La mixité au service de la performance économique

Coordonné par Hélène Yvonne Meynaud, Sabine Fortino et José Calderón

Pour les femmes, la mixité et la réussite professionnelle dans l’entreprise se paient au prix fort. Loin de l’émancipation et de l’égalité, les directions exigent d’elles un engagement accru dans la performance économique de l’entreprise, condition nécessaire à leur reconnaissance individuelle. Ce management permet des bénéfices supérieurs, mais aussi une nouvelle forme de subordination des femmes, tout en suggérant une refondation du féminisme. 

Introduction

 

Vous trouverez, en suivant ce lien, l’Introduction en version pdf

Sommaire

Dominique Fougeyrollas-Schwebel et Ilana Löwy
L’exigences intellectuelle, l’engagement politique : Hélène Rouch  [p. 5-13]

Dossier

Hélène Yvonne Meynaud, Sabine Fortino et José Calderón
La mixité au service de la performance économique : réflexions pour penser la résistance (Introduction)
[p. 15-33]

Irène Jonas et Djaouida Séhili
L’essentialisme au service d’une mixité économiquement performante [p. 35-54]

Stéphanie Gallioz
La féminisation dans les entreprises du bâtiment : une normali­sation sociale des comportements ouvriers masculins ? [p. 55-75]

Ian Lubek, Helen A. N. Lee, Mee Lian Wong et al.
Vendre des bières au Cambodge – jusqu’à en mourir ? [p. 77-102]

Alain Amintas et Annie Junter
L’égalité prise au piège de la rhétorique managériale [p. 103-122]

María Teresa Martín-Palomo
Le care, un débat ouvert : des politiques du temps au social care [p. 123-144]

Cécile Guillaume et Sophie Pochic
Quand les politiques volontaristes de mixité ne suffisent pas : les leçons du syndicalisme anglais [p. 145-168]

Hors-champ

Eeva Raevaara
Les débats sur les quotas en Finlande et sur la parité en France : des politiques du changement ?
[p. 169-196]

Revue internationale des revues

Stéphanie Tawa Lama-Rewal
Revue des revues indiennes sur le genre, 2006-2008 [p. 197-200]

Marylène Lieber et Peng Jenyu
Les revues en mandarin sur le genre [p. 201-204]

Notes de lecture

— Stuart Hall. Identités et cultures. Politiques des cultural studies(Éléonore Lépinard)

— Elsa Dorlin (textes réunis et présentés par). Black Feminism. Anthologie du féminisme africain-américain, 1975-2000 (Pascale Molinier)

— Donna Haraway. Manifeste cyborg et autres essais. Sciences – Fictions – Féminismes (Artemisa Flores Espínola)

— Marylène Lieber. Genre, violences et espaces publics. La vulnérabilité des femmes en question (Patricia Legouge)

— Genèses « Femmes d’élection » (Hélène Yvonne Meynaud)

— Florence Rochefort. Le pouvoir du genre. Laïcités et religions, 1905-2005 (Éléonore Lépinard)

— Yvonne Knibiehler. Accoucher. Femmes, sages-femmes et médecins depuis le milieu du XXe siècle (Marie Bonici)

— Danièle Linhart (ed). POurquoi travaillons-nous ? Une approche sociologique de la subjectivité au travail (Jean-Daniel Boyer)

— Nirmal Puwar. Space Invaders: Race, Gender and Bodies out of Place ; Susan Halford & Pauline Leonard. Negotiating Gendered Identities at Work: Place, Space and Time (Marjolaine Roger)

[p. 205-237]

Comptes rendus de thèses

— Virginie Descoutures. Les mères lesbiennes. Contribution à une sociologie de la parentalité (Isabelle Clair)

— Christian Trotzier. L’avenir inégal. Trajectoires de femmes et d’hommes après un licenciement collectif (Roland Pfefferkorn)

[p. 239-244]

Compte rendu de colloque

— 5e Congrès des Recherches féministes dans la francophonie plurielle – Rabat, Maroc (Anne-Marie Devreux, Michèle Ferrand et Delphine Naudier)

[p. 245-247]

Notes de lecture numéro 47

Résumés

Irène Jonas et Djaouida Séhili — L’essentialisme au service d’une mixité économiquement performante

Les discours essentialistes, qui valorisent la reconnaissance de talents féminins spécifiques, sont pour le moins ambigus, car ils conduisent à reconnaître l’accès des femmes aux postes de responsabilité non pas pour leur ‘identité universelle’, mais pour une identité façonnée par leur nature ou par l’oppression dont elles sont victimes. De plus, par leur large diffusion, ils laissent supposer que la marche vers la mixité est plus que jamais en voie d’avènement à condition que les femmes acceptent de se ‘redéfinir’ via un·e coach, de ‘se vendre’ via leur performance féminine spécifique et enfin de se ‘contenter’ d’une égalité économique et matérielle encore bien branlante.

Mixité — Psychologie évolutionniste — Différence des sexes — Essentialisme — Management — Entreprise — Féminité — Masculinité

Stéphanie Gallioz — La féminisation dans les entreprises du bâtiment : une normalisation sociale des comportements ouvriers masculins ?

Pris dans une conjoncture difficile en termes de recrutement de main-d’œuvre, le secteur du bâtiment envisage de féminiser l’ensemble de ses métiers. L’introduction de la mixité lui apparaît alors comme un caractère de ‘modernité sociale’ par rapport à une main-d’œuvre construite comme ‘archaïque’. Dans ce contexte, les femmes sont exhortées à devenir des agents de pacification, voire de régulation des conflits sociaux. Cette politique annoncée de féminisation peut se présenter comme un acte d’encadrement, dans le sens d’un ‘dressage’ social des comportements des ouvriers.

Bâtiment — Féminisation des professions — Stéréotypes sexués — Qualités féminines — Virilité — Ouvriers — Ouvrières — Normalisation

Ian Lubek, Helen A. N. Lee, Mee Lian Wong et al. — Vendre des bières au Cambodge – jusqu’à en mourir ?

En 2000, l’ONG (organisation non gouvernementale) cambodgienne SiRCHESI (Citoyen(ne)s de Siem Reap pour la santé, l’éducation et les questions sociales) s’est intéressée de près au problème du VIH/sida et a pu constater que les vendeuses de bière se trouvaient particulièrement affectées par ce virus. Ces femmes, déjà exposées, par leur métier, à la violence et aux abus sexuels, étaient contraintes d’absorber des quantités d’alcool à la fois dangereuses et nocives et, sous-payées, de prendre le risque de se vendre. On leur refusait l’accès au traitement antirétroviral hautement actif (TAHA). L’ONG, en appliquant la recherche-action, met en place les initiatives et programmes locaux dont les objectifs sont, d’une part, d’inciter les brasseurs internationaux à prendre toutes leurs responsabilités en matière de santé et de sécurité de ces travailleuses et, d’autre part, de mettre un terme à l’inégalité de genre, en particulier en ce qui concerne l’administration du TAHA 

VIH — Sida — Alcool (abus d’) — Pauvreté — Cambodge — Santé au travail — Sécurité au travail — Globalisation — Salaire minimal vital

Alain Amintas et Annie Junter — L’égalité prise au piège de la rhétorique managériale

Dans l’univers de la gestion des organisations, l’articulation ‘égalité des sexes et performance’ se répand comme un prêt à penser au terme duquel l’égalité serait un facteur de performance des organisations et cette dernière serait vertueuse pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Comment sortir de ce prêt à penser pour construire la relation égalité et performance en vrai objet de recherche ? À l’issue d’une étude de la littérature sur la gestion des organisations, il résulte que la mobilisation du discours de la performance au service du droit de l’égalité professionnelle s’apparente davantage à une rhétorique managériale sur l’égalité qu’à un gage d’effectivité du droit.

Égalité des sexes — Droits des femmes — Performance économique — Gestion des organisations — Développement humain

María Teresa Martín-Palomo — Le care, un débat ouvert : des politiques du temps au social care

La domestication du travail est une proposition conceptuelle qui permet de repenser les différentes modalités de travail et la valeur sociale qui leur sont attribuées, avec pour point de départ l’analyse de leurs aspects matériels, affectifs et moraux. L’intention est de contribuer aux débats sur la dimension politique du care. Cela conduit à réviser la proposition du modèle de social care, qui met en valeur certains aspects des politiques du temps, développées à la fin des années 1980 et, de ce fait, à dépasser les politiques de conciliation. Cette perspective implique de s’interroger sur la responsabilité morale et politique de care. 

Care — Social care — Travail — Politiques du temps — Temps sociaux — Famille — État — Public — Privé — Europe du sud

Cécile Guillaume et Sophie Pochic — Quand les politiques volontaristes de mixité ne suffisent pas : les leçons du syndicalisme anglais

Cet article analyse les effets et les limites des politiques de mixité mises en place par deux syndicats anglais majeurs — GMB et UNISON. Depuis plus de quinze ans, poussés par des préoccupations morales et stratégiques, la plupart des syndicats en Angleterre ont, en effet, adopté des mesures dites ‘radicales’ visant à contrer les mécanismes internes de (re)production des inégalités sexuées. Dans les syndicats les plus féminisés, ces mesures ont permis à des femmes, blanches et avec un certain niveau de qualification, de monter dans la hiérarchie syndicale. Parallèlement, des structures spécifiques se sont développées pour les autres catégories de militants également sous-représentés dans les structures syndicales (minorités ethniques, handicapés, minorités sexuelles). Les résultats de l’enquête fondés principalement sur des récits de carrière militante montrent tout à la fois la résistance du plafond de verre et la sous-estimation des inégalités entre femmes.

Grande-Bretagne — Syndicats — Mixité — Femmes et syndicalisme — Inégalités — Carrières — Discriminations — Plafond de verre

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Eeva Raevaara — Les débats sur les quotas en Finlande et sur la parité en France : des politiques du changement ?

Cet article traite des débats sur les quotas en Finlande et sur la parité en France et des différentes conceptions de l’égalité des sexes qui les ont alimentés. Il analyse plus particulièrement le rôle des contextes nationaux et des cadres culturels qui ont influencé la manière dont les débats ont été posés. Il s’agit de comprendre comment des approches normatives de l’égalité des sexes, de la citoyenneté et de la communauté politique (nationale) limitent l’imagination et le champ des possibles en politique. Cet article plaide pour des analyses comparatives partant de la manière dont les discours sur l’égalité des sexes se modifient et de la façon d’en tenir compte plutôt que de s’appuyer sur des définitions simplistes des modèles de l’égalité des sexes nationaux.

Quotas — Parité — Finlande — France — Égalité des sexes — Représentation politique — Citoyenneté — Compétence — Démocratie

Abstracts

Using gender to improve economic performance

Irène Jonas and Djaouida Séhili — Essentialism in the service of an economically productive workforce

Essentialist ideas, which give special value to specific feminine talents, are — to say the least — ambiguous because they lead to promoting women’s access to responsibilities not on the basis of their “universal worth” but because of an identity which is shaped by their nature and the specific oppression from which they suffer. In addition, the broad assimilation of these ideas leads people to believe that the progress towards an integrated workforce will succeed on condition that women agree to “redefine” themselves with the help of a coach, to “sell themselves” through their specifically feminine performance and finally to “be content” with a still precarious economic and material equality.

Mixed-sex workforce — Evolutionary psychology — Sex differences — Essentialism — Management — Business — Feminity — Masculinity

Stéphanie Gallioz — Feminisation in construction companies: Social normalisation of male workers’ behaviour?

The building sector is in difficulty in terms of labour recruitment, and is envisaging feminisation of all its trades. The introduction of a mixed-sex workforce seems to them a feature of “social modernity” compared to what is seen as an “archaic” labour force. In this context women are called upon to become pacifying agents, regulators of social conflicts. This announced policy of feminisation can be seen as a measure of social containment, in the sense of a social “training” of workers’ behaviour.

Building sector — Feminization of professions — Gender stereotypes — Feminine characteristics — Virility — Workers — Women workers — Normalization

Ian Lubek, Helen A. N. Lee, Mee Lian Wong et al. — Selling beer in Cambodia – to die for?

In 2000, a Cambodian non-governmental organization (NGO) named SiRCHESI (Siem Reap Citizens for Health, Educational and Social Issues) began tackling the local HIV/AIDS epidemic, where women beer-sellers of international brands had unusually high prevalence rates. This job exposed them to nightly workplace violence and sexual coercion; many were forced by clients to regularly drink harmful and hazardous quantities of alcohol. Grossly underpaid, some took additional risks occasionally selling sex. Free access to HAART (anti-retroviral) medications to keep them alive, was denied by employers. SiRCHESI, using Action Research, provides health promotion and risk-reduction programs to educate beer sellers and others. The NGO also pressures brewers to take full responsibility for health, safety and “living wages” for their workers, and to end gender discrimination in the distribution of HAART to their international workforce.

HIV/aids — Alcohol (abuse of) — Poverty — Cambodia — Workplace health — Workplace safety — Globalization — Living wage

Alain Amintas and Annie Junter — Equality in the trap of management jargon

In the universe of business management, the relationship “gender equality and performance” is spreading as “ready to wear” thought implying that equality is a factor in the performance of organisations and the latter is good for professional equality between women and men. This article asks how one can escape from this “ready to think” in order to make the relationship between equality and performance a real object for study. The study of business management literature reveals that discussions of how performance contributes to gender equality has more to do with managerial demagogy with respect to equality than a commitment to the principle of equality.

Equality of the sexes — Women’s rights — Economic performance — Business Management — Human development

María Teresa Martín-Palomo — Care, an open discussion: From work time policies to social care

The domestication of work is a conceptual proposition that makes it possible to rethink different ways of working and the social value that is given to them, starting from an analysis of the material, emotional and moral aspects of work. The article seeks to contribute to the discussion on the political dimension of care. Specifically it argues fo the need to revisit the social care model, which highlights certain aspects of work time policies developed at the end of the 1980s, and to move beyond the policies on conciliating work and domestic responsibilities. This perspective implies questioning the moral and political responsibility of care.

Care — Social care — Work — Work time policies — Social time — Family — State — Public — Private — Southern europe

Cécile Guillaume and Sophie Pochic — When voluntarist integration policies are not sufficient: lessons from British trade unionism

This article focuses on the effects and limits of equality and diversity policies developed by two main English trade unions – GMB and UNISON. Over the past 15 years, pushed by ethical and also strategic issues, most trade unions in England have adopted radical measures in order to dismantle internal mechanisms that (re)produce gender inequalities. In the most feminised unions, these measures (proportionality and reserved seats) have allowed some white and qualified women to climb the union hierarchy ladder. At the same time some self-organised groups have also tried to empower other constituencies underrepresented in union structures, such as black and ethnic minorities, or Lesbians, Gays, Bisexuals, Transsexuals (LGBT). This qualitative research based on life-story interviews highlights the persistence of a glass ceiling and the under-estimation of inequalities between women.

Great Britain — Trade unions — Mixed-sex institutions — Women and unionism — Inequalities — Careers — Discriminations — Glass ceiling

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Eeva Raevaara — The debates on quotas in Finland and on parity in France: Policies for change?

This article deals with the debates on quotas in Finland and on parity in France and the different conceptions of gender equality that underlie them. It analyses particularly the role of the national contexts and the cultural backgrounds that have shaped the way in which the debates have been presented. It outlines how normative approaches to gender equality, citizenship and (national) political community limit the imagination and the range of political possibilities. The article pleads for comparative analyses that begin with analysis of how discussions of gender equality evolve and their meanings, rather than simplistic definitions of national gender equality models.

Quotas — Parity — Finland — France — Equality of the sexes — Political representation — Cityzenship — Qualifications — Democracy

Resúmenes

Usando el género par mejorar la eficiencia económica

Irène Jonas y Djaouida Séhili — El esencialismo al servicio de una mixidad económicamente eficiente

Los discursos esencialistas, que valorizan el reconocimiento de talentos femeninos específicos, son por lo menos ambiguos, ya que conducen a reconocer el acceso de las mujeres a puestos de responsabilidad no por su ‘identidad universal’, sino por una identidad formada por su naturaleza o la opresión de la que son victimas. Además, por su amplia difusión, dejan suponer que el camino hacia la mixidad es más que nunca en vías de acceso a condición que las mujeres acepten ‘redefinirse’ vía un·a coach, ‘venderse’ a través su eficiencia femenina específica y finalmente de ‘contentarse’ de una igualdad económica y material todavía muy inestable.

Mixidad — Psicología evolucionista — Diferencia de sexos — Esencialismo — Gestión de empresas — Empresa — Feminidad — Masculinidad

Stéphanie Gallioz — La feminización en las empresas de construcción: ¿una normalización social de los comportamientos obreros masculinos?

Atrapado en una coyuntura difícil en términos de reclutamiento de mano de obra, el sector de la construcción pretende feminizar el conjunto de sus profesiones. La introducción de las políticas de mixidad les parece entonces como una característica de ‘modernidad social’ con respecto a una mano de obra construida como ‘arcaica’. En este contexto, las mujeres son exhortadas a convertirse en agentes de pacificación, incluso de regulación de conflictos sociales. Esta política anunciada de feminización puede presentarse como un tutelaje, en el sentido de un adiestramiento social de comportamientos de los obreros.

Construcción — Feminización de las profesiones — Estereotipos sexuados — Cualidades femeninas — Virilidad — Obreros — Obreras — Modernización

Ian Lubek, Helen A. N. Lee, Mee Lian Wong et al. — Vender cervezas en Camboya – ¿hasta que mueran?

En 2000, la ONG (organización no gubernamental) camboyana SiRCHESI (Ciudadano(na)s de Siem Reap para la salud, la educación y las cuestiones sociales) se interesó de cerca al problema del VIH/sida y pudo constatar que las vendedoras de cervezas se encontraban particularmente afectadas por este virus. Estas mujeres, ya expuestas, por su profesión, a la violencia y abusos sexuales, están obligadas a absorber unas cantidades de alcohol tanto peligrosas como nocivas y, mal remuneradas, de tomar el riego de venderse. Se les niega el acceso al tratamiento antirretroviral altamente activo (TAHA). La ONG, aplicando la investigación-acción, pone en marcha iniciativas y programas locales cuyos objetivos son, de una parte, incitar los cerveceros internacionales a tomar toda su parte de responsabilidad en materia de salud y de seguridad de sus trabajadoras y, de otro lado, acabar con las desigualdades de género, en particular en lo que concierne la administración del TAHA.

VIH — Sida — Alcohol (abuso de) — Pobreza — Camboya — Salud en el trabajo — Seguridad en el trabajo — Globalización

Alain Amintas y Annie Junter — La igualdad atrapada en la retórica de la gestión empresarial

En el universo de la gestión de las organizaciones, la articulación ‘igualdad de sexos y eficiencia’ se extiende como un dispuesto a pensar al término del cual la igualdad sería un factor de realización de las organizaciones y esta última sería virtuosa por la igualdad profesional entre las mujeres y los hombres. ¿Como salir de ese dispuesto a pensar para construir la relación igualdad y eficiencia en un verdadero objeto de investigación? Al final de un estudio de la literatura sobre la gestión de las organizaciones, resulta que la movilización del discurso de la eficiencia al servicio del derecho de la igualdad profesional se aparenta más a una retórica de la gestión empresarial acerca de la igualdad que a una garantía de efectividad del derecho.

Igualdad de sexos — Derechos de las mujeres — Eficiencia económica — Gestión de las organizaciones — Desarrollo humano

María Teresa Martín-Palomo — El care, un debate abierto: de las políticas de tiempos al social care

La domesticación del trabajo es una propuesta conceptual que permite repensar las diferentes modalidades del trabajo y el valor social que le son atribuidos, teniendo como punto de partida el análisis de sus aspectos materiales, afectivos y morales. La intención es de contribuir en los debates sobre la dimensión política del care. Eso conduce a revisar la proposición del modelo social care, que pone en valor ciertos aspectos de las políticas de tiempos, desarrolladas a finales de los años 1980 y, de este hecho, sobrepasar las políticas de conciliación. Esta perspectiva implica interrogarse sobre la responsabilidad moral y política del care.

Care — Social care — Trabajo — Políticas de tiempos — Tiempos sociales — Familia — Estado — Publico — Privado — Europa del Sur

Cécile Guillaume y Sophie Pochic — Cuando las políticas voluntaristas de mixidad no son suficientes: las lecciones del sindicalismo inglés

Este artículo analiza los efectos y los límites de las políticas de mixidad puestas en obra por dos sindicatos ingleses mayores — GMB y UNISON. Desde hace mas de quince años, empujados por preocupaciones morales y estratégicas, la mayor parte de los sindicatos en Inglaterra han, en efecto, adoptado las medidas llamadas ‘radicales’ pretendiendo oponerse a los mecanismos internos de (re)producción de las desigualdades sexuadas. En los sindicatos más feminizados, esas medidas han permitido a las mujeres, blancas y con un cierto nivel de calificación, subir en la jerarquía sindical. Paralelamente, unas estructuras específicas se han desarrollado para las otras categorías de militantes igualmente sub-representados en las estructuras sindicales (minorías étnicas, minusválidos, minorías sexuales). Los resultados de la encuesta fundados principalmente sobre las historias de carrera militante muestran a la vez la resistencia del techo de cristal y la sub-estimación de las desigualdades entre las mujeres.

Gran Gretaña — Sindicatos — Mixidad — Mujeres y sindicalismo — Desigualdades — Discriminación — Techo de cristal — Carreras

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Eeva Raevaara — Los debates sobre las cuotas en Finlandia y sobre la paridad en Francia: ¿políticas de cambio?

Este artículo trata acerca de los debates sobre las cuotas en Finlandia y la paridad en Francia y de las diferentes concepciones de igualdad de los sexos que las han alimentado. Analiza más particularmente el rol de los contextos nacionales y de los marcos culturales que han influenciado la manera en que los debates han sido llevados a cabo. Se trata de comprender como enfoques normativos de la igualdad de los sexos, de la ciudadanía y de la comunidad política (nacional) limitan la imaginación y el campo de lo posible en política. Este artículo se declara por análisis comparativos partiendo de la manera en que los discursos sobre la igualdad de los sexos se modifican y de la forma de tenerlos en cuenta, en vez de apoyarse sobre definiciones simplistas de los modelos de la igualdad de sexos nacionales.

Cuotas — Paridad — Finlandia — Francia — Igualdad de los sexos — Representación política — Ciudadanía — Competencia — Democracia

Auteur•es

Alain Amintas est maître de conférences en gestion à l’Université Rennes 2. Il codirige le CRESS-Lessor depuis 2005. Ses recherches portent notamment sur les dimensions organisationnelles de la performance dans les entreprises. Il a publié récemment :
— (2008). « Les outils de communication en organisation. Du modèle de l’acteur à une théorie du sujet ». Revue Gestion 2000, n° 1, janvier-février.
— (2009). “From Sociology of Organizations to Organizational Psychoanalysis: A Genealogical Approach of a High Tech Company” (en collaboration avec Thibault de Swarte). International Journal of Organization Theory and Behavior [Forthcoming Fall].

José Calderón est sociologue, maître de conférences à l’Université Lille 1, membre du CLERSE. Ses travaux portent sur l’évolution des formes du travail objectivé et sur la subjectivation du travail par les acteurs. Parmi ses publications :
— (2004). « L’implication quotidienne dans un centre d’appel : les nouvelles ‘initiatives éducatives’ ». Travailler, n° 13.
— (2008). « Précarité et mobilisation de la subjectivité. Une immersion en chaîne de montage ». In Linhart Danièle (ed). Pourquoi travaillons-nous ? Une approche sociologique de la subjectivité au travail. Ramonville Saint-Agne, Érès.

Sabine Fortino est sociologue, maître de conférences à l’Université Paris-Ouest Nanterre La Défense, chercheuse au CRESPPA-GTM. Ses recherches portent sur : l’étude des processus de mixité hommes/femmes au travail, la précarisation sociale ainsi que les nouvelles formes de pénibilité au travail. Elle a notamment publié :
— (2003). La mixité au travail. Paris, La Dispute « Le genre du monde ».
— (2008). « La mise à distance des pauvres. Gestion de la précarité, effacement de la subjectivité et résistances. Le cas de la fourniture d’énergie (1985-2004) ». In Linhart Danièle (ed). Pourquoi travaillons-nous ? Une approche sociologique de la subjectivité au travail. Ramonville Saint-Agne, Érès.

Stéphanie Gallioz est sociologue au cabinet ISAST, consultante santé au travail ; membre associée au Centre Pierre Naville, Université d’Évry-Val d’Essonne. Ses centres d’intérêt sont : les rapports sociaux de sexe ; la mixité ; les conditions de travail et de la santé au travail au regard du genre. Elle a publié :
— (2007). « La féminisation des entreprises du bâtiment : le jeu paradoxal des stéréotypes de sexe ». Sociologies pratiques, n° 14.
— (2008). « Être femme et entrer dans le secteur du bâtiment : recherche de l’exception ou acte de folie ? » In Guichard-Claudic Yvonne, Kergoat Danièle, Vilbrod Alain (eds). L’inversion du genre : quand les métiers masculins se conjuguent au féminin… et réciproquement. Rennes, PUR.

Cécile Guillaume est maître de conférences à l’Université Lille 1 et chercheuse au CLERSE. Elle s’intéresse à l’évolution des formes d’engagement syndical et aux effets du genre dans la construction des carrières syndicales et professionnelles, dans une perspective de comparaison européenne. Elle est membre du conseil d’administration de l’IRES au titre des personnalités scientifiques.
— (2007). « Le syndicalisme à l’épreuve de la féminisation : la permanence paradoxale du ‘plafond de verre’ à la CFDT ». Politix, n° 78, juin.
— (2009). « Un engagement incongru ? Les cadres et le syndicalisme, l’exemple de la CFDT » (avec Sophie Pochic). Revue française de science politique, vol. 59, n° 3.

Irène Jonas est sociologue indépendante. Ses recherches actuelles portent sur : l’analyse des rapports sociaux de sexe dans les ouvrages ‘psy’ sur le couple ; la photographie de famille.
— (2007). « ‘Psy’, ‘coach’ et travail d’amour dans ‘l’entreprise couple’ : Les femmes en première ligne ». In Tahon Marie-Blanche (ed). Famille et rapports de sexe. Ottawa, Éd. du Remue-ménage.
— (2007). « De l’inégalité à la différence : l’argumentation naturaliste dans la féminisation des entreprises » (avec Djaouida Séhili). Sociologies pratiques, n° 14.

Annie Junter est juriste, maître de conférences à l’Université Rennes 2. Titulaire de la chaire d’études féministes et sur les femmes depuis 1985, elle codirige le CRESS-Lessor depuis 2005. Ses recherches portent sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans les organisations publiques et privées. Elle a notamment publié :
— (2004). « L’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, une exigence politique au cœur du droit ». Travail, genre et sociétés, n° 12.
— (2006). « Les mesures proactives : une méthode au service de l’égalité ». La revue de droit du travail, juillet.  

Ian Lubek, professeur de psychologie, Université de Guelph, Canada, visiting Professorial Fellow, Centre national de la recherche sociale sur le VIH, Université de New South Wales, Australie. Helen A. N. Lee, Département de psychologie, Université du Staffordshire, Royaume-Uni. Mee Lian Wong, professeure associée, École d’épidémiologie et de santé publique, Université nationale de Singapour. Tiny van Merode, Faculté de médecine, Université de Maastricht, Pays-Bas. Sarath Kros, Agence provinciale du sida de Siem Reap, Département provincial de santé, ONG SiRCHESI, Cambodge. Meghan McCourt, Département du travail social, Hôpital général de Kingston, Canada. Jillian Schuster (Crocker), chercheuse, Victoria, Canada. Trisha Pagnutti, Ottawa, Canada. Srilakshmi Ganapathi, Département de pédiatrie, Hôpital des enfants, École de médecine de l’Université d’Harvard, Boston, États-Unis. Jessica Cadesky, directrice du programme « Violence-genre », Comité international de sauvetage, République Centrafricaine. Gabe Pollock, Département de psychologie, Université de Guelph, Canada. Roel Idema, publiciste indépendant, Pays-Bas.

María Teresa Martín-Palomo est sociologue, professeure assistante en sociologie à la Facultad de Ciencias Sociales y Jurídicas de la Universidad Carlos III de Madrid et chercheuse invitée à l’Instituto de Economía y Geografía del Consejo Superior de Investigaciones Científicas (CSIC). Elle est, par ailleurs, à l’initiative et membre du groupe de recherches Feminismo y Cambio Social depuis 1998. Ses recherches portent sur le genre, le travail, le care, les politiques publiques et les réseaux familiaux, aussi bien dans une perspective qualitative que quantitative. Elle a récemment publié :
— (2008). “Los cuidados en las familias”. Política y sociedad, vol. 46, n° 2.
— (2008). “Domesticar el trabajo: una propuesta para abordar los cuidados”. In Rodriguez Pilar. Mujeres y empleos en tiempos de la globalización. Barcelona, Icaria.

Hélène Yvonne Meynaud est sociologue, chercheuse dans une entre­prise privée. Ses recherches portent d’une part sur l’opinion publique (usages idéologiques, outils de mesure, importance économique du secteur, impacts sur le mouvement social). D’autre part, elle s’intéresse aux rapports sociaux de sexe, de ‘race’ et de classe, à leurs interactions dans le domaine du travail, et procède à une critique des comptages ‘ethniques’ et des catégorisations afférentes. Elle est notamment l’auteure de :
— (2006). « De l’esclavage au travail forcé dans les prisons : l’apport d’Angela Davis ». Travailler, n° 16.
— (2007). Les sondages d’opinion (avec Denis Duclos). Paris, La Découverte « Repères », n° 38.

Sophie Pochic est chargée de recherche au Centre Maurice Halbwachs (CMH). Elle s’intéresse à l’évolution des carrières des cadres d’entreprise et à la reconversion professionnelle des cadres syndicaux, dans une perspective genrée et comparative au niveau européen. Elle est membre du comité scientifique du GDR Cadres. Parmi ses publications :
— (2007). « La fabrication organisationnelle des dirigeants : un regard sur le plafond de verre » (avec Cécile Guillaume). Travail, genre et sociétés, n° 17.
— (2009). « Les carrières des cadres au cœur des restructurations : la recomposition des effets de genre ? » (avec Cécile Guillaume). Sociologie du travail,vol. 51, n° 2, mars.

Eeva Raevaara est docteure en sciences sociales et administratrice principale de la Gender Equality Unit, Ministry of Social Affairs and Health, Finland. Ses principaux thèmes de recherche portent sur : politiques et discours relatifs à l’égalité en Finlande et en France ; genre et politiques locales. Parmi ses publications :
— (2005). Tasa-arvo ja muutoksen rajat. Sukupuolten tasa-arvo poliittisena ongelmana Ranskan parité- ja Suomen kiintiökeskusteluissa. TANE-julkaisuja 7. Sosiaali- ja terveysministeriö, Tasa-arvoasiain neuvottelukunta: Helsinki. (Gender Equality and the Limits of Change. Gender Equality as a Political Problem in the Debates on Parity in France and Quotas in Finland).
— (2006). “Quota Trouble: Talking about Gender Quotas in Finnish Local Politics” (with Anne Maria Holli and Eeva Luhtakallio). International Feminist Journal of Politics, vol. 8 n° 2, June.

Djaouida Séhili est sociologue et maître de conférences associée à l’Université Paris 13 (coresponsable du Master Professionnel « Communication et RH : conduite des changements dans les organisations »). Elle est également membre du conseil d’adminis­tration des Éditions Syllepse où elle codirige la collection « Sens dessus-dessous ». Ses travaux portent notamment sur les nouveaux critères de la compétence professionnelle (évaluation du travail) porteurs d’une rhétorique de valorisation de différences naturelles hommes/femmes. Avec Irène Jonas, elles élargissent cette analyse de l’argumentation différentialiste à l’entreprise et au « management au féminin », à travers une lecture de la presse féminine, de la propa­gande marketing des consultants et des dispositifs de communication des entreprises.
— (2007). « De l’inégalité à la différence : l’argumentation naturaliste dans la féminisation des entreprises » (avec Irène Jonas). Sociologies pratiques, n° 14.
— (2008). « Les nouvelles images d’Épinal : émancipation ou aliénation féminines ? » (avec Irène Jonas). Nouvelles questions féministes, vol. 27, n° 2.

Cahiers du Genre n°47/2009

novembre, 270 p.

ISSN  1165-3558 – ISBN 978-2-296-10531-7