Féminisme(s).
Recompositions et mutations

Coordonné par Dominique Fougeyrollas-Schwebel et Eleni Varikas

Ce numéro développe un questionnement sur les évolutions et les crises des mouvements féministes aujourd’hui. Privilégiant un regard croisé (France, Canada, Allemagne, USA) et une réflexion menée par des protagonistes de ces mouvements, il pose la question du rapport de ces derniers avec la nouvelle génération des féministes. Il fait suite au n° 39 / 2005 des Cahiers du Genre, « Féminisme(s). Penser la pluralité ».

Introduction

 Vous trouverez, en suivant ce lien, l’Introduction en version pdf

Sommaire

Dossier

Dominique Fougeyrollas-Schwebel et Eleni Varikas
Introduction [p. 7-15]

Wini Breines
Que vient faire l’amour là-dedans ? Femmes blanches, femmes noires et féminisme des années-mouvement [p. 17-56]

Diane Lamoureux
Y a-t-il une troisième vague féministe ? [p. 57-47]

Françoise Gaspard
Le foulard de la dispute [p. 75-93]

Sandrine Dauphin
L’élaboration des politiques d’égalité ou les incertitudes du féminisme d’État : une comparaison
 France / Canada [p. 95-116]

Xavier Dunezat
Le traitement du genre dans l’analyse des mouvements sociaux : France / États-Unis [p. 117-141]

Josette Trat
La responsable féministe, la « mauvaise tête » dans les organisations mixtes (Note de recherche) [p. 143-158]

Ute Gerhard et Jane Jenson
Féminismes : théorie et politique. Réflexions à partir des cas allemand, canadien et québécois  (Interview par Anne-Marie Devreux et Jacqueline Heinen) [p. 159-179]

Suzy Rojtman et Maya Surduts
Le féminisme encore une fois à la croisée des chemins ? [p. 181-196]

Hors-champ

Claire Dodane
Femmes et littérature au Japon [p. 197-218]

Résumés

Wini Breines — Que vient faire l’amour là-dedans ? Femmes blanches, femmes noires et féminisme des années-mouvement

L’auteure explore la question du racisme dans le féminisme américain des années 1960 et 1970 et interroge les raisons pour lesquelles un mouvement des femmes interracial ne s’est pas développé. L’article s’inscrit dans une recherche plus large sur deux groupes féministes socialistes de Boston : Bread and Roses,dont les membres étaient, à quelques exceptions près, blanches ; le Combahee River Collective, qui fut l’un des groupes féministes noirs les plus importants de l’après-guerre, du fait qu’il articulait lesbianisme et féminisme. L’auteure examine et problématise l’accusation indifférenciée de racisme qui pesait sur le mouvement féministe blanc et pose la question de la tension entre l’événement et les manières dont celui-ci est inscrit dans la mémoire des participantes.

Féminismes — Mouvement pour les droits des femmes — Race — Racisme — Afro-Américaines — Socialisme — Black feminism

Diane Lamoureux — Y a-t-il une troisième vague féministe ?

Malgré un certain scepticisme face à la notion de troisième vague, utilisée aux États-Unis pour caractériser celles qui sont arrivées au féminisme dans les années 1990, il me semble intéressant d’examiner comment les jeunes féministes définissent leurs enjeux et leur rapport à celles qui les ont précédées. Il s’agit donc, d’une part, de montrer comment se développe un féminisme du « post » — postmoderne, postcolonial mais aussi postféministe. D’autre part, il sera question du « tri » effectué par rapport à l’héritage de la vague féministe de la fin des années 1960. Cela débouchera sur une caractérisation de cette troisième vague féministe.

Féminismes — États-Unis — Mouvement féministe — Transmission — Intersectionnalité

Françoise Gaspard — Le foulard de la dispute

À trois reprises, en 1989, en 1994 et en 2002, le port du foulard dit  « islamique » par des élèves de confession musulmane a suscité, en France, une vive polémique. L’adoption d’une loi interdisant tout signe religieux dans les écoles publiques a essentiellement concerné le foulard, c’est-à-dire des jeunes filles, conduisant à leur possible exclusion de l’enseignement public. Il convient de replacer ces débats dans leur contexte national et international pour comprendre leur intensité et pour tenter d’expliquer la fracture qu’ils ont provoquée au sein des mouvements féministes.

Féminisme — Foulard — Islam — École publique — Égalité des sexes — État — Immigration

Sandrine Dauphin — L’élaboration des politiques d’égalité ou les incertitudes du féminisme d’État : une comparaison France / Canada

Cet article compare le féminisme d’État en France et au Canada à travers l’étude des institutions en charge des politiques d’égalité entre les hommes et les femmes. Il entend montrer qu’au-delà des différences culturelles et sociales entre ces deux pays dans la conception et la promotion même de l’égalité, un processus de normalisation s’est mis en place. Celui-ci conduit à faire de ces institutions traditionnellement « satellites » au sein de l’administration publique, parce que vouées par leurs missions à être temporaires, des administrations assimilées dans l’appareil d’État. Les politiques d’égalité sont désormais structurées autour de l’égalité des chances et de l’utilisation prioritaire d’une approche intégrée de l’égalité (ou gender mainstreaming). Elles conduisent à produire des normes d’égalité où les femmes et les hommes sont envisagés comme deux groupes distincts et homogènes, et ne tenant pas compte des rapports sociaux de sexe.

Féminisme d’État — France — Canada — Égalité — Institutions — Gender mainstreaming

Xavier Dunezat — Le traitement du genre dans l’analyse des mouvement sociaux : France / États-Unis

Cet article présente les approches du mouvement social sexué (France) et du gendered social movement (États-Unis) qui ont renouvelé la sociologie des mouvements sociaux dans les années 1990. Après avoir souligné la nécessité de décloisonner l’objet mouvement social, l’auteur passe en revue diverses recherches qui plaident pour une intégration conceptuelle de la sociologie des mouvements sociaux et de la sociologie des rapports sociaux de sexe ou du genre. Malgré le développement séparé des approches des deux côtés de l’Atlantique, les points de convergence dessinent une autre sociologie des mouvements sociaux : celle qui ne néglige pas l’hétérogénéité des pratiques et des protestataires, qui utilise des méthodologies qualitatives, qui fait de l’action collective un espace-temps dans lequel les rapports sociaux de sexe ou le genre sont rejoués, reconfigurés.

Mouvement social sexué — Gendered social movement — Action collective — Rapports sociaux de sexe — France — États-Unis

Josette Trat — La responsable féministe, la « mauvaise tête » dans les organisations mixtes. Note de recherche

Dans cet article, l’auteure étudie le statut de la responsable féministe dans les organisations mixtes, à partir de plusieurs entretiens de militantes syndicalistes et de membres de partis de gauche et d’extrême gauche en France. Après avoir décrit la « vigilance » de tous les instants requise dans ce type de fonction, elle met en évidence quatre contradictions induites par le statut de ces responsables. Dans une troisième partie, elle évoque les arguments avancés par ces militantes concernant la place du féminisme dans ces organisations. Enfin, elle fait un rapprochement entre la responsable féministe confrontée à ces contradictions et la « femme indépendante divisée » que décrivait Simone de Beauvoir en 1949.

Féministes — Syndicats — Partis politiques — Génération — Foulard

Suzy Rojtman et Maya Surduts — Le féminisme encore une fois à la croisée des chemins ?

À l’heure actuelle, tout le monde semble devoir se réclamer du féminisme. L’affaire dite « du voile » a fourni la démonstration des déclinaisons variées et antagoniques des conceptions du féminisme ou « nouveaux combats féministes » entre luttes pour les droits des femmes et luttes contre les intégrismes. D’autres, la mouvance queer, posent l’obsolescence du féminisme et son nécessaire dépassement dans une lutte contre les identités sexuelles figées. Pour le Collectif national pour les droits des femmes, l’histoire du mouvement féministe est rythmée par l’histoire des mouvements sociaux en général. Dans la période de régression sociale où nous vivons, où l’atomisation et les replis individualistes sont de règle, il est essentiel de « tenir bon » sur le caractère systémique de l’oppression des femmes et de la lutte globale à mener. Depuis ses débuts, le mouvement féministe a pris part aux luttes de classe et aux combats antiracistes. Il entend toujours rester sur ces terrains.

Féminismes — Transmission — Mouvement féministe — Lutte de classes — Queer — Violences — Immigration — Intégrismes — Racisme

*  *  *

Claire Dodane — Femmes et littérature au Japon

Au Japon les femmes ont grandement contribué à l’élaboration de la littérature classique aux environs de l’an mille. Après une longue éclipse, ce n’est en revanche qu’à l’époque moderne qu’elles réapparaissent et transforment à nouveau le paysage littéraire de leur pays. Comment brisèrent-elles ce silence ? En abordant quels thèmes et en faisant face à quel type de fonctionnement social et moral ? Peut-on lire dans l’évolution de la littérature féminine le reflet de l’évolution de la condition féminine ? Est-il possible de dégager une tendance générale chez les auteurs femmes d’aujourd’hui ? Cet article examine chronologiquement (de 1868 à nos jours) ces différents points. Il s’ouvre et se referme sur une réflexion concernant la notion de « littérature féminine » au Japon.

Littérature féminine — Japon — Histoire de la littérature

Abstracts

Feminism(s). Recompositions and mutations

Wini Breines — What’s love got to do with it? White women, black women, and feminism in the movement years

The author explores the question of racism within American feminism of the sixties and seventies and inquires into the reasons why an interracial women’s movement was not developed. The article is part of a larger research on two Boston socialist feminist groups: Bread and Roses whose membership was almost exclusively white and the Combahee River Collective which was one of the most important post-war black feminist groups because it articulated lesbianism and feminism. The author examines and problematizes the unspecified accusation of racism weighing on white feminism and questions the tension between events and the ways in which these are inscribed in participant’s memory.

Diane Lamoureux — Is there a third wave of feminism?

Despite a certain scepticism about the idea of a third wave, a term used in the United States for those who became feminists in the 1990s, it seems to me interesting to study how these young women define their goals and their relations with the women who preceded them. So, on the one hand it is a question of showing how feminism develops “post”, postmodern, postcolonial and also postfeminist. On the other it is a question of the “selection” made in the heritage from the late 1960s feminist wave. This leads to a characterisation of this third wave of feminism.

Françoise Gaspard — The headscarf dispute

The question of Muslim pupils wearing the so-called “Islamic” headscarf has provoked an intense polemic in France three times, in 1989, in 1994 and in 2002. The adoption of a law banning any religious symbols in public schools essentially concerned the headscarf, that is to say young women, making it possible for them to be expelled from the state school system. It is important to situate these debates in their national and international context to understand the intensity of them and explain the rupture they provoked within the feminist movements.

Sandrine Dauphin — Developing equality policies or the uncertainties of State feminism: A comparison of France and Canada

This article compares state feminism in France and Canada through a study of the institutions responsible for policies concerning equality between women and men. It intends to show that, over and above social and cultural differences between these two countries in the conception and promotion of equality, a normalization process has started. This has led to these institutions — traditionally “satellites” within the public administration, because their mission is supposed a temporary one — becoming assimilated to state departments. Equality policies are now organised around equal opportunities policies and the priority use of gender mainstreaming. This leads to the production of norms where women and men are seen as two distinct and homogeneous groups, and gender relations are not taken into account.

Xavier Dunezat — The treatment of gender in the analysis of social movements: France / USA

This article presents the approaches to the “gendered social movement” (mouvement social sexué in French) that renewed the sociology of social movements during the 1990s. Having underlined the need to open up the object social movement, the author reviews different research works that argue the case for a conceptual integration between the sociology of social movements and that of gender relations. Despite the separate development of these approaches on the two sides of the Atlantic, the points of convergence sketch out a new sociology of social movements: one that does not ignore heterogeneity of both practice and the protesters, which uses qualitative methodologies, which treats collective action as a time and space in which gender relations are replayed and reshaped.

Josette Trat — The feminist organizer, the “odd one out” in mixed organizations. Research note

In this article, the author studies the status of the feminist organizer in mixed organizations, on the basis of interviews with trade-union activists and members of left and far-left parties in France. Having described the “vigilance” required at every moment in this type of function, she underlines four contradictions inherent to the status of these organizers. In a third part she evokes the arguments put forward by these activists concerning the place of feminism in these organizations. Finally she makes a parallel between the feminist organizer confronted with these contradictions and the “divided independent woman” that Simone de Beauvoir described in 1949.

Suzy Rojtman and Maya Surduts — Feminism at the crossroads again?

It seems that everybody has to claim to be feminist at the moment. The so-called “headscarf question” gave a demonstration of the different and contradictory conceptions of feminism or “new feminist battles” between fights for women’s rights and fights against fundamentalism. The queer movement theorises the obsolescence of feminism and the necessary growing over into a struggle against fixed sexual identities. For the National Collective for Women’s Rights the history of the womens movement is shaped by the history of the social movements in general. In the period of social regression in which we live, where atomization and individualistic solutions are the rule, it is vital to “hold firm” on the systemic character of women’s oppression and the overall struggle to wage. Since its beginnings the feminist movement has participated in the class struggle and anti-racist fights. It intends to stay in this terrain.

*  *  *

Claire Dodane — Women and literature in Japan

In Japan women contributed greatly to the development of classical literature around 1000 AD. After a long eclipse, it was only in the modern period that they reappeared and once again transformed the literary landscape of their country. How did they break this silence? Taking up which themes and facing what sort of social and moral functioning? Can we see in the evolution of women’s literature the reflection of the evolution of women’s condition? Can we discern a general trend in women’s writing today? This article examines these different points chronologically — from 1968 to the present — and ends with a reflection on the notion of “women’s literature” in Japan.

Resúmenes
Auteur•es

Wini Breines est professeure de sociologie et de women’s studies au Département de sociologie et d’anthropologie de la Northeastern University de Boston.
Parmi ses publications :
— (2001). Young, White and Miserable: Growing up Female in the Fifties. Chicago, University of Chicago Press.
— (2006). The Trouble between us: An Uneasy History of White and Black Women in the Feminist Movement. New York, Oxford University Press.

Sandrine Dauphin est titulaire d’un doctorat de sciences politiques et d’un postdoctorat de sociologie de l’Université d’Ottawa. Elle est membre associée au laboratoire Genre, travail, mobilités (CNRS, universités Paris 10 et Paris 8) et fait partie du groupe de recherches internationales, Research Network on Gender, Politics and the State (RNGS). Ses recherches ont principalement porté sur la revendication de la parité politique et l’évaluation de la mise en œuvre de la loi. Elle a également publié des articles sur l’engagement politique et le féminisme de Simone de Beauvoir. Elle travaille actuellement sur le féminisme d’État en France et au Canada.
— (2002). « Les associations et les politiques d’égalité en France : des liens ambigus avec les institutions ». Pyramides,n° 6, automne.
— (2004). « La représentation politique des femmes en France et le mouvement féministe français » (avec Jocelyne Praud). In TremblayManon (ed).La représentation parlementaire des femmes dans les pays occidentaux. Montréal, Remue-ménage.

Anne-Marie Devreux est sociologue, chargée de recherche au CNRS, habilitée à diriger des recherches, membre du laboratoire Cultures et sociétés urbaines (CNRS, Université Paris 8). Elle mène des travaux sur la théorie et l’épistémologie des rapports sociaux de sexe et étudie leur fonctionnement dans différents champs. Elle travaille actuellement sur les hommes comme dominants.
— (ed) (2004). « Les résistances des hommes au changement ». Cahiers du Genre, n° 36.
— (2005). « Des hommes dans la famille. Catégories de pensée et pratiques réelles ». Actuel Marx, n° 37 « Critique de la famille », 1er semestre.

Claire Dodane est maître de conférences au Département d’études japonaises de l’Université Lyon 3. Elle a séjourné huit ans au Japon. La littérature japonaise moderne écrite par les femmes est son principal axe de recherche. À celui-ci vient s’ajouter un intérêt récent pour la symbolique des couleurs dans la civilisation japonaise.
— (1999). « Autour de Yosano Akiko : réflexion sur la notion de “littérature féminine” ». Japon Pluriel, n° 3.
— (2000). Yosano Akiko (1878-1942), poète de la passion et figure de proue du féminisme japonais. Cergy-Pontoise, Publications orientalistes de France [ouvrage récompensé par le prix Shibusawa-Claudel en 2000].

Xavier Dunezat est sociologue, professeur de sciences économiques et sociales et membre du laboratoire Genre, travail, mobilités (CNRS, universités Paris 10 et Paris 8). Ses travaux portent sur « mouvements sociaux et rapports sociaux de sexe et de “race” ».
— (1998). « Des mouvements sociaux sexués ». Numéro conjoint Nouvelles questions féministes, vol. 19, n° 2-3-4 ; Recherches féministes, vol. 11, n° 2.
— (2006). « Trajectoires militantes de chômeurs et chômeuses mobilisé-e-s : la centralité des rapports sociaux de sexe ». In Fillieule Olivier, Roux Patricia (eds). Le sexe du militantisme. Paris, Presses de la FNSP [à paraître].

Dominique Fougeyrollas-Schwebel est sociologue, chargée de recherche au CNRS, rattachée à l’Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales (IRIS-CREDEP-Université Paris Dauphine), membre du comité de rédaction des Cahiers du CEDREF et du comité de lecture des Cahiers du Genre, codirectrice de la collection « Bibliothèque du féminisme » aux éditions L’Harmattan. Elle mène des recherches sur « la relation de service : transformations du salariat et services domestiques » et sur les « nouvelles approches de la violence et féminisme ».
— (2002). Les violences envers les femmes en France. Une enquête nationale (avec Maryse Jaspard et al.). Paris, La Documentation française.
— (2003). Le genre comme catégorie d’analyse. Sociologie, histoire, littérature (avec Christine Planté, Michèle Riot-Sarcey, Claude Zaidman, eds). Paris, L’Harmattan « Bibliothèque du féminisme / RING ».

Françoise Gaspard est maîtresse de conférences à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et experte du Comité de l’ONU chargé du suivi de l’application de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les discriminations à l’égard des femmes. Elle anime actuellement, à l’EHESS, un séminaire intitulé : « Mouvements sociaux et internationalisation. L’exemple des mouvements de femmes ».
— (1995). Le foulard et la République (avec Farhad Khosrokhavar). Paris, La Découverte.
— (1999). Comment les femmes changent la politique (avec Philippe Bataille). Paris, La Découverte.

Ute Gerhard est professeure de sociologie émérite (depuis avril 2004) à l’Université Johann Wolfgang Goethe, de Francfort-sur-le-Main. Elle dirige le Centre Cornelia Goethe sur les études féminines et la recherche sur le genre de l’Université de Francfort. Ses recherches portent plus particulièrement sur l’histoire et la théorie du féminisme, les politiques sociales et les politiques d’égalité, l’histoire juridique et la sociologie du droit. Parmi ses publications récentes :
— (1999). Atempause. Feminismus als demokratisches Projekt. Frankfurt/M, Fischer.
— (2005). Working Mothers in Europe. A Comparison of Policies and Practices (avec Trudie Knijn et Anja Weckwert, eds). Cheltenham & Northampton, Edward Elgar Publishing.

Jacqueline Heinen est professeure de sociologie à l’Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et membre du laboratoire Printemps. Elle est présidente de la Conférence permanente du Conseil national des universités (CP-CNU). Ses champs de recherche portent sur le genre et les politiques sociales et familiales, tant en Europe de l’Est que de l’Ouest.
— (2004). « Genre et politiques familiales ». In Bard Christine, Baudelot Christian, Mossuz-Lavau Janine (eds). Quand les femmes s’en mêlent. Genre et pouvoir. Paris, La Martinière.
— (2005). « Femmes et politiques municipales en Europe ». In Jouve Bernard, Gagnon Alain-G. (eds). Les métropoles au défi de la diversité culturelle. Grenoble, Presses universitaires de Grenoble.

Jane Jenson est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en citoyenneté et en gouvernance ; professeure au Département de science politique de l’Université de Montréal et directrice de Lien social et Politiques (www.lsp.umontreal.ca). En 2005, elle a été nommée Lauréat de la Fondation Trudeau et en 2004 membre du Programme Sociétés réussies de l’Institut canadien des recherches avancées. Elle a été professeure invitée dans plusieurs universités européennes ainsi qu’à Harvard University. Parmi ses publications récentes :
— (2004). “Shifting Representations of Citizenship: Canadian Politics of ‘Women’ and ‘Children’ ” (avec Alexandra Dobrowolsky). Social Politics, vol. 11, n° 2.
— (2006). “Building Blocks for a new Social Architecture: The LEGOTM Paradigm of an Active Society” (avec Denis Saint-Martin). Policy and Politics [à paraître].

Diane Lamoureux est professeure au Département de science politique de l’Université Laval où elle enseigne la philosophie politique. Ses recherches portent sur les enjeux liés à la citoyenneté et à la démocratie dans les sociétés occidentales contemporaines. Ces dernières années, elle a exploré les limites des politiques identitaires principalement à partir des expériences nationalistes et féministes. Elle est notamment l’auteure de :
— (1989). Citoyennes ? Femmes, droit de vote et démocratie. Montréal, Remue-ménage.
— (2001). L’amère patrie. Montréal, Remue-ménage.

Suzy Rojtman, cofondatrice en 1996 du Collectif national pour les droits des femmes, milite au sein de différentes organisations et associations féministes depuis 1973 : juin 1974, participation à la rencontre de Bièvres des « Pétroleuses » ; 1978, cofondatrice des Radioteuses, première radio libre féministe ; participation dans les années 1980 à la Maison des femmes de Paris, au Collectif féministe contre le racisme ; 1985, cofondatrice du Collectif féministe contre le viol. Elle a contribué à de nombreuses publications militantes, et parmi les plus récentes :
— (1998). En avant toutes ! Les Assises nationales pour les droits des femmes. Pantin, Le temps des cerises.
— (2003). De nouveaux défis pour le féminisme. Forum du Collectif national pour les droits des femmes, 9-10 mars 2002. Pantin, Le temps des cerises.

Maya Surduts est cofondatrice de la CADAC (Coordination pour le droit à l’avortement et à la contraception) en 1990 et du Collectif national pour les droits des femmes en 1996 ; elle milite au sein de différentes organisations et associations féministes depuis 1973 et notamment au sein du MLAC (Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception) jusqu’en 1985. En 1976, militante à « Femmes en lutte » puis à la Coordination des Groupes Femmes région parisienne et au niveau national ; en 1983, coorganisatrice des États généraux pour l’Emploi à la Sorbonne (Paris) et participation à la Coordination nationale pour une loi antisexiste ; en 1985, cofondatrice du Collectif féministe contre le viol. Elle a contribué à de nombreuses publications militantes, et parmi les plus récentes :
(1998). En avant toutes ! Les Assises nationales pour les droits des femmes. Pantin, Le temps des cerises.
(2003). De nouveaux défis pour le féminisme. Forum du Collectif national pour les droits des femmes, 9-10 mars 2002. Pantin, Le temps des cerises.

Josette Trat est sociologue, maître de conférences à l’Université Paris 8 et membre du laboratoire Genre, travail, mobilités (CNRS, universités Paris 10 et Paris 8). Ses recherches portent sur « genre et mouvements sociaux » et sur « féminisme et antiféminisme ».
— (1997). « Introduction » et « Retour sur l’automne chaud de 1995 ». Cahiers du Gedisst, n° 18 « Hommes et femmes dans les mouvement social » (Jacqueline Heinen, Josette Trat, eds).
— (2005). « Ordre moral et différentialisme au centre des modèles religieux catholiques et musulmans ». Contretemps, n° 12, janvier « À quels saints se vouer ? ».

Eleni Varikas est professeure de théorie politique et théorie du genre à l’Université Paris 8 et membre du laboratoire Genre, travail, mobilités (CNRS, universités Paris 10 et Paris 8). Ses travaux portent sur « le genre dans la théorie politique moderne », « citoyenneté démocratique et exclusions ». Parmi ses publications récentes :
— (2004). « Adorno critique de la domination. Une lecture féministe » (avec Sonia Dayan-Herzbrun et Nicole Gabriel). Tumultes, n° 23.
— (2006). Penser la question du sexe et du genre. Paris, PUF.

Cahiers du Genre hors-série 2006

juillet, 234 p.

ISSN  1165-3558 – ISBN 2-296-01170-5