domicile-travail

* * *

Irène Jonas — Le nouveau travail féminin dans ‘l’entreprise-couple’

Les femmes sont appelées à s’identifier à un modèle fantasmatique de l’excellence dans le couple. Mi gestionnaires, mi thérapeutes, elles doivent devenir les actrices de leur propre changement, savoir gérer la complexité des relations amoureuses, mobiliser leur conjoint dans le respect de son autonomie et devenir maîtresses dans l’art d’améliorer leurs compétences en vue de l’adaptabilité à toute situation affective. En un mot, leur nouveau travail invisible est de faire exister et durer dans le temps une ‘entreprise-couple’ épanouissante et performante.

Couples — Manuels de psychologie — Psychologie différentialiste — Normes — Vulgarisation

Isabel Georges — Relations salariales et pratiques d’insertion : les centres d’appel au Brésil

À partir du constat de la diversification et de la fragmentation des conditions d’emploi, en particulier dans le contexte de l’emploi informel — situation caractéristique du marché du travail brésilien, mais également de plus en plus répandue en France —, cet article s’interroge sur la question de la valeur sociale du travail, à l’exemple du travail d’exécution dans les centres d’appel au Brésil. Il vise à confronter l’analyse des conditions du travail et de l’emploi dans le secteur du télémarketing (information, assistance et vente par téléphone utilisant des nouvelles technologies de l’information), emblématique du marché du travail brésilien, avec les modes de construction des trajectoires sociales et professionnelles, désorganisées en apparence, des employé(e)s d’exécution de ce secteur.

Centres d’appel — Télémarketing — Relations salariales — Emploi — Insertion professionnelle — Trajectoires — Précarisation — Brésil

Abstracts

Intermittent homemakers. Couples and professional mobility

Yvonne Guichard-Claudic — Man at sea, woman on land. Small arrangements with dissymmetry

The case of couples where the man is a long distance mariner constitutes a traditional example of a situation leading to a dissymmetry of the professional and family commitments of men and women. These examples illustrate the negotiations and arrangements to which this distance gives rise, in both professional life and private life. The choices made are seldom obvious. It has to be noted that when the couple has children, regulating the relationship between work and family means limiting or even preventing the woman’s career ambitions. It is still mainly up to women to ensure the continuity of marital and family relations, but the evolution of marital and parental roles destabilises the traditional framework of male and female identities. Forms of female autonomy have evolved and women no longer subscribe to the notion of a “matriarchal” figure supposed to ensure the equivalence of the women’s family and men’s professional responsibilities. As for the men, torn between the demands of their professional life and their fear of being an absent spouse and father, they are also putting themselves into question.

Isabelle Bertaux-Wiame — Conjugality and professional mobility: The equality dilemma

Geographical mobility as a condition of regular career advancement is spreading to the traditionally sedentary professions. We use here an in-depth survey of some forty banking executives, men and women, whose career evolution is conditioned by their readiness to agree to work in another city or another area at regular intervals. This management of banking staff is based on the implicit idea that “the family will follow”. Sedentary or mobile, the couples try to stand up to professional pressures in order to preserve a shared life at the price of sometimes painful sacrifices, geographical mobility constituting an aggravating factor of inequalities in relation to professional ranking. However the arrangements find their limits when one of the couple, generally the wife, refuses “to follow”, which can lead to a form of intermittence of married life. These marital periods are not the same for the two members of the couple but, more imposed than chosen, they are no less a new experience of conjugality at the same time as a test.

Estelle Bonnet, Beate Collet and Béatrice Maurines — Family career and professional geographical mobility

Starting from an in-depth study of couples where at least one spouse is regularly absent from the family home for professional reasons, we propose to study the interdependence between family lifestyles and this mobility. In order to do so we will use the concept of “family career”. This refers to the interaction between events in married and family life and the professional career of each couple. It makes it possible to understand the adjustments and the negotiations within the couple in their involvement in the family and the professional sphere. This research is a pertinent approach to an analysis of the new forms of employment, of their articulation to the various spheres of social life and gender relations.

Gilda Charrier and Marie-Laure Déroff — Partial non-cohabitation: A way of renegotiating conjugal relations?

Conjugal life is living together as two people. However some couples live in “partial noncohabitation” with alternating periods of living toghether and separation, although this does not challenge the dominant model. One of the partners (often the man) is regularly absent while the other (the woman) looks after the home. The reasons for this situation are related to career impositions or opportunities, that are or are not accepted in the name of the common good. Nevertheless this can offer the opportunity to (re)negotiate the relationship to the other, or to oneself. The forms of non-cohabitation differ depending on whether it is a life style or a passing phase and thus contribute to (re)defining conjugal living conditions, emphasising more or less on the individual or the joint aspect of daily life.

Armelle Testenoire — Apart on a daily basis and yet together. Marital arrangements in modest milieus

This article proposes to analyse the marital arrangements operating in couples in modest social layers, where the man is absent for work reasons for the whole or part of the week. The labour market builds a specifically male mobility, which is only possible because women’s is restricted. This gendered topography raises the question of the unequal autonomy that men and women enjoy. Whereas love incarnates an ideal of reciprocity, the asymmetry of the partners is a barrier to this reciprocity. The individual identity that men are given from the outset by their socialisation is the fruit of a life-long  experience for women, and the cost of reaching it is sometimes high.

Cécile Vignal — Becoming “geographically single”? Marital and family adjustments following the delocalisation of a factory

This article is based on an in-depth study of workers confronted, in 2000, with the closing-down of their factory and its delocalisation two hundred kilometres away. It analyses the tensions and the negotiations within couples, mainly blue-collar workers, in a context of constrained choice of mobility. Whether through a refusal to change, more or less provisional adjustments of migrations and the difficulties of a “geographically single” life, the influence of women on the residential choices of the couples takes shape. However, although these situations seldom challenge modes of conjugality, they much more frequently recompose the bonds within the family as a whole. This analysis thus shows the interest from a point of view widened on the interdependences between the couple, their children and their network of family relationships.

Xavière Lanéelle — High-speed home-work shuttle: Exceptional situation, traditional arrangement

Back and forth long distance mobility — although exceptional — has been facilitated by high-speed railways and led to the myth of the “jet-man”. Consideration of this phenomenon leads us to wonder about “the arrangement of the sexes” of the shuttlers, members of biactive couples. These arrangements relate to choice of place of residence, the sharing of tasks and the evolution of these arrangements in particular when residential and professional strategies are changed. The residential choices, the “triple day” of the women-shuttlers, the low level of involvement of male shuttlers in domestic life demonstrate that within an exceptional situation the arrangement remains traditional.

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Irène Jonas — New female work in “the company-couple”

Here women have to be identified with a fantasmatic model of excellence in the couple. Half managers, half therapists, they have to become the operators of their own change, and know how to manage the complexity of love relations, mobilizing their partner while respecting his autonomy and becoming mistresses in the art of improving their competences to adapt to any emotional situation. In a word, their new invisible work is to make a fulfilled and effective “company couple” exist and last.

Isabel Georges — Wage relations and forms of insertion: Call centres in Brazil

Starting from the diversification and fragmentation of employment conditions, in particular in the context of informal employment — a characteristic situation of the Brazilian labour market but also increasingly widespread in France — this article considers the question of the social value of work, through the example of workers in call centres in Brazil. It aims to compare and contrast the analysis of the employment and working conditions in the telemarketing sector (information, telephone assistance and sales using new information technologies), emblematic of the Brazilian labour market, with the way in which the seemingly disorganized social and professional trajectories of workers in this sector are formed.

Resúmenes
Auteur•es

Isabelle Bertaux-Wiame est sociologue, directrice du laboratoire Genre, travail, mobilités (CNRS, Universités Paris 10 et Paris 8). Ses recherches portent sur la construction sexuée des trajectoires sociales, l’articulation vie privée/vie professionnelle ainsi que les questions de mobilité sociale et d’identités en lien avec la mobilité professionnelle et géographique. Les mondes socioprofessionnels étudiés sont aussi bien ceux de la petite entreprise et de l’artisanat, que ceux des salarié(e)s de la fonction publique ou des cadres du secteur privé bancaire.
— (2005). « Parcours professionnels, mobilité géographique. Une analyse des inégalités homme/femme dans le secteur bancaire ». In Durand Jean-Pierre, Linhart Danièle (eds). Les ressorts de la mobilisation au travail. Paris, Octarès.
— (2006). « Travail moderne, rien ne va plus : les jeux sont défaits » (avec Danièle Linhart). Nouvelle revue de psychosociologie, n° 1, mai.

Estelle Bonnet est maître de conférences de sociologie à l’Université Lyon 2 et membre du laboratoire Glysi-Safa, ISH, Lyon. Ses travaux portent sur : mobilités géographiques professionnelles et modes de vie familiaux ; expertise professionnelle et savoirs profanes.
— (2004). « Les critiques gastronomiques : quelques caractéristiques d’une activité experte ». Sociétés contemporaines, n° 53.
— (2005). « La qualité, le temps et l’espace. Des représentations concurrentes aux ajustements possibles ». In Ganne Bernard (ed). Les creux du social. De l’indéterminé dans un monde se globalisant. Paris, L’Harmattan « Logiques sociales ».

Gilda Charrier est maître de conférences de sociologie à l’Université de Bretagne occidentale (Brest). Elle travaille sur identité et vie privée.
— (2005). « La non-cohabitation : moment ou condition de la vie conjugale ? » (avec Marie-Laure Déroff). In Le Gall Didier (ed). Genres de vie et intimités – Chroniques d’une autre France. Paris, L’Harmattan « Sociologies et environnement ».

Beate Collet est maître de conférences de sociologie à l’Université Lyon 2. Elle est actuellement en délégation CNRS accueillie au laboratoire Printemps, Université Versailles Saint-Quentin en Yvelines. Ses travaux portent sur : conjugalités mixtes en France et en Allemagne ; intégration, modes d’identification et citoyenneté ; mobilités géographiques professionnelles et modes de vie familiaux.
— (2003). « Comment repenser les mixités conjugales aujourd’hui ? Modes de formation des couples et dynamiques conjugales d’une population française d’origine maghrébine » (avec Emmanuelle Santelli). Revue européenne des migrations internationales, vol. 19, n° 1.
— (2004). « De l’identité à la citoyenneté ». In Association éveil. Construire sa citoyenneté. Paris, L’Harmattan.

Marie-Laure Déroff est sociologue, membre de l’Atelier de recherche sociologique, Université de Bretagne occidentale (Brest). Elle travaille sur genre et vie privée.
— (2005). « La non cohabitation : moment ou condition de la vie conjugale ? » (avec Gilda Charrier). In Le Gall Didier (ed). Genres de vie et intimités – Chroniques d’une autre France. Paris, L’Harmattan « Sociologies et environnement ».

Isabel Georges est sociologue à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), Centre de recherche Savoirs et développement. Elle travaille sur les femmes et l’informalité.
— (2001). « Les emplois d’exécution dans les télécommunications : comparaisons France-Allemagne ». Travail, genre et sociétés, n° 6.
— (2002). « Nouvelles formes de productivité du travail et rationalisation du travail : le cas des opératrices du téléphone ». Travail et emploi, n° 91, juillet.

Yvonne Guichard-Claudic est maître de conférences de sociologie à l’Université de Bretagne occidentale (Brest). Elle est membre de l’Atelier de recherche sociologique. Ses recherches portent sur la construction des identités de sexe, en particulier dans des situations conjugales dissymétriques, comme dans le cas des femmes de marins ou de l’hétérogamie et sur les évolutions et recompositions des normes en matière d’égalité des sexes.
— (2004). « L’autonomie des femmes de marins ». In BardChristine (ed). Le genre des territoires. Féminin, masculin, neutre. Angers, Presses de l’Université d’Angers.
— (2005). « Des projets d’avenir féminins et masculins : entre convergences et reproduction des différences sexuées ». Formation emploi. Revue française de sciences sociales, n° 91.

Irène Jonas est sociologue indépendante. Ses recherches actuelles portent sur : l’analyse des rapports sociaux de sexe dans les ouvrages  ‘psy’ sur le couple ; la photographie de famille.
— (2003). L’individu auto-déterminé. Paris, L’Harmattan « Logiques Sociales ».
— (2006). « L’antiféminisme des nouveaux ‘traités de savoir vivre’ à l’usage des femmes ». Nouvelles questions féministes, vol. 25, n° 2.

Xavière Lanéelle est docteure en démographie et agrégée de sciences sociales. Ses recherches actuelles portent sur la mobilité des professeurs remplaçants.
— (2004). « Va et vient ». Revue électronique EspacesTemps.net, avril.
— (2005). « Réseau social, réseau ferroviaire ». In Montulet Bertrand (ed). Mobilités et temporalités. Bruxelles, Publications des Facultés universitaires Saint-Louis.

Béatrice Maurines est maître de conférences de sociologie à l’Université Lyon 2 et membre du laboratoire Glysi-Safa, ISH, Lyon. Ses recherches portent sur : mobilités géographiques professionnelles et modes de vie familiaux ; modalités d’échange dans la fratrie ; itinération de corpus de savoirs en lien avec la globalisation : étude comparée de l’activité salmonicole Chili/France/Canada.
— (2004). « Photographie et renouvellement de la perception du terrain : la coopération d’une ethnologue et d’un photographe » (avec Angel Sanhueza). Bulletin de méthodologie sociologique, n° 81.
— (2005). « La confiance comme processus incertain dans les systèmes productifs territorialisés ». In Ganne Bernard (ed). Les creux du social. De l’indéterminé dans un monde se globalisant. Paris, L’Harmattan « Logiques sociales ».

Armelle Testenoire est maître de conférences de sociologie à l’Université de Rouen et chercheuse au Groupe de recherche Innovations et sociétés (GRIS). Ses recherches portent sur les trajectoires professionnelles et familiales de femmes de milieu populaire. Elle a travaillé notamment sur l’insertion des jeunes de bas niveau de qualification, sur les mères précoces et les itinéraires conjugaux.
— (2006). « Les temps de l’insertion ; itinéraires de jeunes femmes de milieu populaire ». Formation emploi, n° 93.
— (2006). « Des femmes sans jeunesse ? les mères précoces ». In Bidart Claire (ed). Devenir adulte aujourd’hui. Paris, L’Harmattan, INJEP.

Pierre Tripier est professeur retraité de sociologie à l’Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines et membre du laboratoire Printemps (CNRS/UVSQ). Ses centres d’intérêt portent sur les racines scientifiques de la sociologie et sur les logiques pratiques des organisations, y compris les investissements affectifs et familiaux. Il a coordonné deux numéros des Cahiers du Genre : « Vieillir jeunes, actifs et disponibles ? » (avec Claudine Attias-Donfut, n° 31/2001) ; « Loin des mégalopoles. Couples et travail indépendant » (avec Dominique Jacques-Jouvenot, n° 37/2004).
— (2004). L’Aveuglement organisationnel. Analyse sociologique de la méconnaissance (avec Valérie Boussard et Delphine Mercier). Paris, Éditions du CNRS.
— (2004). « Amérique Latine : dynamiques productives, syndicalisme, emploi » (Anni Borzeix, Pierre Desmarez, Pierre Tripier, eds). Sociologie du travail, vol. 46, n° 1.

Cécile Vignal est docteure en urbanisme et aménagement ; enseignante et chercheuse associée au laboratoire CRETEIL de l’Institut d’urbanisme de Paris – Université de Paris XII. Dans une démarche croisant la sociologie urbaine (analyse des mobilités, de l’habitat) et les sociologies de la famille et de l’emploi, ses thèmes de recherche sont : arbitrages résidentiels et familiaux face aux restructurations d’entreprises ; inégalités entre genre en matière de mobilités géographiques et professionnelles ; relogement des habitants lors de rénovations urbaines.
— (2005). « Logiques professionnelles et logiques familiales : une articulation contrainte par la délocalisation de l’emploi ». Sociologie du travail, vol. 47, n° 2.
— (2005). « Les espaces familiaux à l’épreuve de la délocalisation de l’emploi : ancrages et mobilités de salariés de l’industrie ». Espaces et sociétés, n° 120-121.

Cahiers du Genre n°41/2006

novembre, 270 p.

ISSN  1165-3558 ISBN 978-2-296-01915-3