Les résistances des hommes au changement

Coordonné par Anne-Marie Devreux

Les mutations au sein de la famille, l’entreprise, l’école, la culture sont parfois en faveur des femmes. Des analyses menées dans plusieurs pays montrent que les hommes peuvent y opposer de vives résistances, mais le jeu conjoint des rapports de sexe et de classe révèle leur propre fragilité face au changement.

Introduction

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Sommaire

Dossier

Anne-Marie Devreux
Les résistances des hommes au changement social : émergence d’une problématique (Introduction) [p. 5-20]

Pierrette Bouchard
Les masculinistes face à la réussite scolaire des filles et des garçons (entretien d’Anne-Marie Devreux avec Pierrette Bouchard) [p. 21-44]

Delphine Naudier
L’irrésistible élection de Marguerite Yourcenar à l’Académie française [p. 45-67]

Ana-Liési Thurler
Paternité et inégalités dans les rapports parentaux : une analyse de cas brésiliens [p. 69-88]

Cynthia Cockburn
Le matériel dans le pouvoir masculin [p. 89-120]

Pascale Molinier
Dépression sous les neutrons : une enquête dans l’industrie de process [p. 121-144]

Djaouida Séhili
Le masculin en mal [p. 145-162]

Hors-champ

Catherine Louveau
Sexuation du travail sportif et construction sociale d la féminité [p. 163-183]

Stéphane Héas, Dominique Bodin, Karen Amossé, Sophie Kerespar
Football féminin : « c’est un jeu d’hommes » [p. 185-203]

Document

Zarana Papic
Ex-citoyennes de l’ex-Yougoslavie [p. 205-218]

Notes de lecture

— Maryse Jaspard et al. Les violences envers les femmes. Une enquête nationale (Marylène Lieber)

— Monique Haicault. L’expérience sociale du quotidien. Corps, espace, temps (Anne-Marie Devreux)

— Ute Behning, Pascual Amparo Serrano. L’approche intégrée du genre dans la stratégie européenne pour l’emploi (Virgínia Ferreira)

— Multitudes. « Féminismes, queer, multitudes / Devenir-femme du travail et de la politique » (Laure Bereni)

— Nathalie Bajos, Michèle Ferrand et l’équipe GINÉ. De la contraception à l’avortement. Sociologie des grossesses non prévues (Anne-Marie Devreux)

— Revue Tiers Monde. « Femmes en domesticité. Les domestiques du Sud, du Nord au Sud » (Jules Falquet)

— Pascale Molinier. L’énigme de la femme active : égoïsme, sexe et compassion (Angelo Soares)

— Michèle Riot-Sarcey, Thomas Bouchet, Antoine Picon. Dictionnaire des utopies (Liane Mozère)

— Philippe Artières, Jean-François Laé. Lettres perdues. Écriture, amour et solitude (XIXe – XXe siècles) (Liane Mozère)

— Régine Bercot. La maladie d’Alzheimer : le vécu du conjoint (Anne Cadoret)

[p. 219-247]

Notes de lecture numéro 36

Résumés

Pierrette Bouchard — Les masculinistes face à la réussite scolaire des filles et des garçons (entretien d’Anne-Marie Devreux avec Pierrette Bouchard)

Dans cet entretien, Pierrette Bouchard rapporte les résultats d’une étude de presse sur le traitement médiatique de la réussite scolaire différenciée des filles et des garçons dans six pays occidentaux. Puis elle analyse l’accueil reçu par ses conclusions dans les milieux masculinistes. Après avoir été un domaine privilégié de l’action féministe en faveur de l’égalité entre les sexes au Québec, mais aussi un lieu de résistance des filles et de leurs mères face aux assignations identitaires, l’éducation voit se développer une lutte d’influence des réseaux masculinistes pour garantir le statu quo, voire un retour en arrière, dans les rapports sociaux de sexe. Les antiféministes opèrent un renversement du discours féministe sur les discriminations de sexe qui fait conclure à un phénomène de « ressac », mouvement concerté pour faire perdre des acquis aux femmes.

Hommes — Médias — École — Antiféminisme

Delphine Naudier — L’irrésistible élection de Marguerite Yourcenar à l’Académie française

Cet article a pour objet l’analyse des conditions de possibilité de la candidature et de l’élection de Marguerite Yourcenar  à l’Académie française en 1980. Cette élection fait rupture avec le principe de l’absence de cooptation de candidates que ne contredit pourtant pas le règlement de cette institution. Il s’agit de saisir dans cette contribution quels sont les usages sociaux, symboliques et politiques de la promotion d’une femme dans ce haut lieu du pouvoir symbolique. Si l’écrivaine n’est pas la première candidate, elle dispose cependant de tous les atouts nécessaires à l’entrée sous la Coupole. Or, son appartenance de sexe constitue le principal argument pour s’opposer à son élection. La campagne révèle les usages stratégiques différenciés de son appartenance de sexe au nom du progressisme de l’institution ou au contraire de sa neutralisation pour ériger en argument majeur l’attribution du genre masculin sur lequel repose en partie sa grande reconnaissance littéraire. Entre l’intérêt politique d’élire une femme et l’injonction à la neutralisation du sexe féminin au cœur de l’institution, c’est toute une économie rhétorique qui transparaît pour maintenir un mode de reproduction à dominante masculine. Mais cela renvoie aussi à un état de l’histoire propre à l’institution qui connaît à cette époque une recomposition de la moitié de ses membres.

Hommes — Champ littéraire — Ségrégation — Institutions

Ana-Liési Thurler — Paternité et inégalités dans les rapports parentaux : une analyse de cas brésiliens

La Constitution brésilienne a institutionnalisé l’égalité entre les enfants nés dans et hors mariage. Théoriquement, il n’existe plus de naissances juridiquement privilégiées. Cet article présente le parcours du droit de la filiation au Brésil et rend compte d’expériences qui ont eu lieu à Bahia et dans le District fédéral avec l’objectif de réduire les résistances des hommes à couper les liens entre reconnaissance paternelle et mariage. La recherche montre qu’il existe une relation entre le dépassement de l’illégitimité traditionnelle et la pratique d’une citoyenneté plus large et d’un sexisme atténué. Néanmoins, la présomption de mensonge persiste vis-à-vis des femmes et fait retomber sur elles la charge de la preuve de paternité.

Hommes — Paternité — Filiation — Droit de la famille — Citoyenneté — Brésil

Cynthia Cockburn — Le matériel dans le pouvoir masculin

Le typographe de presse représente un type classique de l’artisan masculin, subordonné au propriétaire capitaliste mais fortement syndicalisé, membre respecté de la classe des ouvriers qualifiés et fier de gagner le « salaire familial ». Sous l’impulsion des employeurs, la profession a récemment connu de spectaculaires changements technologiques menaçant sa capacité de contrôle sur le métier. Cet article analyse cette lutte pour la maîtrise de la photocomposition numérisée en tant que processus de construction individuelle opérant simultanément au sein des rapports de classe et des rapports de sexe. L’auteure propose une conception élargie de la base matérielle du pouvoir masculin axée sur les aspects économiques mais ne perdant pas pour autant de vue ses ramifications physiques et sociopolitiques. L’appropriation par les hommes de la force musculaire, de l’habileté manuelle, des outils et des machines a contribué à la fois au renforcement de la position de la classe ouvrière face au capital et au processus de subordination des femmes.

Hommes — Pouvoir — Mutations technologiques — Division sexuelle du travail — Organisations professionnelles — Grande-Bretagne

Pascale Molinier — Dépression sous les neutrons : une enquête dans l’industrie de process

À partir d’une enquête réalisée auprès de travailleurs postés et de leurs conjointes, l’auteure discute du décalage entre l’évolution des mentalités tant masculines que féminines et la résistance que l’organisation du travail posté oppose à la transformation des rapports sociaux de sexe au sein de l’espace domestique. Du côté de l’évolution des mentalités masculines, l’article met surtout l’accent sur l’importance que les hommes accordent à la présence du père auprès de ses enfants et sur la culpabilité que génère leur faible disponibilité à cet égard. Fatigue, troubles de l’humeur, anxiété et dépression : la santé mentale des travailleurs postés est déstabilisée par une succession de réorganisations qui ont abouti à un effritement de la coopération et du « vivre ensemble ». Dans ce contexte, la préservation de leur santé repose en grande partie sur le travail domestique et de soutien psychologique que les femmes accomplissent. Toutefois ce travail, lui aussi, s’avère usant et l’on constate du côté des femmes des signes de lassitude avec un risque de dépression.

Hommes — Organisation du travail — Santé mentale — Travail domestique de santé — Risque technologique — travail posté

Djaouida Séhili — Le masculin en mal

Cet article vise à montrer que la compétition dans laquelle les individus s’engagent, sous couvert d’une adaptation aux nouvelles formes de gestion des « hommes », prend des formes relativement contrastées : les hommes y apparaissent plus vulnérables que les femmes. En fait, comme engagés dans un processus permanent de pondération, ces dernières font figure de funambules lucides qui oscillent entre la revendication discursive et l’arrangement pratique. Elles sont critiques et, dans le même temps, s’adaptent à la situation… contrairement à un certain nombre d’hommes dont le fatalisme frise parfois la démobilisation totale ou le suicide.

Hommes — Organisation du travail — Santé mentale — Évolution des compétendes — Identité sexuée

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Catherine Louveau — Sexuation du travail sportif et construction sociale d la féminité

Si les femmes sont de plus en plus nombreuses à pratiquer une activité physique ou sportive, toutes n’accèdent pas à ces pratiques, les propriétés sociales produisant des différences et des inégalités entre elles. Par ailleurs, le retour sur l’histoire montre une féminisation différentielle des sports, certains ayant été de longue date investis par les femmes, d’autres en revanche ne s’étant guère féminisés. Alors que tous les sports s’offrent comme possibles aujourd’hui, la sexuation de ces pratiques demeure effective. Cette durable distribution des femmes et des hommes dans les activités physiques et sportives est en homologie avec la sexuation de toutes les formes de travail et elle se pose en révélateur de la construction sociale de la féminité.  

Sport — Division sexuelle du travail — Virilisation (procès de) — Féminité — Inégalités

Stéphane Héas, Dominique Bodin, Karen Amossé, Sophie Kerespar — Football féminin : « c’est un jeu d’hommes »

Le football pratiqué par des jeunes filles et des femmes n’est pas un sport anodin aujourd’hui en France. La rareté des joueuses complique singulièrement leur intégration sportive. Parfois, elles peuvent subir une véritable démarcation inégalitaire. Des dessins d’enfants, des questionnaires et des entretiens permettent de préciser les représentations stéréo-typiques, les trajectoires individuelles et les situations parfois complexes à l’école et dans les clubs. Jouer à la balle au pied n’est pas une évidence socioculturelle pour les Français(e)s, encore moins une pratique à visée égalitaire…

Sport — Stéréotypes — Mixité — Sexisme — Inégalités

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Zarana Papic — Ex-citoyennes de l’ex-Yougoslavie

Le texte qui suit, paru dans les Cahiers du Gedisst n° 12 (1995) et que nous republions aujourd’hui après en avoir révisé la traduction, partait lui-même d’une intervention de Zarana Papic datant de 1992. Au vu des affrontements ethniques entre Serbes et Kosovars qui, en mars 2004, ont entraîné la mort de dizaines de personnes et fait des centaines de blessés, il apparaît hélas que les propos de l’auteure gardent, pour une grande part, leur actualité. Nul doute qu’elle aurait repris sa plume si elle était encore parmi nous. Zarana Papic nous a quittés à l’automne 2002, emportée par un brusque accident cardiaque. Elle était de celles et ceux — trop rares — qui, durant toute la période de guerre qui marqua de façon indélébile l’ex-Yougoslavie, ce pays désormais sans nom, se sont battus contre l’ethno-nationalisme, pour la paix, pour le dialogue surtout.
Dès le début des années 1980, elle avait grandement contribué à l’émergence d’études féministes à l’université de Belgrade, convaincue qu’elle était de l’importance de mettre au jour des inégalités de sexe qu’elle récusait. Elle était aussi une enseignante et une ethnologue, soucieuse de partager avec ses étudiants un point de vue critique sur les rapports sociaux à l’œuvre dans la société yougoslave. Ses analyses sans concession s’appuyaient sur une remarquable connaissance de la littérature scientifique internationale — elle était polyglotte — touchant aux domaines de la culture et des structures de parenté, tant en ethnologie, qu’en sociologie et en philosophie. Lorsque débutèrent les guerres qui ont embrasé successivement chacune des parties de l’ex-Yougoslavie, elle s’est retrouvée prise, comme tous ses concitoyens, dans une situation apparemment inextricable. Mais, contrairement à beaucoup d’intellectuels de son pays, elle n’a cessé d’affronter une réalité qui la révoltait, de dénoncer le pouvoir en place et d’en appeler à la raison. Souvent, le découragement la gagnait, mais ses séjours à l’étranger étaient alors une façon de reprendre des forces pour continuer à lutter contre l’hydre nationaliste et ses visées guerrières. Elle fut aux côtés des « Femmes en noir » qui disaient non à la guerre, à Belgrade, au début des années 1990, et elle participa activement à la rencontre de Royaumont organisée par « Transeuropéennes », dix ans plus tard — une rencontre qui vit une cinquantaine de femmes issues des diverses parties de cet ex-pays s’efforcer envers et contre tout de reprendre entre elles un dialogue interrompu par plusieurs années de conflits meurtriers. Entre-temps, elle n’avait cessé de sillonner les routes et de franchir des frontières pour favoriser la parole, inciter les gens à se parler — parfois avec succès, trop souvent sans être entendue. Comme l’indiquent les pages qui suivent, Zarana était lucide, quand bien même elle refusait de baisser les bras. Sa parole à elle, ses mots, sa personne nous manquent profondément aujourd’hui.

Nationalisme — Ethnicité — Masculinité — Femmes — Guerre — Médias —  État 

Abstracts

Pierrette Bouchard — Masculinists and academic success of boys and girls. Concerning the reaction to research results (Interview with Anne-Marie Devreux)

In this interview, Pierrette Bouchard reports on the result of a press study of media treatment of the different levels of success at school for boys and girls in six Western countries. Then she analyses how the conclusions were received in masculinist circles. Education was a priority field for feminist action for gender equality in Quebec, and also a place where girls and their mothers could resist the imposition of identities. Now there is a fight for influence by masculinist networks in order to maintain the status quo or even move backwards in gender relations. The anti-feminists are turning around feminist discourse on sex discriminations in a way that leads us to conclude there is concerted movement to roll back the rights women have won.

Delphine Naudier — The irresistible election of Marguerite Yourcenar to the Académie française

This article sets out to analyse the conditions leading to the possibility for the writer Marguerite Yourcenar to be candidate and elected to the Académie française in 1980. This election broke with the principle of the absence of cooptation of candidates, which does not however contradict the rules of this institution. In this contribution, the point is to grasp what are the social, symbolic and political uses of the promotion of a woman to this high rank of symbolic power. While Yourcenar was not the first woman candidate, she nevertheless held all the necessary assets to take her place under the Coupole. However her sex was the main argument used against her election. The campaign revealed the different strategic uses of her sex in the name of the progressive nature of the institution or on the contrary of its neutralization in order to erect as the major argument the attribution of the masculine gender on which in part her great literary recognition rests. Between the political interest of electing a woman and the injunction to neutralize the feminine sex within the institution, an entire rhetoric construction was deployed to maintain a mode of reproduction dominated by the masculine. But this is also in the context of the history of the institution itself, half of whose members were renewed in that period.

Ana-Liési Thurler — Paternity and inequalities in parental relations. An analysis of Brazilian cases

The Brazilian Constitution has institutionalized equality between children born in and out of wedlock. Theoretically, no births are legally privileged. This article presents the history of the right to paternity and recounts the experiences in Bahia and the Federal District aiming to reduce men’s resistances to breaking the link between marriage and recognition of children. The research shows that there is a relationship between the abandoning of “traditonal illegitimity” and the practice of a broader citizenship and reduced sexism. The presumption that women are lying still exists and means that the burden of proof falls on them.

Cynthia Cockburn — The material of male power

The newspaper compositor is a classic case of the male craft worker, subordinate in relation to the capitalist press owner, yet strongly trade unionized, respected member of the skilled working class and proud earner of a “family wage”. Recently the occupation has undergone dramatic technological change initiated by employers, threatening craft control. The paper analyses this struggle over computerized photocomposition as a process contributing to the formation of people within relations of class and gender simultaneously. The author argues for a fuller conception of the material basis of male power which, in concentrating upon the economic, does not lose sight of its physical and socio-political ramifications. The appropriation of muscle, manual skill, tools and machinery by men, an important source of working class strength in relation to capital, is part of the process by which females are constituted as subordinate.

Pascale Molinier — Depression under the neutrons: A study in the process industry

On the basis of a study among shift-workers and their wives, the author discusses the gap between the evolution in men and women’s thinking and the obstacle that shift work represents to the transformation of gender relations in the domestic sphere. As far as the evolution in men’s thinking goes, the article underlines the importance that men give to the father’s presence for his children and the guilt they feel because of their difficulty in this regard. Fatigue, bad temper, anxiety and depression; the mental health of shift-workers has been destabilized by a series of reorganizations that have led to a decline in cooperation and collective living. In this context, maintaining their health relies to a large extent on the domestic work and psychological support of the wives. However, this is also tiring and we note also among the women signs of lassitude and the risk of depression.

Djaouida Séhili — Masculinity in difficulty

This article aims to show that competition in which individuals engage under the cover of adapting to new forms of “man management” takes quite contrasting forms: men seem to be more vulnerable than women. In fact, in always trying to make the best of things, women seem to be walking a permanent tightrope between making demands in discourse and making practical arrangements. They are critical but at the same time adapt to the situation… unlike a certain number of men whose fatalism seems sometimes almost total demobilization or suicide.

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Catherine Louveau — Gendering sport and the social construction of femininity

While more and more women practise physical activities or sports, not all have access to this practice, social properties making differences and inequalities between them. Moreover, a look back in history shows a differentiated feminization of sports, some having been women’s sports for a long time, others still hardly feminized at all. While all sports are presented as accessible today, the gendering of practice remains real. This lasting differentiated distribution of men and women in physical and sporting activities goes alongside the gendering of all forms of work and is a factor in revealing the social construction of femininity.

Stéphane Héas, Dominique Bodin, Karen Amossé, Sophie Kerespar — Women’s football: “It’s a man’s game”

Women’s and girls’ football is not a usual sport today in France. The rarity of women players makes it very difficult for them to be integrated as sportspersons. Sometimes they suffer from real unequal separation. Children’s drawings, questionnaires and interviews demonstrate the stereotyped pictures, the individual itineraries and the, sometimes complicated, situations at school and in clubs. Playing the ball with your feet is not something that seems social and culturally obvious for Frenchwomen, nor is it a vector to equality.

Resúmenes
Auteur•es

Karen Amossé est ancienne étudiante en STAPS, université Rennes 2.

Dominique Bodin est sociologue, maître de conférences à l’UFRAPS de l’université Rennes 2. Ses recherches portent sur « Violence et déviance ».
— (2003). Le hooliganisme. Paris, PUF « Que sais-je ? ».
— (2004). « Les goûts sportifs : entre distinction et pratique élective raisonnée » (avec Stéphane Héas et Luc Robène). Sociologie et Société, vol. XXXVII, n° 2 « Goût, répertoires culturels et inégalités sociales : branchés et exclus » (Ollivier M., Fridman V. eds). 

Pierrette Bouchard est professeure en sciences de l’éducation et l’actuelle titulaire de la chaire d’étude Claire-Bonenfant sur la condition des femmes à l’université Laval à Québec. Elle a effectué des recherches sur les représentations de l’école chez les garçons et les filles, la réussite scolaire et l’abandon des études comparés selon le sexe et le milieu social, la division du travail de suivi scolaire selon les parents. Elle a aussi étudié les dynamiques scolaires dans les familles de milieu populaire et la transmission des valeurs liées à l’école entre mères et filles.
— (1997). De l’amour de l’école (avec Jean-Claude St-Amant, Natasha Bouchard, Jacques Tondreau). Montréal, Remue-Ménage.
— (1999). Garçons et filles. Stéréotypes et réussite scolaire (avec Jean-Claude St-Amant). Montréal, Remue-Ménage.

Cynthia Cockburn est chercheuse et écrivaine féministe, actuellement détachée au Département de sociologie de la City University of London. Ses recherches et écrits sur le genre et la technologie ont conduit à la publication de divers ouvrages, notamment :
— (1983). Brothers. Male Dominance and Technological Change. London Pluto Press.
— (1998). The Space Between Us: Negotiating Gender and National Identities in Conflict. London & New York, Zed Books.

Anne-Marie Devreux est sociologue, chargée de recherche au CNRS et membre du laboratoire Cultures et sociétés urbaines (CSU). Ses travaux portent sur la théorie des rapports sociaux de sexe et leur fonctionnement dans différents champs. Elle travaille actuellement sur les hommes comme dominants.
— (2000). « Sociologie contemporaine et re-naturalisation du féminin ». In Gardey Delphine, Löwy Ilana (eds). L’invention du naturel. Les sciences et la fabrication du féminin et du masculin. Paris, Archives contemporaines.
— (2001). « Les rapports sociaux de sexe : un cadre d’analyse pour des questions de santé ? » In Aïach Pierre, Cèbe Dominique, Cresson Geneviève, Philippe Claudine (eds). Femmes et hommes dans le champ de la santé. Rennes, École nationale de la santé publique. 

Stéphane Héas est sociologue, maître de conférences à l’UFRAPS de l’université Rennes 2 et chercheur associé au Laboratoire d’analyse du développement, des espaces et des changements sociaux – Laboratoire d’analyses sociologiques (LADEC-LAS). Ses travaux portent sur « Corps et profession ».
— (2003). « Les autocontraintes aujourd’hui : essai d’application à la relaxation, aux arts martiaux et au marathon » (avec D. Bodin, M. El Ali, P. Régnier). In Bonny Yves, De Queiroz Jean-Manuel, Neveu Érik (eds). Norbert Elias et la théorie de la civilisation : lectures et critiques. Rennes, PUR.
— (2003). « La fête sportive : essai de compréhension chez les footballeuses et les rugbywomen ». Le Détour (ex-Histoire et Anthropologie), nouvelle série, n° 2, 2e semestre. 

Sophie Kerespar est ancienne étudiante en STAPS, université Rennes 2.

Catherine Louveau est professeure à l’université de Paris XI-Orsay, Centre de recherches en sciences du sport (CRESS), Unité de recherches sur les cultures sportives. Ses travaux actuels portent sur « Les conditions de possibilités et obstacles concernant l’accès des femmes et des filles aux pratiques sportives (historiques et actuelles) » et sur « La construction de la masculinité et de la féminité dans des pratiques sportives : le procès de virilisation fait aux sportives ».
— (1996). « Masculin, féminin : l’ère des paradoxes ». Cahiers internationaux de sociologie, vol. 100.
— (1998). Sports, école, société : la différence des sexes (avec Annick Davisse). Paris, L’Harmattan « Espaces et temps du sport ». Préface de Geneviève Fraisse.

Pascale Molinier est maître de conférences en psychologie du travail au CNAM (Conservatoire national des arts et métiers), membre du Laboratoire de psychologie du travail et de l’action du CNAM. Elle est rédactrice en chef de la revue Travailler et membre du comité de rédaction des Cahiers du Genre. Elle consacre ses recherches à « Psychodynamique du travail et rapports sociaux de sexe » et à « Genre, travail et sexualité ».
— (2000). « Virilité défensive, masculinité créatrice ». Travail, genre et sociétés, n° 3.
— (2003). L’énigme de la femme active : égoïsme, sexe et compassion. Paris, Payot.

Delphine Naudier est chargée de recherche CNRS au centre Cultures et sociétés urbaines (CSU). Ses travaux portent sur la sociologie des femmes écrivaines dans le champ littéraire français depuis 1970. Elle a notamment travaillé sur les modes d’accès et de consécration des femmes dans les carrières littéraires. Elle s’est interrogée sur les rapports des écrivaines aux féminismes contemporains. Elle a, par ailleurs, réalisé une enquête sur la comparaison des carrières des enseignants de l’EHESS depuis la création de cet établissement.
— (2002). « L’écriture-femme. Une innovation esthétique emblématique ». Sociétés contemporaines, n° 44.
— (2002). « ‘L’écriture-femme’, enjeu esthétique, enjeu entre générations, enjeu de femmes ». In Jurt Joseph, Einfalt Michael (eds). Le texte et le contexte. Berlin Verlag, Arno Spitz.

Djaouida Séhili est sociologue au GERS-CNRS-université Paris 8. Elle travaille sur les rapports sociaux de sexe et de genre dans la société et plus spécifiquement dans la société de travail.
— (2003). La castration sociale. Paris, Syllepse « Le Présent Avenir ».
— (2003). “Establishing Professional Equality between Men and Women”. In Labour and it’s Protection in the XXI C. Sofia, Publishing House “Stopanstvo” [Jubilee International Scientific Conference, University of National and World Economy, May 29, Sofia, 2003].

Ana-Liési Thurler est doctorante en sociologie à l’université de Brasilia (Brésil). Elle travaille au ministère des Relations extérieures, à Brasilia (DF). Elle a été éditrice, entre 1998 et 2002, de « Textes du Brésil », publication en quatre idiomes, avec des numéros thématiques concernant les droits de l’homme, l’éducation, l’insertion sociale, la santé. Actuellement elle prépare une thèse sur « Sens de la désertion de la paternité au Brésil », dans le contexte de : « Démocratie, égalité parentale et utopie ».
— (2002). “A saúde adolescente na capital do país” (avec E. O. Barreiros). In Experiências em Advocacy em saúde e direitos sexuais e reprodutivos. Brasília (DF): Agende – Ações em Gênero, Cidadania e Desenvolvimento.
— (2002). “Novas fogueiras ao final do século XX. Comportamento da mídia em casos de deserção da maternidade e de deserção da paternidade”. In Diálogos Possíveis. Salvador (Bahia), Faculdade Social da Bahia, Ano 1, nº 0.

Cahiers du Genre n°36/2004

avril, 270 p.

ISSN  1165-3558 – ISBN 2-7475-6474-6